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Cittàgazze sur le plateau de la saison 2 de His Dark Materials
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 La Cité des Pies

   Il ne faut que quelques pas pour passer de l'arrière-cour du studio à une étroite ruelle pavée bordée d'antédiluviennes façades colorées. Et il ne me faut que quelques instants pour comprendre qu'il y a autour de moi bien plus à voir que ce que je pourrai repérer. Aussi ai-je éprouvé un certain soulagement en voyant mes guides s'arrêter, me permettant de regarder plus avant autour de moi. A ma droite, l'élégant porche d'une échoppe plongée dans l'obscurité me faisait de l'oeil. Et sur ma gauche... Oh, sur ma gauche Cittàgazze s'offrait à moi dans toute sa beauté : une large rue en escaliers aux marches noires et blanches grimpe en pente douce vers une place au sommet de la cité. Des habits sèchent sur les cordes à linge pendues d'une bâtisse à l'autre, une arche de pierre enjambe la rue et tout en haut, dominant le tout, au point de convergence de toutes les lignes de fuite, une imposante tour se dresse, immanquable. Trois moucharabiehs vert-de-gris percent toute la hauteur de sa façade ocre. Je suis dans Cittàgazze et devant moi se dresse la Tour des Anges.

   J'aurais bien du mal à décrire précisément et brièvement, surtout, la façon dont je me représentais jusque là Cittàgazze, mais ma première impression à la découverte de ce plateau à ciel ouvert fut l'admiration. Dans cette arrière-cour, Joel Collins a reconstitué une magnifique et enthousiasmante transposition des mots de Philip Pullman : non seulement sa ville était belle, objectivement, mais il s'en dégageait aussi l'atmosphère méditérannéenne que j'attendais d'elle, avec ses escarpements, ses couleurs, son architecture et tous les nombreux détails qui m'apparaissaient peu à peu. Des lieux se dégageait une dualité subtile similaire à celle des romans : plus qu'une ville fantôme, cette Cittàgazze n'était endormie qu'en apparence ; de multiples indices, partout, indiquaient que les habitants n'étaient pas loin, qu'ils vivaient toujours ici mais avaient des préoccupations bien plus vitales que de moderniser les lieux. Hypnotisant, ce rendu m'a immédiatement conquis - et les honneurs doivent donc être rendus à Joel Collins et ses équipes.

   D'ailleurs, le directeur artistique nous a très vite rejoint et m'a invité alors que nous étions encore au milieu de notre carrefour, à entrer dans l'échoppe voisine en en poussant les portes jumelles avec délicatesse, le temps gallois (pluvieux) des derniers mois avait fait gonfler leur bois et rendu leur manipulation un peu trop délicate à son goût. A l'intérieur, un faux bazar bien organisé s'est vite révèlé plein de surprises. Joel Collins m'a pointé du doigt avec enthousiasme une table où s'alignaient des reproductions de la Tour des Anges à destination de touristes (les reproductions incluaient le sommet de la tour, qui n'a pas été construit sur le plateau et sera ajouté en post-production), il m'a ensuite parlé de la tapisserie au mur qui représente une pie au milieu du blason de la cité (dois-je rappeler que Cittàgazze signifie « cité des pies » en italien ?), puis attiré mon attention virevoltante sur les ferroneries ici et là qui reproduisaient les anges de la tour voisine et la rampe de l'escalier dont les montants renvoyaient au design du sommet de la tour... et de la lame du Poignard Subtil... Puis il m'a guidé sur la mezzanine dominant le magasin via un escalier plus solide qu'il n'en avait l'air. Là-haut, il a sorti de leur rack différents rouleaux de tissus pour m'en nmontrer les motifs conçus spécialement pour la série : à l'image du reste de la cité, ils arborent eux aussi couteaux, ailes d'anges ou tridents similaires à ceux des moucharabiehs de la tour. Ces tissus, a-t-il précisé en passant, ont aussi servi à concevoir les costumes des enfants de Cittàgazze !


Cittàgazze (décor extérieur) - photos issues de Creating Cittàgazze (BFI/Ratio Times Festival, 4 novembre 2020)


   Alors que nous quittons, bien trop tôt, cette boutique aux merveilles, j'ai interrogé M. Collins sur la conception de ce décor fabuleux tout en grimpant avec mes guides la rue en escaliers qui mène à la Tour. J'ai ainsi appris que la construction s'est étalée sur plusieurs mois et impliqué de nombreux corps de métiers – y compris des jardiniers qui devaient prendre soin des lierres, arbustes, fleurs en pots et palmiers qui ponctuent chaque rue. Puis soudain, le directeur artistique s'est arrêté devant l'une des façades et a activé avec une fierté (très légitime !) une manivelle rouillée qui y était fixée. Je n'ai pas tout de suite compris, mais il s'agissait en fait d'une brillante addition au décor : une sirène d'alarme utilisée par les habitants pour se mettre aux abris en cas d'invasion de Spectres.

   La Tour des Anges n'avait pas besoin de son sommet pour en imposer. La encore, que de beauté ! Une statue d'ange aux ailes déployées décorait chacun des angles de sa base carrée et elle trônait au milieu d'une petite place pleine de charme élégament pavée de pierres grises et blanches. Certaines des fenêtres avoisinantes étaient en forme d'obus, et les toits voisins couverts de tuiles rouges ; des fleurs en pots, des arbustes et même deux palmiers (qui ont donné des fruits au cours de l'été) ajoutaient encore des couleurs à cette place surplombant toute la cité. La menace des Spectres, à cet instant, semblait bien lointaine et je n'aurais pas été contre m'asseoir un moment à la terrasse du café faisant face à la tour pour prendre le temps de vivre. Mais Cittàgazze avait encore plein de mystères à partager : nous avons poursuivi la visite.

   Quelques marches en contrebas, dans une autre rue, nous nous sommes arrêtés sur une petite terrasse aménagée autour d'un bassin carrelé et d'une fontaine. Les murs à gauche et à droite étaient couverts de graffitis et de publicités antédiluviennes. Un parapet, face à nous, offrait une vue époustouflante. Bon, pour l'heure il s'agissait juste du fond du hangar des studios, mais bientôt quelques retouches numériques permettraint d'offrir en lieu et place un panorama de bord de mer sur un ciel sans nuage ! Un peu plus bas, dans une rue voisine en pente, nous nous sommes glissé dans une petite cour étroite en passant sous un porche bas. Les lieux étaient envahis par le lierre, y compris l'escalier extérieur qui menait à l'entrée de la maison. Au sol, certaines dalles du carelage étaient brisées et d'autres manquaient. Sous l'escalier se lovaient humidité et pénombre. Mais il ne fallait pas dénigrer les lieux, m'at-t-on fait comprendre : après quelques tours de magie numérique apparaîtra ici-même une fenêtre dont émergera d'un autre monde un jeune homme nommé Will Parry...

Rue principale du décor
Esquisse de la rue principale de Cittàgazze selon les souvenirs de votre serviteur.


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Sources et copyrights
Les esquisses du dossier sont de l'auteur ; elles ne prétendent pas égaler la beauté de leur modèle !
Les images de la visite ont été prises puis relayées par IJPR ; les images de la série ou du tournage sont propriétés de BadWolf ou des diffuseurs.
Un immense merci à IJPR, Bad Wolf et aux personnes ayant permis cette visite.
Dernière mise à jour : 01/12/2020

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