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Svalbard :.


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     Svalbard existe réellement. Un certain William Parry y a même posé les pieds. Aussi, découvrons plus avant ce lieu...


     Svalbard (côte froide en norvégien) est un archipel autonome et démilitarisé dépendant de la Norvège et situé dans l'océan Arctique, englobant toutes les terres situées entre 74° et 81° de latitude nord, et entre 10° et 35° de longitude ouest pour une superficie totale d'environ 62000km². Les îles principales de l'archipel sont le Spitzberg (à l'Ouest) ainsi que Nordauslandet (au nord-est), Edgeoya et Barentsoya. L'archipel était désigné sous le nom de Spitzberg jusqu'en 1920. Il compte environ 2200 habitants, essentiellement des Norvégiens, des Russes et quelques Polonais.
Sa capitale est Longyearbyen (1600 habitants environ). L'îlot héberge aussi la ville la plus nordique de la planète, Ny-Alesund.


Svalbard
 


     Si l'archipel est mentionné par les Vikings dès le XIIe siècle, bien qu'il soit toujours incertain s'il s'agissait là des mêmes îles ou d'autres liées au Groënland ou à l'Islande, il a été découvert formellement en 1596 lors d'une expédition hollandaise menée par le navigateur Willem Barents qui espérait ouvrir une voie maritime vers la Chine par le Nord. Dès le XVIIe siècle, les chasseurs de baleines anglais et hollandais fréquentent les côtes de ces îles mais aucune colonie ne s'installera sur le long terme avant que les Norvégiens ne commencent à exploiter les mines de charbon dans les années 1890, bientôt suivis par les Russes. En 1920, la revendication des îles par la Norvège est actée par le traité de Svalbard signé à Paris.
     Près de 60 % de la superficie de ces îles montagneuses de Norvège sont recouverts de glaciers et de champs de neige. Sur l'île de Spitzberg, quelques vallées sont libres de glaces. Les glaciers ont creusé de profonds fjords sur le littoral dans le nord et dans l'ouest de l'île. Pendant l'hiver, sur les eaux peu profondes cernant les îles, flotte la banquise que les touristes viennent admirer en été. Au cours de l'année, les températures varient de -40°C à 15°C. La végétation se limite aux lichens, aux mousses et à quelques arbustes comme le saule polaire et le bouleau nain. Les animaux, en revanche, sont plus nombreux. On peut observer une multitude d'espèces d'oiseaux, des ours blancs, des rennes et le renard polaire. Les eaux polaires sont habitées par les baleines, les phoques et les morses.
     Les îles furent le point de départ de plusieurs expéditions polaires depuis 1773, dont celles de Sir William Parry en 1827, de Fridtjof Nansen, en 1893, et de Roald Amundsen et de Umberto Nobile en 1926.

     La situation extrêmement nordique de l'archipel et ses températures extrêmement basses ont mené Svalbard à être retenu pour héberger depuis 2008 le coffre-fort mondial de semences végétales (photo ci-dessous) sous le permafrost de l'archipel, ayant pour but de conserver les graines des espèces végétales de la planète et de permettre leur réintroduction en cas de catastrophe d'origine naturelle ou humaine. Malheureusement, le réchauffement climatique pourrait mettre un jour en danger ce projet, les relevés de températures montrant que Svalbard ressent de plus en plus les conséquences de l'activité humaine sur le climat...

     Il est communément admis qu'il est illégal de mourir à Svalbard puisqu'aucun corps n'y a été enterré depuis environ 70 ans. Le froid interdit en effet toute décomposition et entraîne d'inattendus risques sanitaires puisque des traces du virus de la grippe espagnole ont par exemple été retrouvés par des chercheurs sur les corps de victimes mortes de l'épidémie sur l'île voici pourtant un siècle de cela. En fait, la situation est plutôt qu'il est interdit d'y mourir ou d'y naître : faute d'équipements pour répondre aux besoins médicaux (l'hôpital ne possède que six lits et 20 employés), toute personne en fin de vie ou prête à accoucher sera transportée vers Oslo, sur le continent, pour y donner la vie... ou la perdre.


Spitzberg, Svalbard, Norvège  Global Seed Vault, Svalbard (Miksu, CC BY-SA 3.0)
 


L'archipel a été assez vite décrit par les géographes après sa découverte comme un monde à la nature hostile mais prisé pour ses eaux riches en baleines. Au-delà de leur aspect historique, ces descriptions valent toutefois le détour. Ainsi, en 1700, Denis Martineau du Plessis écrivait à propos de l'archipel que "Les hommes qu'on y a descendus sur les côtes ne sont point revenus dire des nouvelles de ce qu'ils y ont vu, parce que les uns y ont été dévorés par des Ours blancs et les autres sont morts de froid"... Quelques années plus tôt, en 1689, Jean-Baptiste d'Audiffret proposait l'une des premières descriptions francophones des lieux :

     Ce pays est entre le Groenland et la Nouvelle Zemble, qui en sont éloignés de 300 milles. (...) Quelques géographes l'ont pris pour une île. Peu de gens ont osé avancer dans la terre ; il n'y a que les côtes qui soient connues. On y trouve le Port beau, le Port vert, la Baie des Anglais, la Baie de Horn, celle de la Magdelene et les îles de Dannemark et d'Amsterdam dont la première est au 80e degré de lattitude et l'autre au 81e. Il n'y a point de pays sous le pôle artctique où la pêche des baleines soit meilleure. (...) Toutes les côtes du Spitzberg sont couvertes de glaces, ce qui en rend la navigation très dangereuse.
 

En 1693, Allain Manesson-Mallet ajoutait aussi sa pierre aux descriptions de ce qu'on nommait encore le Spitzberg :

     On ne sait point encore si c'est une île ou une presqu'île. Le mot de Spitzberg vient du nombre de petites montages qu'on y rencontre, et toute la côte est fermée par cette inégalité de petites hauteurs ; elle sont de cailloux et de sable : l'on conjecture qu'elles sont l'ouvrage des coups de mer, mais la rade en est dangereuse : ce qui parait par les grands débris des vaisseaux qu'on y rencontre, et les pointes des rochers qui l'environnent. On y a reconnu deux caps principaux, à savoir Langenes et Ronde Klip : le dedans des terres est stérile, et l'on n'y trouve ni hommes, ni arbres ; il y croit un peu d'herbe et quantité de mousse. L'air y est extrêmement froid, les glaces et l'hiver rigoureux ; aussi n'avons nous point dans notre hémisphère de pays plus septentrional.
     En hiver le Soleil demeure sous l'horizon quatre mois entiers, deux mois devant le solstice et deux mois après. Le printemps et l'automne y sont si incommodes par l'épaisseur des brouillards qu'à peine voit-on la Lune quand elle est sur l'horizon. Le Soleil y luit quatre mois de l'été sans se coucher et pendant ce temps s'il paraît clair et étincelant il présage du froid au dire des matelots, principalement quand le vent est au nord, au lieu qu'il marque de l'orage quand le vent est au sud. Dans cette saison, on y voit quantité d'oiseaux de mer qui ressemblent à des canards, et un grand nombre d'ours et de renards tirant sur le blanc et quelques-uns de noir ; leur chair est bonne à manger. Il y a aussi des rangifères, ou rennes, qui ne vivent que de mousse ; ces derniers ressemblent assez à nos cerfs. L'on y voit des ours blancs, presque aussi grands que nos boeufs ; ils ne vivent que du poisson qu'ils prennent dans la mer ; il y a près des côtes de cette terre quantité de baleines, dont quelques-unes ont jusqu'à 200 pieds de long et c'est où les Hollandais vont à la pêche, et s'arrêtent au Golfe, ou Baie Maurice, qu'ils nomment Mauritius Bay, où ils tirent l'huile de baleine. Ils partent ordinairement de Hollande au mois de mai et s'en retournent en août ou septembre.
     Ce qu'il y a de remarquable dans ce climat froid est que les corps morts n'y sont point sujets à la corruption.

 


William Parry

Sir William Edward Parry
 


     Explorateur britannique de l'Arctique dont les tentatives pour trouver le passage du Nord-Ouest et atteindre le pôle Nord se soldèrent par des échecs. Parry naquit à Bath. En 1819-1820, il fut le premier à naviguer au-delà de 11° de longitude ouest dans l'Arctique et il découvrit un territoire considérable, comprenant le détroit de Barrow, le détroit du Prince-Régent, la baie de Melville et le canal de Wellington, dont il effectua des relevés. En 1821-1823, Parry passa deux hivers sur la presqu'île de Melville pour y effectuer des observations scientifiques et étudier les Inuits (Eskimos). Après une nouvelle recherche infructueuse du passage du Nord-Ouest en 1824-1825, son navire quitta le Svalvard en 1827 pour le pôle Nord. Avant de faire demi-tour, son équipe atteignit 82° 45' de latitude nord, à proximité du pôle Nord, qui resta inexploré jusqu'en 1876.
Svalbard University
Des ours sur le campus

     L'université de Svalbard, sur l'île norvégienne du Spitzberg, a plus d'une raison d'être renommée. Tout d'abord, c'est le campus le plus septentrional au monde, installé dans une zone parsemée d'installations internationales aux frontières de l'exploration scientifique. L'université en tant que telle est reconnue pour être un centre d'excellence, se spécialisant dans les changements climatiques, et la biologie marine. De plus, il n'y a pas moins de quatorze professeurs sur le campus, ce qui offre probablement le meilleur taux de professeurs par élèves de par le monde.

     Encore plus surprenant, cependant, est le fait que Svalbard est le seul campus en Europe où les étudiants sont couramment armés par les autorités universitaires. La sécurité est là-bas une grande question, et à leur arrivée, les étudiants doivent maîtriser des aptitudes telles que charger de la meilleure des manières un traîneau, se signaler au passage d'un hélicoptère ou encore apprendre à se protéger des attaques d'ours polaires. Le risque d'attaque de ces créatures est si élevé que les étudiants ont pour consigne de ne jamais s'aventurer à l'extérieur sans leurs armes.

     Mis à part les ours, Svalbard est un lieu formidable en tant qu'étudiant, notamment pour les sports d'hiver. Grâce aux courants chauds du Gulf Stream, c'est l'un des lieux les plus tempérés dans l'Arctique, avec des températures de seulement de moins vingt degrés en hiver, à comparer aux moins cinquante atteints dans certaines parties du Canada qui sont bien plus au Sud. L'été, il peut faire suffisamment chaud pour bronzer.

A lire

Rapport Svalbard 2016 : Passage en revue de la situation géographique, politique, économique, culturelle, climatique (et bien plus) de l'archipel en 2016 par l'institut norvégien de statistiques, Statistics Norway.

Copyright
Articles Wikipedia, version françaises et anglaises.
Photo du Global Seed Vault: Miksu, CC BY-SA 3.0
Portail numérique Gallica de la BNF (liens inclus à cette page).
Atlas Mondial Microsoft ENCARTA Edition 1998 © & (p) 1995-1997 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
"Svalbard", Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2001. © 1993-2000 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
Martin Rogers/Woodfin Camp & Associates, Inc. © & (p) 1995-1997 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
"Parry, sir William Edward," Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2002 en ligne
Portrait de William Parry: Portrait of Lieutenant Provo William Parry Wallis, R.N., par Robert Field, 1813, huile sur toile, National Gallery of Canada
https://encarta.msn.fr © 1997-2002 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. (site désormais inactif)
Merci à Gabalt de m'avoir fourni "Svalbard" sur Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2001
Merci à Haku pour avoir traduit l'article sur l'université de Svalbard.
MAJ: mai 2019

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