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  La Belle Sauvage (Trilogie de la Poussière 1)

Philip Pullman

La Belle Sauvage (Trilogie de la Poussière 1)

Détails :
  • Titre original : La Belle Sauvage
  • Traducteur : Jean Esch
  • Editeur (France) :
    Gallimard Jeunesse
  • Première publication :
    19 octobre 2017
  • Publication française :
    16 novembre 2017
  • 544 pages
  • Ventes France : 50.000ex (été 2020)

 
Malcolm, onze ans, vit avec ses parents au Trout Inn près d’Oxford, sur les rives de la Tamise en face du Godstow Priory, où les nonnes ont en charge un convive particulier. Un soir, le père de Malcolm se rend dans la chambre de son fils...


- Malcolm, tu n’es pas encore au lit—tant mieux. Descends une minute. Il y a un monsieur qui veut te parler.
- Qui est-ce ? demanda Malcolm avec impatience, bondissant pour suivre son père.
- Ne parle pas si fort. Il te dira qui il est s’il en a envie.
- Où est-il?
- Dans la salle de la terrasse. Apporte lui un verre de tokay.
- C’est quoi?
- Du vin hongrois. Allez, dépêche-toi. Fait attention à tes manières et dis-lui la vérité.
- Je dis toujours la vérité, répondit Malcolm aussitôt.
- C’est la première fois que j’entends ça, fit son père, mais il ébouriffa les cheveux de Malcolm avant qu’ils n’entrent dans le bar.

L’homme qui attendait lui fit peur, bien qu’il fut simplement assis avec calme près de la cheminée éteinte. Peut-être était-ce du à son dæmon, un magnifique léopard aux pointes d’argent, ou peut-être était-ce son expression ténébreuse ; quoi qu’il en soit, Malcolm se sentit intimidé, très jeune et faible. Son dæmon, Asta, prit la forme d’une mite.

- Bonsoir, monsieur, dit-il. Voici le tokay que vous avez commandé. Souhaiteriez-vous que j’allume un feu ? Il fait toujours froid ici.
- Est-ce que tu te nommes Malcolm?

La voix de l’homme était rude et grave.

- Oui, monsieur. Malcolm Polstead.
- Je suis un ami du docteur Relf, dit-il. Je m’appelle Asriel.
- Oh. Euh… elle ne m’a pas parlé de vous, répondit Malcolm.
- Pourquoi dis-tu cela?
- Car si elle m’en avait parlé, je saurais que c’est vrai.

Asriel eut un petit rire.

- Je comprends, fit-il. Tu veux une autre preuve ? Je suis le père de ce bébé au prieuré.
- Oh! Vous êtes Lord Asriel !
- C’est cela. Mais comment vas-tu t’assurer de la véracité de cette assertion ?
- Comment se nomme le bébé?
- Lyra.
- Et quel est le nom de son dæmon ?
- Pantalaimon.
- Très bien, dit Malcolm.
- C’est bon, désormais ? Tu es sûr ?
- Non, je ne suis pas sûr. Mais je suis plus sûr que je ne l’étais.
- Bien. Peux-tu me dire ce qui s’est passé plus tôt dans la soirée ?

Malcolm résuma la situation autant qu’il put s’en souvenir.

- Ces hommes venaient des Services de Protection de l’Enfance, et ils voulaient l’emmener. Prendre Lyra. Mais Sœur Bénédicte ne les a pas laissé faire.
- De quoi avaient-ils l’air ?

Malcolm décrivit les uniformes :

- Celui qui a retiré sa coiffe, il avait l’air d’être le responsable. Il était plus poli que les autres, plus affable et plus souriant. Mais c’était un vrai sourire, pas un faux. Je crois même que je l’aurais bien aimé s’il était venu ici comme client – quelque chose du genre. Les deux autres étaient bêtes et menaçants. La plupart des gens en auraient eu la frousse, mais pas Sœur Bénédicte. Elle leur a fait face à elle seule.

L’homme sirota son tokay. Son daemon était couché, la tête relevée et les pattes antérieures en avant, comme sur les images du Sphinx dans l’encyclopédie de Malcolm. Les motifs noir et argent sur son échine semblèrent osciller et scintiller pendant un instant, puis Lord Asriel prit brusquement la parole.

- Sais-tu pourquoi je ne suis pas allé voir ma fille ?
- J’ai pensé que vous étiez occupé. Vous aviez probablement des choses importantes à faire.
- Je ne suis pas allé la voir car si j’y vais, elle sera emportée ailleurs, dans un endroit bien moins agréable pour elle. Où il n’y aura pas de Sœur Bénédicte pour prendre sa défense. Mais ils ont essayé de l’enlever malgré tout…
- Excusez-moi, monsieur, mais j’ai déjà dit tout cela au docteur Relf. Elle ne vous en a pas parlé ?
- Tu ne me fais toujours pas confiance?
- Eh bien… non, répondit Malcolm.
- Je ne t’en veux pas. Tu vas voir régulièrement le docteur Relf?
- Oui, car elle me prête des livres en plus d’écouter mes rapports.
- Vraiment ? C’est bien de sa part. Mais dis-moi, le bébé… On s’occupe bien d’elle ?
- Oh, oui. Sœur Fenella, elle l’aime beaucoup. Nous— Elles l’aiment toutes. Elle est très heureuse… Lyra, je veux dire. Elle parle à son daemon tout le temps, elle baragouine sans fin, et il baragouine en retour. Sœur Fenella dit qu’ils s’apprennent à parler.
- Est-ce qu’elle mange proprement ? Est-ce qu’elle rit ? Est-elle active ? Curieuse ?
- Oh, oui. Les nonnes sont très bonnes envers elle.
- Mais désormais on les menace…

Asriel se leva et marcha jusqu’à la fenêtre pour considérer les quelques lumières du prieuré par-delà la rivière.

- C’est bien ce qu’on dirait, monsieur. Je veux dire, votre Seigneurie.
- Monsieur suffit bien. Tu les connaît bien, les nonnes ?
- Depuis toujours, monsieur.
- Et elles t’écouteraient ?
- Je suppose que oui.
- Pourrais-tu leur dire que je suis ici et que je souhaite voir ma fille ?
- Quand ?
- Maintenant. Je suis poursuivi. La Haute Cour m’a ordonné de ne pas m’approcher à moins de quatre-vingt kilomètres d’elle, et si on me prend ici, ils l’emporteront quelque part où ils n’auront pas autant d’attention envers elle.

Malcolm était déchiré entre l’envie de répondre “Dans ce cas, vous ne devriez pas courir ce risque” et une admiration et compréhension pure et simple : bien sûr que cet homme voulait voir sa fille, et il eut été odieux de l’en empêcher.

- Eh bien… réfléchit Malcolm, je ne crois pas que vous devriez la voir maintenant, monsieur. Elles se couchent toujours très tôt, Je ne serais pas surpris qu’elles soient toutes endormies. Au matin, elles se lèvent tôt. Peut-être que…
- Je n’ai pas ce temps-là. Quelle chambre ont-elles transformé en nurserie ?
- De l’autre côté, monsieur, face au verger.
- A quel étage?
- Toutes chambres sont au rez-de-chaussée, la sienne également.
- Et tu sais laquelle ?
- Oui, mais…
- Tu pourrais me montrer, dans ce cas. Allons-y.

Il n’y avait pas moyen de refuser quelque chose à cet homme. Malcolm le conduisit hors du salon, suivit le corridor, puis sortit sur la terrasse avant que son père ne puisse les voir. Il ferma la porte sans un bruit derrière eux et se retrouva dans le jardin illuminé par la pleine Lune la plus brillante depuis des mois. Il avait l’impression qu’un projecteur les éclairait.

- Vous disiez que quelqu’un vous poursuivait ? questionna calmement Malcolm.
- Oui. Quelqu’un surveille le pont. Y a-t-il un autre moyen de traverser la rivière ?
- Il y a mon canoë. C’est par là, monsieur. Quittons la terrasse avant que quelqu’un nous voie.

Lord Asriel le suivit au travers de la pelouse et dans l’apprenti, où était entreposé le canoë.

- Ah, c’est un véritable canoë, dit Lord Asriel, comme s’il s’était attendu à un jouet.

Malcolm ressentit un léger affront au sujet de La Belle Sauvage et ne dit rien en la manipulant et en la laissant glisser lentement de l’herbe sur l’eau.

- D’abord, annonça-t-il, on va descendre le long de la rivière pour que personne ne nous voie du pont. Il y a un accès au jardin du prieuré de ce côté-là. Montez le premier, monsieur.

Asriel s’exécuta, avec bien plus d’aisance que Malcolm ne s’y attendait, et son daemon-léopard suivit, aussi léger qu’une ombre. Le canoë bougea à peine, et Asriel s’assit et resta immobile tandis que Malcolm montait à bord à sa suite.
- Vous êtes déjà monté dans un canoë, murmura Malcolm.
- Oui. C’est une bonne embarcation.
- Silence, désormais.
-
Malcolm poussa et commença à ramer, restant au contact de la berge sous les arbres et évitant le moindre bruit. S’il y avait bien quelque chose à laquelle il excellait, c’était bien celle-là. Une fois hors de vue du pont, il vira à tribord et pointa vers l’autre rive.

- Je vais m’approcher de la souche d’un grand saule, dit-il à voix basse. L’herbe est épaisse. On va s’amarrer et revenir par le champ, derrière la haie

Lord Asriel s’avéra aussi compétent à débarquer qu’il ne l’avait été à embarquer. Malcolm n’aurait pu espérer meilleur passage. Il amarra l’embarcation à une grosse branche qui poussait hors de la souche du saule et quelque secondes plus tard, ils progressaient le long de la prairie, à l’ombre de la haie.

Malcolm trouva l’ouverture qu’il connaissait et se fraya un chemin entre les branchages.

Ce dut être plus difficile pour l’homme, de par sa plus grande taille, mais il ne pipa mot. Ils étaient désormais dans le verger du prieuré ; les rangs de pruniers, de pommiers et de poiriers s’étiraient propres et nets, presque endormis sous la Lune.

Malcolm ouvrait le chemin vers l’arrière du prieuré et atteignit la façade où devait se trouver la fenêtre de la chambre de Lyra, si elle n’avait pas été cachée par de nouveaux volets. Ils avaient l’air remarquablement solide.

Il compta à nouveau pour être sûr que la fenêtre était la bonne puis tapa doucement avec une pierre contre le volet.

Lord Asriel se tenait à ses côtés. La Lune illuminait l’intégralité de la façade, si bien qu’ils devaient être visibles l’un comme l’autre à bonne distance.

Malcolm soupira.

- Je ne veux pas réveiller les autres nonnes, et je ne veux pas faire peur à Sœur Fenella, à cause de son cœur. On doit faire attention.
- Je m’en remets à toi, fit Lord Asriel.

Malcolm toque à nouveau, un peu plus fort.

- Sœur Fenella, murmura-t-il.

Pas de réponse. Il toqua une troisième fois.

- Sœur Fenella, c’est moi, Malcolm, murmura-t-il.

Ce qui l’inquiétait surtout, c’était Sœur Bénédicte, bien sûr. Il n’osait pas imaginer ce qui se produirait s’il la réveillait, aussi se fit-il aussi discret que possible pour tenter de réveiller Sœur Fenella, ce qui n’avait rien d’évident.

Asriel restait calme, aux aguets, ne pipant mot.

Finalement, Malcolm entendit un bruit dans la chambre. Lyra émit un léger miaulement, puis il eut l’impression que Sœur Fenella déplaçait une chaise ou une petite table. Sa voix douce murmura quelque chose, comme des mots de réconfort à l’adresse du bébé.

Il tenta à nouveau sa chance, juste un peu plus fort.

- Sœur Fenella…

Il y eut une exclamation de surprise.

- C’est moi, Malcolm, dit-il.

Un petit bruit, comme le mouvement d’un pied nu sur le plancher, puis le son du mécanisme d’une fenêtre.

- Sœur Fenella…
- Malcolm? Qu’est-ce que tu fais?

Comme lui, elle murmurait. Sa voix était inquiète et lourde de sommeil. Elle n’avait pas ouvert le volet.

- Ma sœur, je suis désolé, vraiment, déclara-t-il à voix basse. Mais le père de Lyra est ici, et il est traqué par… par ses ennemis. Il a vraiment besoin de voir Lyra avant de… avant de partir ailleurs pour… Pour lui dire au revoir” ajouta-t-il.
- Oh, c’est n’importe quoi, Malcolm ! Tu sais très bien qu’on ne peut pas le laisser…
- Ma sœur, s’il vous plait ! C’est lui, tout ce qu’il y a de plus vrai, fit Malcolm, sortant cette phrase de nulle part.
- C’est impossible. Tu dois partir maintenant, Malcolm. C’est très mal ce genre de choses. Pars avant qu’elle ne se réveille. Je n’ose pas imaginer ce que Sœur Bénédicte…

Malcolm n’osait pas imaginer non plus. Mais il sentit alors la main de Lord Asriel sur son épaule et l’homme dit :
- Laisse-moi parler à Sœur Fenella. Va monter la garde, Malcolm.

Malcolm alla au coin du bâtiment. De là, il pouvait voir le pont et la majorité du jardin, puis regarda Lord Asriel se pencher au volet et parler doucement. C’était un murmure ; Malcolm ne pouvait rien en entendre. Combien de temps Asriel et Sœur Fenella parlèrent, il n’aurait pu le dire, mais ce fut long, et il grelottait vraiment quand il vit, à sa grande surprise, le lourd volet tourner lentement. Lord Asriel se recula pour le laisser s’ouvrir, puis s’avança à nouveau, montrant ses mains nues et désormais, tournant son visage pour laisser la lumière de la lune tomber sur ses traits.

A nouveau, il murmura. Puis une minute passa – peut-être deux – pendant laquelle rien ne se produisit ; puis alors les bras fins de Sœur Fenella tendirent au dehors le petit paquet, et Asriel s’en saisit avec une infinie délicatesse. Son daemon-léopard se dressa pour poser ses pattes antérieures sir sa poitrine, et Asriel abaissa le bambin de façon à ce qu’elle puisse murmurer à l’adresse du daemon de Lyra.

Comment en était-il venu à persuader Sœur Fenella? Malcolm ne pouvait que se questionner. Il observa l’homme soulever à nouveau le bébé, puis longer un parterre de fleurs et le suivant, soutenant le fardeau suffisamment haut pour pouvoir lui parler, la berçant doucement, déambulant doucement sous le brillant clair de Lune. Un moment donné, il parut montrer la Lune à Lyra, la pointant du doigt et la tenant de façon à ce qu’elle puisse la voir, à moins qu’il ne montre Lyra à la Lune ; quoi qu’il en soit il ressemble à un roi en son domaine, n’ayant rien à craindre et toute la nuit et son éclat argenté dont profiter.

Il se promena ici et là avec son enfant. Malcolm pensa à Sœur Fenella qui attendait dans l’angoisse : et si Lord Asriel ne la ramènerait pas ? Et si ses ennemis attaquaient ? Et si Sœur Bénédicte se doutait de quelque chose ? Mais pas un son ne provenait du prieuré, ni de la route, ni de l’homme et de sa fille au clair de lune.

A un moment donné, le daemon-léopard parut entendre quelque chose. Sa queue remua, ses oreilles se dressèrent, sa tête se tourna en direction du pont. Malcolm et Asta pivotèrent aussitôt, yeux et oreilles intensément tournées vers le pont, dont chacune des briques se détachait en ombre et lumière; mais rien ne bougeait et il n’y avait d’autre son que celui d’une chouette en chasse à un kilomètre de distance.

Bientôt, l’immobilité de statue du léopard se dissipa et elle se remit en mouvement, agile et silencieuse. Malcolm réalisa qu’il en était de même pour l’homme – durant leur périple sur la rivière et au travers de la prairie, dans le verger et jusqu’à l’enceinte du prieuré, il n’avait pas entendu le moindre bruit de pas. Asriel aurait été un fantôme qu’il n’aurait pas fait plus de bruit.

Il achevait désormais sa marche et se dirigeait à nouveau vers la fenêtre de Sœur Fenella. Malcolm observa le pont et ce qu’il pouvait voir de la route, et rien ne l’interpella ; et quand il se tourna à nouveau, Asriel tendait le petit couffin par la fenêtre, murmurant quelques mots, refermant en silence le volet.

Puis il fit signe, et Malcolm le rejoignit. Il était très difficile de ne pas faire de bruit, même sur l’herbe, et Malcolm observa comment l’homme posait ses pieds : il y avait quelque chose de la démarche du léopard—quelque chose qui demandait de l’entraînement en tout cas.

Ils repassèrent par le verger, par la haie, par les branchages, par la prairie, à la souche du saule…

Soudain une lumière plus puissante et plus orangée que la Lune déchira le ciel. Quelqu’un, sur le pont utilisait une lampe-torche, et Malcolm entendit le bruit d’un moteur à gaz.

- Ils sont là, nota calmement Asriel. Laisse-moi là, Malcolm.
- Non ! J’ai une meilleure idée. Prenez mon canoë et descendez le long de la rivière. Reconduisez-moi juste d’abord sur l’autre rive.

L’idée survint à Malcolm au moment même où il l’énonçait.

- Tu es sûr ?
- Vous pouvez descendre la rivière sur une bonne distance. Ils n’y penseront jamais. Allez !

Il embarqua et détacha l’amarre, retenant fermement le bateau à la rive le temps qu’Asriel monte à bord à son tour ; puis Malcolm rama énergiquement et aussi silencieusement que possible jusqu’au jardin de l’auberge, quand bien même le courant voulait l’entraîner vers le large, d’où ils auraient été visibles depuis le pont.

Asriel agrippa la ligne attaché à la petite jetée tandis que Malcolm débarquait ; puis il laissa Malcolm retenir l’embarcation tandis qu’il se positionnait de la bonne manière, puis se saisit des rames et lui tendit la main pour qu’il la serre.

- Je te la rapporterai,” dit-il.

Puis il partit, accélérant à puissantes ramées dans le sens du courant gonflé, le dæmon-léopard faisant office d’immense figure de proue à l’avant. La Belle Sauvage n’était jamais allé aussi vite, pensa Malcolm.



Texte original de Philip Pullman
Traduction par Haku pour
Cittàgazze.


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