Voilà je viens de relire Le miroir d'ambre et j'ai vraiment sauté sur ce passage. J'aimerais avoir votre avis, parce que je me pose pas mal de question dessus.
C'est la page 330 de l'édition folio junior.
Voilà.- Ca ne change rien. Certaines personnes sont venues jusqu'ici en refusant de croire qu'elle était morte. Durant tout le trajet, elles répétaient qu'elles étaient vivantes, que c'était une erreur, que quelqun aurait à en répondre. Ca n'a rien changé. D'autres au contraire voulait absolument êtres mortes, alors qu'elles étaient en vie. Pauvres âmes... Des vies pleines de souffrances et de misère. Ces personnes se sont données la mort dans l'espoir de connaître enfin le repos, mais elles ont découvert que rien n'avait changé, sinon en pire et, cette fois, il n'y avait plus d'échappatoire : vous ne pouvez pas ressusciter. D'autres étaient si fragiles et malade, de tout jeunes enfants parfois, qu'elles étaient a peine nées dans le monde des vivants avant de rejoindre celui des morts. Bien des fois j'ai conduit cette barque avec sur les genoux un bébé en pleurs qui ne connaissait pas la différence entre le monde d'en haut et celui d'en bas. De vieilles personnes également, les pires étant les plus riches : arrogantes, hargneuses, aggressives et injurieuses. pour qui est-ce que je me prends ? braillent-elles. N'avaient-elles pas amassé et épargné tout l'or qu'elle pouvait engranger ? Voulais-je en accepter une partie pour les ramener sur le rivage ? Elles avaient de l'influence, des amis puissants, elles connaissaient le pape, le roi de ceci et le duc de cela, elles avaient le pouvoir de me faire chatier... Mais elles savaient ce qui les attendait au bout du compte ; elles n'occupaient plus qu'une seule position : assises dans ma barque, en route pour le pays des morts. Quand à ces rois et à ces papes, ils se retrouvaient au même endroit eux aussi, quand leur tour viendrait, plus tôt qu'ils ne le souhaitaient. Je les laisse hurler et divaguer, ils ne peuvent rien me faire. Et ils finissent toujours par se taire. Alors, si vous ne savez pas encore si vous êtes morts, et si la fillette jure qu'elle reviendra dans l'autre monde, je n'essaie pas de vous contredire, vous decouvrire bien assez tôt ce que vous êtes.
C'est un passage chargé de questionnement. Le truc le plus évident, ce qui m'a sauté aux yeux en tout cas, c'est l'affirmation qu'on est tous égaux devant la mort : pauvres, riches, vieux et bébé en pleurs, tout le monde est au même niveau dans cette barque (sauf peut être pour les bébés, qui sont sur les "genoux" du passeur...).
Une critique de la richesse peut être aussi, bien que là ce soit plus sujet a caution.
Mais surtout : Qui est ce passeur ? Que représente-il ? Voilà une question que je me pose toujours, sans réponse.
Donc voilà si vous aviez une idée, allez y