Critique de la presse
Posté : lun. 10 déc. 2007, 13:38
Une petite centralisation des critique de la presse:
le figaroscope a écrit :Chris Weitz a fait le pari à la fois inconscient et audacieux d'adapter À la croisée des mondes, premier volet de la complexe et passionnante trilogie fantastique de l'écrivain britannique Philip Pullman. Le cinéaste qui a débuté sa carrière par un péché de jeunesse, American Pie, réussit à nous plonger dès les premières images dans l'univers chimérique de Pullman. La courageuse Lyra, au cours de son long et dangereux voyage initiatique, qui lui permettra de passer à l'âge adulte, rencontrera des créatures fabuleuses, des personnages extraordinaires. Des gitans grands navigateurs, une reine sorcière bienveillante qui lui révèle son destin, un ours guerrier en armure et des « dæmons » de toutes sortes. Si au coeur de ce premier volet, Chris Weitz évoque la terrible dictature du Magisterium et la notion du libre arbitre, il élude les thèmes essentiels du roman, les pouvoirs néfastes d'une Église obscurantiste ou la remise en question des mythes chrétiens. Reste un film d'aventure palpitant, parfois terrifiant, interprété par des acteurs ravis de ce voyage plein de rebondissements.
a voir a lire.com a écrit :Premier volet ultra-coûteux (un budget avoisinant les 200 millions de dollars) d’une trilogie qui ne se concrétisera qu’en cas de succès, La boussole d’or est un pari fou. L’adaptation du succès littéraire britannique de Philip Pullman, Les Royaumes du Nord - His dark materials en version originale. Un gros risque pour New Line déjà à l’origine du triomphe en trois parties du Seigneur des anneaux, mais la période de l’année (à laquelle d’autres best-sellers avaient fait leur premiers pas cinématographiques comme Harry Potter ou Narnia) est propice à l’indulgence des jeunes spectateurs et de leurs parents, et puis la promo est gargantuesque. Donc, a priori, tous les espoirs sont permis pour ce blockbuster calibré pour illuminer le monde de ses splendeurs polaires. Pourtant l’enthousiasme en sortant de la salle n’est pas au rendez-vous et la déception pointe déjà à l’horizon.
En effet, si cette production n’est nullement honteuse - elle foisonne d’effets spéciaux effarants, de décors féeriques merveilleux comme un pôle Nord teinté d’onirisme, royaume d’imposants ours blancs plus vrais que nature et champ de bataille burtonien marqué par un ballet aérien de sorcières - il lui manque l’essentiel. De l’incarnation.
Trop occupé à soigner les clichés, le réalisateur Chris Weitz (American pie !!!) emprunte à Narnia, Harry Potter, au Seigneur des anneaux et à Jules Verne, et livre un objet illustratif, diaporama de vignettes étonnantes, dans lequel il est difficile néanmoins de pénétrer. Son travail, appréciable, se suit sans déplaisir, mais sans jamais investir le spectateur qui reste toujours aux portes de cet univers de fantaisie mille fois décrit, mille fois fantasmé, et déjà sublimé géographiquement parlant par la poésie d’Happy feet, qui sortait il y a un an exactement. L’accent anglais des jeunes protagonistes ; la figure brave de l’ours polaire, sorte d’Aslan du grand froid débarrassé de tout habillage religieux ; le combat final conjuguant les forces de sorcières, de loups, de pirates et de gitans... Du déjà-vu. Au final, rien ne nous captive au-delà de la simple beauté des images, qui est indéniable au milieu de ce lieu commun du conte épique.
La faiblesse narrative est d’autant plus perceptible que le récit fait parfois dans l’économie d’explications et se permet, pour ne pas dépasser la durée canonique des deux heures, d’emprunter des raccourcis un peu expéditifs. Pis, il tarde aussi à se mettre en place et l’on se surprend à s’ennuyer un peu dans sa première partie moins rocambolesque. Si l’on ajoute à cette liste de "petits" défauts une certaine frustration d’adulte provenant du caractère enfantin du casting (beaucoup de mômes à la base de l’histoire qui éclipsent les quelques stars adultes sous-employées dans ce premier volet (Kidman, sans expression, semble figée quand elle apparaît, et Daniel Craig paraît déjà préparer le prochain James Bond entre ses rares et très courtes apparitions), l’on se retrouve face à une déception, belle et classieuse, aux allures de carte postale du grand Nord envoyé par un petit cousin lointain.