Un tous les six ans, mais tu le choisis bien !

Prends
Les misérables de Ladj Ly pour ton prochain

Et
Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, aussi. Les deux étaient dans la même sélection que Parasite, c'était une belle année
Avant que les cinémas ne ferment, il y a eu toute une série de sorties qui donnaient envie, et pour la plupart ça valait le coup

Je commence avec mes trois déceptions et ensuite, que du positif.
- La femme qui s'est enfuie, Hong Sang-soo : Pendant la séance, j'ai réalisé que c'était le troisième film que je voyais de ce réalisateur et la troisième fois que je n'accrochais pas. C'est trop lent, trop contemplatif. Je comprends l'idée, je comprends l'objectif et la volonté artistique, mais rien à faire, je ne m'intéresse jamais aux personnes, à ce qui leur arrive, à ce qui se déroule devant mes yeux. Je n'arrive pas à entrer dans la vision du réalisateur. C'est vraiment un style qui me laisse de marbre, alors je vais mémoriser le nom du réal' et ne plus regarder ces films pendant quelques années.
- Last Words, Jonathan Nossiter : Un homme se filme. Il s'agit du dernier humain sur Terre, il nous raconte son histoire et comment il s'est retrouvé le dernier. Il raconte son parcours, de Londres jusqu'à la Grèce, ses rencontres, notamment celle d'un vieux bonhomme qui lui fait découvrir le cinéma et avec qui il réussira à fabriquer une caméra, afin d'enregistrer les témoignages des derniers êtres humains sur Terre. C'est un film curieux, avec une esthétique particulière, une sorte d'hommage au cinéma qui, lorsque la fin de l'humanité arrivera, sera le dernier "outil", la dernière invention lui permettant d'égayer ses journées et de laisser une trace. C'est beau comme un hommage au 7è art, mais malheureusement vraiment longuet.
- Yalda, la nuit du pardon, Massoud Bakhshi : Iran, 21è siècle. Maryam a été condamnée à mort pour avoir assassiné son mari. Elle passe dans une émission de télé-réalité, dans laquelle Mona, la fille de son mari, peut décider, à la suite d'un débat organisé entre les deux femmes, de la pardonner - annulant ainsi la condamnation. L'avis des téléspectateurs étant, bien évidemment, un facteur non négligeable.
Apparemment basé sur une émission qui existe vraiment si j'en crois l'annonce faite juste avant le générique (ça donne des frissons), Yalda est un film hallucinant pour ce qu'il montre et dénonce : une émission extrêmement cynique, une déshumanisation des personnes, de leurs actes et des enjeux autour de la peine de mort dans un objectif marketing (mais avec un joli vernis hypocrite). On comprend bien le ressenti des personnages, et notamment celui de Maryam, forcément. Voir ce film m'a rappelé un court-métrage français,
Mort à l'écran, sur le même sujet. Mon seul regret, c'est l'accumulation de drama sur la fin --> ça nuit aux propos, comme s'il fallait en faire des tonnes pour que les spectateurs et spectatrices du film comprennent.
- Josep, Aurel : Excellent film d'animation sur la vie de Josep Bartoli, militant anti-franquiste et artiste espagnol, qui a fuit l'Espagne et s'est retrouvé, comme tant d'autres, parqué dans un camp de réfugiés en France. Le film alterne entre 3 temporalités (passé proche, passé lointain, présent), chacune marquée par trois styles graphiques différents (même si les deux du passé sont proches). Les dessins du présent sont efficaces mais quelconques, par contre pour le passé, les dessins sont magnifiques ! L'histoire, malgré quelques personnages un peu trop manichéens (mais peut-être est-ce juste qu'on espère que ce soit un peu plus nuancé dans la vraie vie ?), est passionnante. Les dessins de l'artiste présents dans le film sont les originaux. L'occasion de découvrir le parcours de cet artiste et la réalité des camps de réfugiés...
- Ondine, Christian Petzold : Ondine vit à Berlin, elle est historienne. Son copain la quitte, elle lui annonce alors qu'elle devra le tuer (rapport au mythe d'Ondine, que je ne connais pas). Quelques jours plus tard, elle fait la rencontre d'un autre homme, avec qui elle noue une relation. Un film curieux, le raconter c'est pas évident, mais en fait c'est une petite pépite où la réalité flirte avec le fantastique à chaque minute et où la poésie s'installe dans les interstices. C'est beau, original, particulier. Toute une ambiance étrange, et un joli film à la sortie
- Adieu les cons, Albert Dupontel : Si vous aimez Dupontel, vous apprécierez beaucoup ce nouveau long-métrage pétillant, drôle, niais, avec des personnages hauts en couleur et sympathiquement névrosés. C'est un bon bol d'air, un joyeux divertissement, et c'est presque parfait : il y a juste environ 15 minutes où le film part complètement en cacahuète et bascule vers le malaise, mais heureusement la scène finale rattrape le coup !
La scène de l'ascenseur avec le fils et la meuf dont il est amoureux et qu'il stalke m'a fait halluciner...sérieux ? Un discours enflammé sur l'amour et la timidité via l'interphone de l'ascenseur ? Et une nana qui apprend qu'un gars la stalke de façon très flippante et qui décide de l'embrasser ? WTF !
- Drunk, Thomas Vinterberg : Quatre profs décide de vérifier la théorie d'un psychologue, selon laquelle il manque à l'être humain 0,5g d'alcool dans le sang pour être bien. Ils se fixent donc un objectif : être à 0,5g, en buvant de 6h à 20h en semaine (jamais le week-end). Une belle comédie dramatique réalisée par T. Vinterberg, c'est drôle, grinçant, ça montre les effets négatifs ET positifs de l'alcool sans jamais virer moralisateur, bref, c'est un film intelligent, divertissant et qui donne la pêche, autour de l'alcool. Avec un Mads Mikkelsen au top ! Regardez la bande annonce, elle est géniale =D
- Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, Rémi Chayé : Nouveau film d'animation jeunesse du réalisateur de
Tout en haut du monde (un petit bijou à voir absolument, surtout si vous avez des enfants). Calamity n'est pas aussi exceptionnel que son premier long-métrage, mais reste néanmoins un excellent film qui raconte l'enfance (imaginée) de Calamity Jane. Un personnage principal au caractère bien trempé, une très belle animation et des choix de couleurs surprenants, un message engagé, un chouette film à voir en famille =)
- ADN, Maïwenn : Drame familial raconté par Maïwenn, un film qui prend aux tripes, nous fait passer du rire aux larmes en moins de deux. Fanny Ardant est parfaite et Maïwenn propose une réflexion très personnelle autour des liens familiaux, les interrogeant à sa manière. J'aime beaucoup sa façon de filmer, se focalisant sur des détails et des scènes de vie pas forcément spectaculaires mais d'un réalisme épatant. Il y a deux scènes vraiment percutantes, mais je n'en dirais pas plus.
- Garçon Chiffon, Nicolas Maury : Un film très intriguant autour des affres d'un homme, acteur, qui peine à trouver des rôles et qui se fait dévorer par sa jalousie à chaque relation qu'il noue...que ce soit avec sa mère ou avec son copain. Si vous regardez la bande-annonce, vous aurez l'impression qu'il s'agit d'une comédie, et en fait pas vraiment. Non pas parce qu'ils ont mis seulement les moments drôles dans la bande-annonce, mais parce que certains moments qui semblent drôles dans la BA ne le sont pas vraiment en contexte ! Ceci étant, une fois passé ce premier moment de surprise (je pensais voir une comédie), on se prend dans l'histoire de cet homme, on compatit avec lui - et avec ses proches, les pauvres. C'est un film surprenant, je n'ai pas vu beaucoup de films sur la jalousie en parler comme il le fait. C'était chouette !
Et hors cinéma, j'ai
- revu
Les noces funèbres de Tim Burton, ça faisait très longtemps et c'était toujours aussi cool, ingénieux, drôle et follement original, même 15 ans plus tard.
- vu
Les clefs de bagnole de Laurent Baffie. Comédie absurde qui joue avec le 4è mur toutes les cinq minutes environ. Un bon moment entre amis, même si ça tire un peu en longueur à force, et c'est dommage.