(La Belle Sauvage) - Discussion - SPOILERS

Venez discuter d'A la Croisée des mondes dans le petit salon des Erudits de Jordan College !

Modérateur : Régents

Avatar du membre
Soldat Bleu
Archange
Archange
Messages : 6284
Enregistré le : dim. 25 déc. 2005, 00:29
Localisation : Mauerseglerklinik, Frankfurt !
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100

Message par Soldat Bleu »

Je propose de lui coller un carton ou deux, juste pour stimuler son éloquence xD
C'est le père Gomez qui tire sur le daemon de Lyra et Pan... talaimon !

Comment Lyra va faire pour sauver son ami Roger ? Belacqua se rendre dans le Nord !
Avatar du membre
Nef
L'Autorité
Messages : 6347
Enregistré le : jeu. 05 sept. 2002, 21:34
Localisation : Lorient, bretagne !
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100
Contact :

Message par Nef »

C'est de la lecture express ça !

Moi qui n'arrive même pas à lire un chapitre par jour... (vive les bébés !)
Nef :)
Pas de gadgets, pas de Q !
Avatar du membre
Anne-Emmanuelle
Archange
Archange
Messages : 7996
Enregistré le : mer. 04 oct. 2006, 22:29
Localisation : Sur Vinéa

Message par Anne-Emmanuelle »

Je n'ai pas encore pu le commencer. J'ai deux livres en route (alors que je déteste en avoir plus d'un en lecture en même temps) et je pars en vacances samedi avec trop peu de place dans mes bagages pour me permettre d'emporter un pareil pavé. Donc j'attendrai le retour des vacances pour le commencer...
Avatar du membre
Nabubulle
Retour vers le Futur
Retour vers le Futur
Messages : 3954
Enregistré le : mer. 02 sept. 2009, 22:15

Message par Nabubulle »

Nef, c'est interdit de mettre tout sur le dos des bébés ! :p

Je rejoins SB : carton jaune Aël, détaille, allez allez ! Style ? Personnages ? Intrigue ? Univers ? Suspens ? Émotions ? Thématiques ?
Avatar du membre
Haku
Archange
Archange
Messages : 6034
Enregistré le : ven. 13 févr. 2004, 20:50
Localisation : Ost!
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100
#Team : Pan
Contact :

Message par Haku »

Bon, ben voici la version plus détaillée et complétée avec SPOILERS, question d'engager sans détour les discussions. A ne lire qu'après le livre ! Plutôt des questions, des impression et une analyse de ce que j'ai lu et non juste une une critique à proprement dit. Il me faudrait pour cela un trilogie intégrale pour m'exprimer vraiment. Mais bon, dans deux ans ?

ATTENTION SPOILERS
Une quinzaine d’années ont passé depuis Le Miroir d’Ambre. Quinze ans aussi depuis la promesse de Philip Pullman du retour de Lyra dans ce Livre de la Poussière, devenu trilogie. Malgré de petits opus entre temps, ce retour dans l’univers de Lyra était donc attendu de pied ferme. Pullman s’est fait plaisir et le lecteur sera comblé.
La Belle Sauvage, c’est l’œuvre d’un auteur qui a accumulé vingt ans d’expériences supplémentaires depuis la création de son univers et qui utilise celles-ci pour l’enrichir dans un étrange et délicat équilibre. Le résultat est une réinvention plutôt qu’une simple exploitation d’un cadre connu, car Pullman a ajouté à son creuset thèmes, genres, idées et trames pour composer de nouveaux tableaux.

Bien sûr, il est toujours question de daemons et d’aléthiomètres (au pluriel) et en second plan défilent aussi une foule de visages et éléments familiers qui donnent au lecteur l’impression d’être ici chez lui. Mais la première chose qui frappe, c’est que l’Oxford dans lequel on nous emmène aujourd’hui est en un certain sens inédit, sombre et inquiétant. La différence avec Les Royaumes du Nord réside dans le choix de la perspective. Si Lyra vivait dans l’existence feutrée d’un collège où tout le monde la servait et était (à de rares exceptions près) le point central de toute la séquence d’Oxford, Malcolm va à l’école en journée (et a de ce fait une vie relativement sociale) et travaille en soirée dans l’auberge de ses parents où il absorbe toutes les discussions et tensions qui parcourent l’atmosphère, y compris la montée idéologique du Magisterium. Et le trait est encore accentué puisque Pullman quitte parfois Malcolm pour suivre des adultes et explorer des thématiques politiques et idéologiques qui échappent au jeune garçon mais préoccupe l’auteur : le Dr Relf se demande ainsi si mettre hors d’état de nuire un système abject autorise l’emploi de moyens abjects et se montre réticente à utilise Malcolm comme intermédiaire quand son intégrité est mise en jeu. En souhaitant expliquer comment nous en sommes venus aux Enfourneurs des Royaumes du Nord, Pullman en revient à des thèmes qui lui sont chers (dogmes, contrôle de l’opinion, répression intellectuelle, embrigadement…) mais il s’offre aussi un prétexte pour introduire dans cet univers une tonalité marquée de roman d’espionnage à laquelle la préparation des aventures dessinées de John Blake n’est peut-être pas étrangère. Le petit air de James Bond qui se retrouve ici semblerait presque parfois débonnaire par certaines de ses facilités (la lettre non codée qui tombe entre les mains de Malcolm) si elles n’étaient pas contrebalancées par la violence physique et psychologique qui s’insinue dans le tissu du roman. Il est ici question de meurtre, d’enlèvement, de sexe et d’agression sexuelle dont les jeunes protagonistes sont selon les cas témoins, victimes ou acteurs.

Dans ce contexte étrangement crépusculaire, pas étonnant que l’éducation et le passage à l’âge adulte occupent une fois de plus place aussi centrale ; l’inverse eut surpris chez Pullman. Malcolm vivra au cours de La Belle Sauvage un voyage initiatique qui avait nécessité trois tomes pour Lyra. On le rencontre enfant (et il se considère comme tel - je ne suis pas assez vieux pour cela, se dit-il à un certain point, à contrepied des héros hollywoodiens), on le suit dans sa prise (de plus en plus radicale) de responsabilités pour le voir passer à l’âge adulte d’une manière des plus brutales, tant et si bien qu’il paraît presque surprenant, aux yeux du lecteur, que son daemon Asta soit encore apte à changer de forme à l’issu de l’opus. Il en va de même avec Alice, pourtant plus âgée d’emblée. Faut-il ici y voir une lueur d’espoir et lire en filigrane que les deux héros, malgré les épreuves subies, auront encore la liberté de surmonter leurs traumatismes pour se construire et moduler leur personnalité après de telles épreuves ? Lyra’s Oxford nous permet en effet d’en savoir plus sur le daemon de Malcolm et semble laisser place à l’optimisme sur l’évolution de Malcolm...

Un autre constat immédiat est la tonalité animiste du récit. Pullman s’y était déjà essayé avec sorcières (à nouveau croisées ici) et chamans dans sa trilogie précédente, mais le constat est encore plus flagrant désormais avec l’inclusion de fées et de dieux fluviaux, nous amenant parfois à flirter étrangement avec le conte de fée. Cela peut déstabiliser, on peut tiquer, mais c’est finalement une évolution assez logique : depuis sa dernière incursion chez Lyra, l’auteur a assuré une réécriture d’une cinquantaine de contes des frères Grimm et a pu s’exprimer assez ouvertement sur l’intérêt des contes dans sa conception de la narration ; que la connaissance des contes tels que celui du Nain Tracassin (Rumpelstiltskin ) accentue d’ailleurs cette coloration nouvelle. La nature elle-même devient un personnage à part entière du roman. Pendant la première moitié de l’ouvrage les protagonistes regardent d’un œil inquiet le niveau des rivières monter avant qu’une crue violente n’affecte toute la seconde moitié de l’ouvrage. Les inondations font remonter des choses à la surface et en déclenchent d’autre, écrit l’auteur noir sur blanc. Dans notre cas, le gros de l’action démarre à proprement dit avec la crue, et il y est alors énormément question d’éléments : l’eau (obstacle ou aide), le feu (pour tenir chaud à un enfant et se nourrir), l’air (le vent, le temps) et la terre (l’abri). De ce point de vue et à sa noirceur nouvelle près, l’univers de Pullman n’a ici jamais été aussi proche de celui de Miyazaki ; parmi les innombrables parallèles, celui de l’inondation avec les aventures de Chihiro est d’ailleurs saisissant.

Mais au-delà de toutes ces bulles de champagne qui pétillent à travers les mailles de l’histoire, au-delà des éléments brillants que Pullman a picoré ici et là et qui ressortent du récit à qui veut bien les chercher, reste évidemment et avant tout le plus important : une histoire prenante, rythmée, construite qui se savoure dans un premier temps pour le plaisir de l’odeur et du goût, puis se dévore ensuite par faim et volonté de ne plus s’arrêter en si bon chemin : Pullman démarre son récit à coups de pinceaux lents, met en place ses personnages, ses enjeux, son contexte, ses questions et à l’image de son jeune héros, prend plaisir à choisir ses mots pour le plaisir du rythme et des sonorités. Les relations entre les protagonistes se construisent, les ressorts se tendent, la respiration est retenue… puis l’eau déferle et l’action ne s’arrêtera plus, jusqu’à l’ultime page, qui s’achève sur de la poésie. Du vieil anglais, une féérie et des mots qui roulent sous la langue, comme pour nous réveiller d’un joli rêve. Le ton est vif, régulièrement narquois (ah, ces athées qui deviennent célèbres, écrivent des livres et enseignent !) met passe aussi de l’émerveillement à la noirceur en quelques lignes.

Côté personnages, Malcolm est adorable et le regard qu’il porte sur Lyra et Alice est délicieux, tout comme son innocence et sa volonté de bien faire qui détonnent avec les épreuves qui lui tombent dessus. Le comportement félin et le langage fleuri d’Alice sont un bonheur (espérons que la traduction saura en préserver la coloration) contrastant avec la noirceur de sa relation à Bonneville, glaçante. Bonneville, justement – un nouveau venu aux tenants et aboutissants du comportement encore flous : le personnage rappelle un peu l’opposant de Lee dans Il était une fois dans le Nord, la folie en plus ; la trouvaille de sa relation à son daemon-hyène est redoutablement efficace. Nul doute que son parcours et son « héritage » influeront sur les deux tomes à venir. Hannah Relf est elle aussi une figure attachante mais pour l’heure peut-être trop proche de Mary Malone, scientifique sujette aux doutes et dont l’intérêt essentiel est de jouer le catalyseur dans le parcours de Malcolm et, comme déjà évoqué, de porter les questionnements moraux de l’auteur. Si ses liens à Lyra étaient déjà établis dans la trilogie originelle, il est clair là encore que les deux prochains tomes pourraient donner une nouvelle dimension au personnage. Restent enfin des apparitions somme toute furtives : Coram sans son titre honorifique, mais aussi Coulter (dénuée de tout sens maternel) et Asriel (toujours aussi ambivalent dans son comportement et son sens étrange des priorités entre la sûreté de sa fille et ses ambitions) que l’on regrette presque de voir passer aussi vite sans pouvoir creuser plus leur état d’esprit…


Reste désormais à regarder l’avenir. Des suites, il en est régulièrement question puisque Pullman laisse des petits cailloux pour l’œil attentif du lecteur. Pullman annonce élégamment que Farder Coram rencontrera à nouveau Lyra, plusieurs références à l’Orient, la Chine et la route de la soie (Malcolm annonce à Hannah Relf qu’il veut suivre cette route) semblent pointer cette direction pour les prochains tomes, en accord avec les indices laissés voici quelques années en annexe de Lyra’s Oxford. Il y a enfin cette expression, the secret commonwealth évoquée au détour d’un paragraphe qui n’a d’autre intérêt que cette expression – le titre du prochain tome, qui entrebâille des portes sur de curieux horizons. Puis il y a les questions : d’où viennent et qu’apporteront à Malcolm ces aurores personnelles ? Quid de sa séparation sorcière-esque avec son daemon Asta ? Lyra est-elle plus fée que sorcière ? Quelles aventures attendent les protagonistes des deux sagas ? Seront-elles conjointes ? Quoi qu’il en soit, si ce qui nous est à cette heure connu du second tome est véridique – une action située deux décennies plus tard – alors Pullman devra réaliser un tour de force. Qu’il s’agisse de l’utilisation des classeurs de Bonneville (serviront-ils à Malcolm ou Hannah), du destin des aléthiomètres (trois à Oxford à la fin du roman), des liens de Coulter à Bonneville (et Lyra ?), des actions d’Oakley Street, du devenir de Malcolm et Alice, des actions éventuelles liées à la protection de Lyra et des menaces pesant sur Malcolm, Pullman devra potentiellement refermer un grand nombre de questions ou boucles narratives vingt ans après leur initiation du point de vue de son récit... Nous ne pouvons donc que nous en remettre au brio de l’auteur pour résoudre tous ces mystères tandis que d’autres ne manqueront pas de s’ouvrir. Un troisième tome, dans cette perspective, ne semble pas de trop…

L’heure est en tout cas venue de spéculer, de discuter, de conjecturer, bref, d’échanger et de se montrer curieux envers tout ce qui nous est encore inconnu. Tous les ingrédients pour s’occuper sainement d’ici aux prochains tomes…
Her servant for life
"Si Will et Lyra étaient sur Citt', ils auraient sûrement été bannis" ©SB 2009
In Dust we trust

Image
Avatar du membre
Haku
Archange
Archange
Messages : 6034
Enregistré le : ven. 13 févr. 2004, 20:50
Localisation : Ost!
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100
#Team : Pan
Contact :

Message par Haku »

All the same, in english, just to share with non-French-speaking sraffies.
(Please, be comprehensive with my written english - thanks)

SPOILER-FREE:
More than fifteen years are gone since The Amber Spyglass. Fifteen years are gone as well since Philip Pullman promised Lyra’s return in The Book of Dust, which finally arrives, upgraded as a trilogy. Despite some lovely companion stories in the meanwhile, this come back to Lyra’s world was long-awaited. Pullman visibly enjoyed writing these new adventures. The reader will be thrilled with this new ride along Lyra and new characters.

La Belle Sauvage comes 20 years after Northern Lights in Philip Pullman’s life, who seemingly used this gathered years of experience to increase the frame of his fantasy world. The final work is thus more a reinvention than a simple use of his beloved alternative world, as Pullman includes to it new themes and ideas as a way to explore new directions.

Of course, the story includes alethiometers and daemons and brings back to us some well-known characters so that the reader feels like being at home here with them. However, what immediately stuns you with this new book is how much darker and disturbing Oxford looks like in this story. The main difference with Northern Lights lies in the perspective Pullman uses to write his story. While Northern Lights (almost) only followed Lyra (who lived in the cosy and safe environment of a college where everyone took care of her and protected her from the external world) as long as the action was set in Oxford, La Belle Sauvage’s main character, Malcolm, goes to school where he’s got a social life and works at his parents’ inn where he can absorb every discussion and hear about the latest developments of politics or of the rise of the ideological rise of the Magisterium – which puts him in direct contact with the harsh reality of his world. And Pullman focuses on grown-ups as well to explore political and ideological considerations which are out of Malcolm’s reach; a convenient way for him to share his own concerns with his readers: can we use abject methods to fight an anti-democratic system? In order to describe how Gobblers came to exist in Northern Lights, Pullman comes back to themes he cherishes (dogmatisms, opinion control, intellectual repressive organisms…) but takes this opportunity as well to include to his universe a new taste of spying novel, in which the recent comics-adventures of John Blake might have influenced. The James Bond atmosphere sometimes feels like a bit naive in some ways but is counterbalanced by some strong physical or psychological violence in the story, in which children protagonists have to directly or indirectly deal with murder, sex, sexual harassment or abduction as victim, witness or actor.

Another of the main feature of the book is its clearly animist frame. Pullman previously made incursion in this field with the use of witches (we briefly meet some of them again here) and shamans, but he goes this time to another level. It can be destabilizing at some point – and this might go even further in the next book – but it is a logical continuation of Pullman previous works: since Lyra’s adventure final instalment, Pullman also published a collection of Grimm’s tales rewriting and could in some occasion express how important such tales were to him and to storytelling in general. Anyway, in addition to these fairy characters (real or not, feel free to decide), nature itself plays a role in the book, and could almost be considered as a character. Over the first half of the book, the protagonists look with anxiety the rise of the rivers’ level until a huge flood overtakes the country and shapes the whole of the second half of the book. Floods bring back to the surface many things and generates others, writes the author. In the present case, actions really starts with the flood, and from that point the whole story revolves around elements: water, fire, air and earth can turn to turn be an obstacle or a help to the protagonists. From this point of view, apart from its violence, Pullman’s world has never been as close as Miyazaki’s as it that book.

But beyond these champagne’s bubble within the story, beyond numerous sparkling references to other stories Pullman stole and used for his own purposes and that the reader might be able to find here and there, the most important remains the words and the story itself. A witty story, with pace and structure; we first taste it over its first half with delight for its construction and all elements gathering, and then devour the second half where all gets combined with the impetuous desire to know how this is going to end – even if we already know for having read Lyra’s adventures for years. Pullman starts his story as a painter with touches of colours here and there and separate elements which we expect to be connected and takes an obvious pleasure to use refined words and let them resonates within the text. Relation among characters take slowly shape, spring get tensed, and breath is hold… and suddenly comes the flood, irresistible. From that point, the story do not stop anymore until the very end and a few words of poetry. Old English, fairies, and lovely sonorities, as if as Pullman wanted to gently wake us up from a peaceful dream. The style is witty, regularly satirical (these nasty atheists who become famous and write and teach!) and switches in both directions from a sense of wonder to violence in a few line.

What about the future then? Numerous references relates to future instalments as Pullman shares some clues along his chapters. Various hints are notably given to the geographical setting of the next part of Lyra’s story. And finally there is this expression, the secret commonwealth which innocently comes in an otherwise-insignificant paragraph. We now know it will be the title of the next book, and it gives us another hint to the next book. And then there are questions, many of them. If the next book is indeed set 20 years after this one, it means Pullman have to face the huge task of solving a lot of these 20 years after their origin… The importance of a third and final instalment is then more and more obvious…

Time has come for speculation, discussion and expectations. Time has come to share our thoughts, ideas, interpretations and suggestion regarding all the undisclosed aspects of the story we are being introduced to. This seems like a reasonable occupation until the next book comes…


The same, but with...
SPOILERS (you've be warned):D

More than fifteen years are gone since The Amber Spyglass. Fifteen years are gone as well since Philip Pullman promised Lyra’s return in The Book of Dust, which finally arrives, upgraded as a trilogy. Despite some lovely companion stories in the meanwhile, this come back to Lyra’s world was long-awaited. Pullman visibly enjoyed writing these new adventures. The reader will be thrilled with this new ride along Lyra and new characters.

La Belle Sauvage comes 20 years after Northern Lights in Philip Pullman’s life, who seemingly used this gathered years of experience to increase the frame of his fantasy world. The final work is thus more a reinvention than a simple use of his beloved alternative world, as Pullman includes to it new themes and ideas as a way to explore new directions.

Of course, the story includes alethiometers and daemons and brings back to us some well-known characters so that the reader feels like being at home here with them. However, what immediately stuns you with this new book is how much darker and disturbing Oxford looks like in this story. The main difference with Northern Lights lies in the perspective Pullman uses to write his story. While Northern Lights (almost) only followed Lyra (who lived in the cosy and safe environment of a college where everyone took care of her and protected her from the external world) as long as the action was set in Oxford, La Belle Sauvage’s main character, Malcolm, goes to school where he’s got a social life and works at his parents’ inn where he can absorb every discussion and hear about the latest developments of politics or of the rise of the ideological rise of the Magisterium – which puts him in direct contact with the harsh reality of his world. And Pullman focuses on grown-ups as well to explore political and ideological considerations which are out of Malcolm’s reach; a convenient way for him to share his own concerns with his readers: Dr Relf wonders if she can use abject methods to fight an anti-democratic system and hesitate to involve the young Malcolm in her whereabouts when she finds his integrity is at stake. In order to describe how Gobblers came to exist in Northern Lights, Pullman comes back to themes he cherishes (dogmatisms, opinion control, organized religion…) but also brings a new taste of spying novel to his universe, in which the recent comics-adventures of John Blake might claim some influence. The James Bond atmosphere sometimes looks a bit naïve in some ways (the not-code letter arriving in Malcolm’s hands and some dialogue scenes among spies) but this is counterbalanced by some strong physical or psychological violence : children protagonists have indeed to directly or indirectly deal with murder, sex, sexual harassment or abduction as a victim, witness or actor.

In this unexpectedly dark context, it is then not so surprising to find Pullman placing education and coming-of-an-age themes as central in the evolution of the characters. Malcolm experiences through La Belle Sauvage the same kind of initiation journey Lyra did in the course of “her” whole trilogy. We first meet him as a child (I’m not old enough for this, he says in a funny opposition to some hollywoodian heroes) and follow him as he takes more and more radical decisions to finally sort-of reach adulthood in a brutal way. It is then almost surprising to the reader to realize that his daemon is still able to change shape in the end; an observation which also applies to the older Alice. This seems to mean some hope still remains for both of our young heroes: despite their rough journey, they still have a chance to overcome their traumas and shape their personality. The final shape of Malcolm’s daemon revealed in Lyra’s Oxford gives us the right to be optimistic on this...

One of the main aspects of the new book is its clearly animist environment. Pullman previously made incursion in this field with the use of witches (we briefly meet some of them again here) and shamans, but he goes this time to another level with the inclusion of fairies and fluvial gods, bringing the story closer to a fairy tale than ever. It can be destabilizing at some point but it is a logical continuation of Pullman’s previous works: since Lyra’s adventure final instalment, Pullman also published a collection of Grimm’s tales rewriting and could in some occasion express how important such tales were to him and to storytelling in general. This influence is also visible though the reference to Rumpelstiltskin, which helps the heroes to escape a difficult situation. Nature itself plays a role in the book: over the first half of the book, the protagonists look with anxiety the rise of the river’s level until a huge flood overtakes the country and shapes the whole structure of the second half of the book. Floods bring back to the surface many things and generates others, explains the author. In the present case, the apogee of action comes with the flood, and from that point the whole story revolves mostly around elements: water (the flood), fire (warmth and help to feed baby-Lyra), air (wind and weather) and earth (shelter) which turn to be obstacles or helps to the children. From this point of view, apart from its violence, Pullman’s world has never been as close as Miyazaki’s as it is in that book; the fact that, just as in Spirited Away a flood jails the heroes in a sort-of fantasy world is specifically stunning.

But beyond these champagne’s bubbles within the story, beyond numerous sparkling references to other stories that Pullman stole and used for his own purposes (the reader might be able to find these here and there), the most important remains the words and the story itself. A wonderful story, with pace and structure; we first taste it over its first half with delight for its construction and all elements gathering, and then devour the second half in which all gets combined with the impetuous desire to know how this is going to end – even if we already know it for having read Lyra’s adventures for years. Pullman starts his story as a painter with touches of colours here and there and separate elements which we expect to be connected, he also takes an obvious pleasure to use refined words and let them resonates within the text. Relations among characters take slowly shape, springs get wound up, breath gets hold… and suddenly comes the flood, irresistible. From that point, the story does not stop anymore until the very end and a few words of poetry – old English, fairies, and lovely sonorities, as if as Pullman wanted to gently wake us up from a peaceful dream. The style is witty, sometimes satirical (these nasty atheists who become famous and write and teach!) and switches in both directions from a sense of wonder to violence in a few lines.

As for the characters, Malcolm is an adorable protagonist, his relation to Lyra and Alice catches immediately the reader sympathy, just as does his innocence combined with his constant desire of doing his best. Alice’s feline behaviour and crude language is a sheer pleasure and her relationship to Bonneville is ghastly. Speaking of Bonneville, his goals and background remain so far partly undisclosed to the reader, he slightly reminds Lee’s opponent in Once Upon A Time in the North, but in his case conveys a much more disturbing effect on the reader. Notably, his relation to his own hyena-daemon is particularly efficient. We can surely expect (or hope, at least) to read more about him and his « legacy » in the next books. For her part, Hannah Relf is an attaching character, even if she is so far quite close to Mary Malone, being as well a scientist woman playing a key-role Malcolm evolution while being a vector for Pullman to develop his own philosophical questionings. If her link to Lyra in the His Dark Materials trilogy are already known, it seems obvious that the next two book should bring more of her. Last but not least, here comes the opportunity to meet again with some long-known names: Coram, who shall return in Lyra’s future adventures plus of course Coulter (not much of a mother, as expected) and Asriel (with his strange and ambiguous sense of priorities between his girl’s fate and his own interests), even if we can only regret that both of these have so little to do in this story…

What about the future, then? Numerous references relates to future instalments as Pullman shares some clues along his chapters. It is elegantly revealed that Farder Coram (no matter if he did not earn his title yet) will meet Lyra again and various hints to Orient countries and silk road announce where the next story should bring us, just as the bonus material of Lyra’s Oxford has been promising for years. And finally there is this expression, the secret commonwealth which innocently comes in an otherwise-insignificant paragraph. We now know it will be the title of the next book, and it gives us another hint to the strange fairy universe we were introduced to in this book and could be developed in future books. And then there are questions, many of them: what will come out of Malcolm’s personal auroras? Will his witch-esque separation with Alma have consequences? Is Lyra more fairy than witch? Which adventures await Lyra, Malcolm and Alice? Will these characters meet for these? Plus, if the next book is indeed set 20 years after this one, it means Pullman has to face the huge task of solving a lot of topics 20 years after their start… What about Bonneville’s notes (will they be of any use to Malcolm or Hannah)? What will be the fate of the three alethiometers gathered in Oxford at the end of the book? What are the real links between Coulter and Bonneville (and Lyra?)? What about Oakley Street, Malcolm and Alice’s fate? What about Lyra’s protection and threat above Malcolm’s head? So far, we can only trust the author to solve all these mysteries, while new ones will probably come with the next book as well. The importance of a third and final instalment is then more and more obvious…

Time has come for speculations, discussions and expectations. Time has come to share our thoughts, ideas, interpretations and suggestions regarding all the undisclosed aspects of the story we are being introduced to. This seems like a reasonable occupation until the next book comes…
Her servant for life
"Si Will et Lyra étaient sur Citt', ils auraient sûrement été bannis" ©SB 2009
In Dust we trust

Image
Avatar du membre
Nef
L'Autorité
Messages : 6347
Enregistré le : jeu. 05 sept. 2002, 21:34
Localisation : Lorient, bretagne !
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100
Contact :

Message par Nef »

J'ai vu un petit échange sur twitter entre un lecteur et Philip Pullman à propos de Mme Coulter... Je pense qu'on va rouvrir un vieux débat :B
Nef :)
Pas de gadgets, pas de Q !
Avatar du membre
Soldat Bleu
Archange
Archange
Messages : 6284
Enregistré le : dim. 25 déc. 2005, 00:29
Localisation : Mauerseglerklinik, Frankfurt !
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100

Message par Soldat Bleu »

Je le recevrai demain, j'avoue que je suis extrêmement inquiet. Vous avez l'air dans dire beaucoup de bien, mais cela a-t-il (aura-t-il) une "force" ou un effet "marteau" à l'image de la première trilogie ?
C'est le père Gomez qui tire sur le daemon de Lyra et Pan... talaimon !

Comment Lyra va faire pour sauver son ami Roger ? Belacqua se rendre dans le Nord !
Avatar du membre
Haku
Archange
Archange
Messages : 6034
Enregistré le : ven. 13 févr. 2004, 20:50
Localisation : Ost!
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100
#Team : Pan
Contact :

Message par Haku »

Bon, j'ai fini la lecture hier, profitant de lectures au chaud sous la couette en ce frais week-end alsacien. C'est un plaisir en français, ça m'a permis de capter certains détails complémentaires, de me poser de nouvelles questions. Seul bémol, la traduction édulcore certains plaisir du langage d'Alice et protège le jeune lecteur (pourquoi dire "il est blessé" quand la VO dit "he has been shot"?). En outre,
il manque le fort titillant "to be continued..." en dernière page
Impatient de lire vos avis et de discuter avec vous de tout un tas de conjectures...
Her servant for life
"Si Will et Lyra étaient sur Citt', ils auraient sûrement été bannis" ©SB 2009
In Dust we trust

Image
Avatar du membre
Haku
Archange
Archange
Messages : 6034
Enregistré le : ven. 13 févr. 2004, 20:50
Localisation : Ost!
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100
#Team : Pan
Contact :

Message par Haku »

Alors alors alors ????
Vous l'avez lu ? *sautille comme un gosse de 8 ans*
:o :eek:
Her servant for life
"Si Will et Lyra étaient sur Citt', ils auraient sûrement été bannis" ©SB 2009
In Dust we trust

Image
Avatar du membre
Nef
L'Autorité
Messages : 6347
Enregistré le : jeu. 05 sept. 2002, 21:34
Localisation : Lorient, bretagne !
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100
Contact :

Message par Nef »

*** Partie sans spoilers***

Je l'ai doublement fini il y a quelques jours !

Oui car je l'ai lu d'abord en anglais, puis en français pour comprendre ce qui m'avait échappé.
Bon, premier constat, j'ai tout autant compris en anglais qu'en français, ça me rassure sur mon niveau d'anglais. Mais allons, nous sommes là pour La Belle Sauvage, pas pour parler de mon niveau dans la langue de Shakespeare. Pour finir avec la différence anglais/français, je regrette comme Haku que la traduction ait gommé le langage très relâché d'Alice. Je me dit que Jean Esch aurait pu multiplier les contractions inhabituelles du style "J'suis" mais peut-être avait-il pour consigne de respecter la langue de Molière...

Mais venons à l'oeuvre elle-même. Déjà, je l'ai beaucoup aimée et tout autant en seconde lecture qu'en première. Il y a dans cette histoire un univers particulier encapsulé dans l'univers bien connu d'A La Croisée des Mondes. Et c'est un univers diablement réaliste et proche du nôtre. Si Lyra évoluait dans le monde feutré et victorien de Jordan College, Malcom et Alice ont une vie très proche et semblable à chez nous. Il y a des voitures, des bateaux à moteur, des pharmacies, ... On a du mal à imaginer que Lyra vivait ses premières aventures dans ce même monde quelques années plus tard. Je me suis du coup très vite senti proche de Malcom et Alice et presque partie prenante dans leur aventure.

Une aventure qui n'appartient pas aux codes du fantastique. La magie d'A la Croisée des Mondes est bien là, mais elle se fait presque oublier derrière cette histoire passionnante. Une histoire qui mêle l'espionnage, la navigation et même une petite touche de romantisme.

Pourtant les damons sont là, l'Aléthiomètre aussi, mais bien que fantastiques, j'ai l'impression qu'ils acquièrent un réalisme et s'intègrent dans le décor de cet Oxford inondé. A la Croisée des Mondes nous présentait moult magie avec les Ours, les Sorcières, les Spectres, les fenêtres à travers les mondes, ... Ici, nous connaissons déjà tout ça et l'histoire ne repose plus sur eux. C'est un changement étonnant et très bien reçu pour ma part.

Quelquepart, on se retrouve un peu dans un Papillon Tatoué moins sombre et un peu plus magique. Après tout, le héros n'a que 11 ans.

En fait, à l'exception de deux chapitres, tout le livre nous fait sentir "chez nous." Ces deux chapitres m'ont fortement perturbé et ils sont le sujet de la partie suivante de ce message.

Pour finir, j'ai qu'une envie, une IMMENSE envie de lire la suite.

*** SPOILERS ***

Si toute l'histoire m'a scotché, j'ai décroché sur deux chapitres. Je n'ai absolument rien compris à partir du moment où ils rencontrent la fée sur l'île et où ils débarquent dans le jardin.
La seule hypothèse logique que j'y trouve, c'est qu'ils sont passés dans un autre monde. Mais tandis qu'ALCDM présentait des mondes parallèles similaires, on a l'impression d'être ici dans un monde mythologique avec la reine des Fées, le géant (Poséidon/Neptune ?) qui taffe pour le vieux père Tamise. J'ai cherché une logique, une explication, à comprendre ce qui s'est passé mais je reste dubitatif sur cette partie. D'où ma recherche d'une meilleure compréhension en français, en vain. Ce jardin est-il une autre partie du Monde des Morts réservé à ceux qui ignorent qu'ils sont morts ou bien qui vivent une Expérience de Mort Imminente ? Mais Lyra et Will communiquaient avec les Morts tandis que Malcom et Alice sont comme invisibles. Et que fait Bonneville dans ce jardin ? Il est mort ou mourant peut-être mais dans ce cas pourquoi il voit les enfants. Et comment ressort-il de là en pleine possession de ses moyens ?

Toute cette partie soulève chez moi une foule de questions et d'interrogations. J'espère que le tome 2 permettra d'y répondre mais comme il se passe 20 ans plus tard, ne risque-t'il pas d'être centré sur Lyra ?

Autre chose qui m'a frustré aussi, la fin du livre est trop abrupte. J'ai envie d'en savoir plus ! Les retrouvailles de Malcom avec ses parents ou avec Hannah, est-ce que les nonnes vont bien, Alice et Malcom vont-ils revenir à leur mutisme quotidien ou bien être les meilleurs amis du monde (voir un couple). Tant de questions sur la suite des événements et tant de frustration à la fin du livre !

Alors Haku, et les autres qui ont fini de lire, quelles sont vos hypothèses sur cette partie étrange ?
Nef :)
Pas de gadgets, pas de Q !
Avatar du membre
Soldat Bleu
Archange
Archange
Messages : 6284
Enregistré le : dim. 25 déc. 2005, 00:29
Localisation : Mauerseglerklinik, Frankfurt !
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100

Message par Soldat Bleu »

Je suis en train de lire et, honnêtement, je m‘ennuie à mourir.... À la page 70, on a toujours presque rien appris quand dans À la Croisée des Mondes on rêvait de mondes parallèles avec les diapositives de Lord Asriel dès le second chapitre. La Poussière est encore moins évoquée qu'au début d‘À la Croisée des mondes et j‘ai le sentiment de ne rien apprendre. Je trouve également l‘écriture moins magique, moins précise, trop épurée. L‘ambiance aussi. L‘on dirait au mieux une intrigue de Sally Lockhart. J‘ai le sentiment que ça peune à sortir d‘une écriture jeunesse quand c‘était magistral dans la trilogie.... D‘ailleurs, j‘ai recommencé à relire les Royaumes du Nord en parallèle et ces différences me sautent aux yeux. Certes, dans les deux livres on suit un personnage de 11 ans, Lyra ou Malcom. Mais la Belle Sauvage est trop limitée à ce point de vue de Malcom quand c‘était pour moi différent avec Lyra...

Bref, je dois me forcer à continuer là....
C'est le père Gomez qui tire sur le daemon de Lyra et Pan... talaimon !

Comment Lyra va faire pour sauver son ami Roger ? Belacqua se rendre dans le Nord !
Avatar du membre
Haku
Archange
Archange
Messages : 6034
Enregistré le : ven. 13 févr. 2004, 20:50
Localisation : Ost!
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100
#Team : Pan
Contact :

Message par Haku »

@SB: buh :-( Oui, cet opus est en effet différent, mais je ne peux que tu conseiller de persévérer car je trouve que ça vaut le coup. (et puis on y mange un tas de truc qui font saliver - oui, avais-je oublié de mentionner l'aspect culinaire indéniablement emballant de ce livre ? )

@Nef: je suppose qu'il faut mieux passer en mode spoiler - et désolé par avance si c'est long et probablement fort confus, je n'avais pas encore vraiment mis par écrit ce que ces séquences m'inspirent ;)
Pour moi dans les éléments que tu cites, il y a trois points : concernant le Dieu de la rivière, j'ai l'impression qu'il s'agit principalement d'une incursion fantastique essentiellement récréative de la part de Pullman et surtout une bonne façon d'apporter une bribe d'explication quant au jardin (voir plus bas). Concernant l'incursion fantastique, l'auteur s'est essayé au contes il y a cinq ans avec le recueil de Grimm, a dit un tas de fois tout le bien qu'il pense des contes et utilisé certains ressorts des contes dans pas mal de ses précédents livres (aladin, lila, puss in boots, etc). Je pense qu'il a voulu inclure ces éléments à son univers, ce qui en soit m'a d'abord surpris mais qui n'a finalement rien de très saugrenu vu qu'on y croisait déjà des anges, des sorcières, des animaux parlants ainsi que des prophéties...

Concernant la fée, j'y vois un peu plus d'intentions. Le ressort premier est narratif (une péripétie) mais c'est aussi un élément qui prépare à d'autres choses qui ne nous sont pas encore connues : la fée nourrit Lyra et lui donne donc une part de "personnalité fée" qui jouera rôle dans les futurs tomes, car je crois fort probable qu'on recausera de fée(s) : quand on appelle un livre The Secret Commonwealth qui habituellement est une référence envers le peuple des fées, c'est qu'on a des idées derrière la tête :) ! Puisqu'on cause de cela je me dis aussi qu'avec Lyra qui se prenait déjà pour une gitane et avait des attributs de sorcière en pouvant se séparer de son daemon, l'ajout d'une coloration fée pourrait avoir des conséquences intéressantes et la rendre un peu plus atypique encore. L'idée d'un potentiel daemon-multicorps est aussi intéressante. A suivre...

L'affaire du jardin est plus ambigüe à mes yeux et je n'ai pas encore de fin mot là-dessus - on en recause quand la trilogie sera bouclée, mais pour l'heure je tends à y lire une séquence principalement métaphorique - de manière générale, la seconde moitié du bouquin joue de toute façon sur la frontière oscillante entre "réel" (enfin, celui de Lyra) et féérie (l'effet de l'innondation, répète-t-on un tas de fois : les lumières qu'on voit sous l'eau, les fées, le dieu, etc). Une interprétation possible de la séquence serait une sorte de remise en scène fantasmée du jardin d'Eden où Mal et Alice rejoueraient Adam et Eve et dont ils seraient chassés ensuite (par Bonneville, ce qui serait un poil glaçant vu qu'on comparerait alors Dieu à un scientifique fou pédophile...) mais vu à quel point l'idée est bizarre, dans l'état actuel des choses l'explication qui me convient mieux se baladerait plutôt très probablement dans ce qu'en dit le dieu de la rivière : le jardin est là où les gens vont quand ils oublient et le brouillard cache sur la rive opposée ce dont ils devraient se souvenir si je me base sur la VO (la VF n'est pas chez moi). Basé là-dessus je ne peux que te proposer des pistes et interprétations personnelles sans certitude. A ce point de l'histoire, les enfants ne savent pas trop s'ils ont tué Bonneville et sont un poil traumatisés à l'idée de l'avoir tué. Ils essaient de se débarrasser de cette hantise et se retrouvent là où on va quand on oublie, comme l'a dit le dieu fluvial. Il y font face d'une part à des gens qu'ils croient reconnaître mais plus jeunes ou plus vieux (qu'ils ne connaissent pas "à cet âge", ce qui peut peut-être être perçu comme une forme d'oubli?) et d'autre part à Bonneville, qu'ils essaient, pour se protéger, d'oublier (d'où sa présence, amoché et en fauteuil). Mais celui-ci se révolte pour ne pas être oublié (ce qui le rend encore plus salopard, vu qu'il chercherait ainsi délibérément à "hanter" et traumatiser les enfants).
...Quant à ce que Malcolm voit sur la rive de ce dont on devrait se souvenir (un paysage délabré et des gosses qui martyrisent un chien) là je ne peux que conjecturer :
- Si c'est un souvenir refoulé de Mal ça paraît vachement glauque et on en saura p-ê plus plus tard.
- Si c'est un souvenir refoulé de Bonneville, c'est flippant car ça pourrait nous faire comprendre qu'on voit tout de son point de vue dans ce jardin : sa poursuite serait en fait sa propre fuite pour affronter une dernière fois les enfants (dans le cimetière au chapitre suivant) que son agonie fait oublier. Peu probable ceci dit. On va dans le jardin quand on oublie, et non quand on est oublié...
- Si c'est un prémisse du futur (vu que les enfants voient des gens plus vieux qu'ils ne les connaissent)... on en saura plus dans les futurs tomes !

Désolé si tout ceci est confus - je prends toute impression et interprétation de la chose. Probablement je creuse trop et veut trop rationaliser alors que l'essence même du féérique est d'échapper à la logique et au réel...
Her servant for life
"Si Will et Lyra étaient sur Citt', ils auraient sûrement été bannis" ©SB 2009
In Dust we trust

Image
Avatar du membre
Soldat Bleu
Archange
Archange
Messages : 6284
Enregistré le : dim. 25 déc. 2005, 00:29
Localisation : Mauerseglerklinik, Frankfurt !
Pourcentage avancement The Secret Commonwealth : 100

Message par Soldat Bleu »

Haku a écrit :@SB: buh :-( Oui, cet opus est en effet différent, mais je ne peux que tu conseiller de persévérer car je trouve que ça vaut le coup. (et puis on y mange un tas de truc qui font saliver - oui, avais-je oublié de mentionner l'aspect culinaire indéniablement emballant de ce livre ? )
[/color]
[/quote]

Je marquais jusye ma déception par rapport à un Pullman dont je me rappelle avoir traduit pour Citt‘ qu‘un bon.livre jeunesse, selon lui, devait « prendre à la gorge » avant la page 50... raté pour moi.
C'est le père Gomez qui tire sur le daemon de Lyra et Pan... talaimon !

Comment Lyra va faire pour sauver son ami Roger ? Belacqua se rendre dans le Nord !
alec59
monstre des falaises
monstre des falaises
Messages : 3
Enregistré le : mer. 10 janv. 2018, 10:16

Message par alec59 »

J'en suis qu'a la moitié du livre ( bébé oblige ), et je dois dire que c'est plutôt agréable à lire. Pullman n'a rien perdu de son talent de conteur.

Par contre, on est quand même bien loin de l'univers et du rythme d'ALCM.

Et il y a quelque chose qui m'a profondément gêné, un raccourcis assez grossier, qui n'est pas dans les habitudes de Pullman, je m'explique :

Lorsque Hannah cherche des réponses avec l'aléthiométre, elle se retrouve avec 3 symboles ( la truite, un paon et je ne sais plus quoi )

Et comme par magie, elle a un flash, un vieux souvenir, d'un bar ou un paon se promène parmi les clients.

Ce souvenir qui tombe a pic, m'a vraiment gêné tant c'était improbable... je ne sais pas si je suis le seul a avoir bloqué sur ça...

Bref, ca se lit très bien, mais c'est pas encore au niveau de la trilogie d'origine. Ca manque de folklore anglais, de cachet, et d'action. ( du moins, pour les 300 premières pages )
Répondre