par Haku » dim. 06 juin 2010, 18:14
Le roman est sorti il y a maintenant deux mois dans la langue-de-Shakespeare, donc si jamais vous l'avez lu et si vous en pensez quoi que ce soit, n'hésitez pas à en parler, ici même !
Pour ma part, j'ai donc lu et avalé ça il y a près de deux à trois semaines désormais. Le livre se laisse lire assez bien, forcément placé dans un contexte religieux. Il y a à prendre et à laisser dans ce récit qui doit forcément prendre une toute autre lumière pour peu que l'on ait un tant soit peu d'éducation religieuse (ce qui n'est pas spécialement mon cas).
Soient donc deux frères jumeaux, Jésus et Christ, qui vont prendre deux voies différentes, Jésus prêcheur, Christ chroniqueur des faits et gestes de son frère. Jésus mourra trahi, en croix, et son frère jumeau pris pour lui, provoquera sa résurrection dans les croyances populaires et dans ses propres récits qui serviront la naissance de l'Église.
Le style est au premier abord, rebutant, volontairement simple et sans fioriture, direct et sans réelle émotion. Le roman se construit par récits successifs, depuis l'Annonciation à Marie jusqu'à la Résurrection et ses conséquences. Entre temps, Pullman trouve des explications à chacun des miracles et phénomènes proposés dans les récits bibliques, développant de façon intéressante et progressive ses deux frères, Jésus et Christ. Le message est globalement clair, Pullman cherche à dénoncer les excès d'une Église qui s'est battie autour d'un mythe pour manipuler les foules et en tirer bénéfice à son avantage personnel. En cela, on peut le regretter, le livre ne démarre fermement qu'après 175 pages, avec l'apparition du "Stranger" qui se met à discuter avec Christ des nuances entre Histoire et vérité. On sent immédiatement que ce qui suit est au cœur de l'affaire, qu'on touche à ce que vise réellement l'ouvrage. La sensation se maintiendra quasiment sans interruption par la suite. Ce qui est intéressant est néanmoins la nuance et la construction de l'argumentation, qui interpelle évidemment. Côté Jésus et côté Christ, des arguments pertinents fusent et inspirent la réflexion : ce ne sont pas tant les deux frères - ou le personnage initial de J-C que Pullman a scindé dans son livre - qui sont la véritable cible de cette histoire (Pullman dit lui-même que Jésus a existé, qu'il n'était qu'un homme comme les autres) mais bel et bien l'Église, la manipulatrice tapie dans l'ombre, et dont aucun représentant ne se voit nommé dans le livre, qui récolte les accusations. Le tout est stigmatisé par un épilogue limpide quant à son sens.
Donc, globalement, à prendre pour les questions soulevées, à laisser pour le style. Pour le global, à vous de voir.
Le roman est sorti il y a maintenant deux mois dans la langue-de-Shakespeare, donc si jamais vous l'avez lu et si vous en pensez quoi que ce soit, n'hésitez pas à en parler, ici même !
Pour ma part, j'ai donc lu et avalé ça il y a près de deux à trois semaines désormais. Le livre se laisse lire assez bien, forcément placé dans un contexte religieux. Il y a à prendre et à laisser dans ce récit qui doit forcément prendre une toute autre lumière pour peu que l'on ait un tant soit peu d'éducation religieuse (ce qui n'est pas spécialement mon cas).
Soient donc deux frères jumeaux, Jésus et Christ, qui vont prendre deux voies différentes, Jésus prêcheur, Christ chroniqueur des faits et gestes de son frère. Jésus mourra trahi, en croix, et son frère jumeau pris pour lui, provoquera sa résurrection dans les croyances populaires et dans ses propres récits qui serviront la naissance de l'Église.
Le style est au premier abord, rebutant, volontairement simple et sans fioriture, direct et sans réelle émotion. Le roman se construit par récits successifs, depuis l'Annonciation à Marie jusqu'à la Résurrection et ses conséquences. Entre temps, Pullman trouve des explications à chacun des miracles et phénomènes proposés dans les récits bibliques, développant de façon intéressante et progressive ses deux frères, Jésus et Christ. Le message est globalement clair, Pullman cherche à dénoncer les excès d'une Église qui s'est battie autour d'un mythe pour manipuler les foules et en tirer bénéfice à son avantage personnel. En cela, on peut le regretter, le livre ne démarre fermement qu'après 175 pages, avec l'apparition du "Stranger" qui se met à discuter avec Christ des nuances entre Histoire et vérité. On sent immédiatement que ce qui suit est au cœur de l'affaire, qu'on touche à ce que vise réellement l'ouvrage. La sensation se maintiendra quasiment sans interruption par la suite. Ce qui est intéressant est néanmoins la nuance et la construction de l'argumentation, qui interpelle évidemment. Côté Jésus et côté Christ, des arguments pertinents fusent et inspirent la réflexion : ce ne sont pas tant les deux frères - ou le personnage initial de J-C que Pullman a scindé dans son livre - qui sont la véritable cible de cette histoire (Pullman dit lui-même que Jésus a existé, qu'il n'était qu'un homme comme les autres) mais bel et bien l'Église, la manipulatrice tapie dans l'ombre, et dont aucun représentant ne se voit nommé dans le livre, qui récolte les accusations. Le tout est stigmatisé par un épilogue limpide quant à son sens.
Donc, globalement, à prendre pour les questions soulevées, à laisser pour le style. Pour le global, à vous de voir.