par El Famoso » dim. 08 déc. 2019, 00:54
Alors, épisode qui m'a laissé plus mitigé à chaud, il passe bien mieux après quelques jours pour réfléchir aux intentions derrière.
Bon, celui-ci, c'est vraiment dur d'en parler sans spoilers, alors je rentre immédiatement dans le vif du sujet:
- Acteurs
Bon, comme d'habitude, le cast déjà introduit est vraiment parfait, Joe Tandberg est génial en Iorek (à souligner, parce que quand je l'ai vu physiquement à l'annonce, j'avais de très gros doute sur sa capacité à incarner l'ours en armure), Lin-Manuel Miranda est toujours mon coup de coeur en terme de casting (son alchimie avec Dafne Keen est dingue!), et nos amis gitans ont toujours une aura aussi forte, surtout qu'ils ont des émotions intenses à jouer ici.
Serafina a aussi l'air convaincante (bon, pour le coup, Eva Green m'avait laissé un très bon souvenir dans le film, donc je l'ai pas encore totalement oubliée), et j'adore son costume.
Mais évidemment, l'événement majeur de la semaine, c'est l'introduction de Will et sa mère!
Au niveau de la mère, j'ai pas grand chose à dire, l'actrice est convaincante, elle fait le travail. Et du côté de Will, je trouve qu'Amir Wilson s'en sort plutôt bien, même s'il n'a pas encore l'occasion de briller, il est juste. Petit point fort, je trouve qu'il a cette "profondeur" dans le regard que j'imaginais chez Will. Physiquement, par contre, j'attends de le voir avec Dafne Keen pour voir s'il fait pas un peu vieux (enfin, ça devrait aller à mon avis, il a encore un visage assez infantile, et Will a toujours eu 1-2 ans de plus que Lyra).
- Scénario
Alors, là, pour le coup, il y a des trucs à dire. On va commencer par ce que j'ai aimé sans réserves.
D'abord, l'épisode est très posé et offre pas mal de scènes de dialogues, qui, je trouve, développent très bien les relations entre les personnages. J'ai notamment trouvé les scènes entre Lyra et Iorek et Lee très réussies, elles tissent vraiment une relation intime entre eux. De même pour le dialogue Serafina/Farder Coram, qui joue habilement sur un amour mêlé à du regret, de la nostalgie et une certaine tension/défiance pour rendre Serafina intrigante et Coram touchant.
Au niveau de notre monde, les délires de la mère de Will insistent peut-être un peu trop sur la destinée de ce dernier, mais globalement la relation entre les deux marche, avec un Will très protecteur et une mère très perdue et malade. En outre, j'aime beaucoup l'idée de faire faire de la boxe à Will, je trouve que c'est particulièrement adapté à notre époque, et ça lui donne au moins une personne de confiance à qui confier sa mère (l'entraîneur).
Et maintenant, passons à ce qui peut diviser: le garçon perdu. Alors, pour le fait qu'ils aient pris Billy Costa à la place de Tony Makarios, je suis entièrement pour: dans le contexte d'une série, qui a un temps limité pour raconter son histoire, prendre Billy donne un impact et un enjeu émotionnel instantanés bien plus importants qu'un illustre inconnu. Après, il y a le cas du poisson. En effet, ça m'a déçu pendant la scène, qu'ils aient coupé ça, mais il y avait un truc qui me dérangeait: je trouvais que malgré ma déception, la scène fonctionnait. Pourquoi? Eh bien, je pense que c'est la mise en scène qui joue appuie des leviers émotionnels différents des livres, mais je vais y revenir en temps venu dans la partie dédiée.
- Mise en scène
Donc, avant tout, très gros point fort de l'épisode: le Nord. J'ai adoré les très nombreux plans aériens montrant les vastes plaines glacées, les paysages sont vraiment très impressionnants, l'immersion dans cet environnement est vraiment totale (à part peut-être pour le froid qui se ressent grâce aux costumes, mais n'est en effet pas très souligné, mais bon, c'était clairement pas ce sur quoi le réalisateur voulait mettre l'accent de toute façon). Et au niveau des décors qui entourent les Gitans, j'ai pas été dérangé par leur base, qui fait très base arctique, et qui pour le coup est un décor vraiment original dans une série, je vais pas cracher sur une bonne idée visuelle.
Ensuite, on a un épisode qui est très riche en dialogues assez intimistes, du coup, on va avoir pas mal de champ-contrechamps en plan assez rapproché, avec un réalisateur qui pose sa caméra pour laisser jouer ses acteurs, qui sont pour le coup vraiment bien dirigés. Et en terme de dialogue, j'ai beaucoup aimé la façon de filmer Iorek, de face, à hauteur et à taille humaine, lorsqu'il parle, ajouté à sa façon de parler et de se mouvoir (les expressions faciales, sa façon de lever la patte...), j'avais vraiment l'impression qu'on filmait un vrai acteur, humain, et par conséquent ça humanise Iorek, ça lui donne ce côté très tangible, présent, et ça crée une vraie empathie pour lui, pas une seul seconde on n'a l'impression d'être face à une créature numérique factice.
Quelques mots sur la partie Will. Déjà, les jeux sur les reflets et les symétries au niveau du bassin sont à la fois très suggestifs symboliquement vis-à-vis du voyage entre les mondes, mais sont aussi vraiment beaux esthétiquement parlant. On a aussi des couleurs très désaturées, très réelles, dans un environnement qui est à la fois très familier, mais aussi très vide. On a rarement plus de 2-3 personnages dans le cadre, arrière-plan compris, ce qui donne un sentiment de malaise, de solitude, qui renforce la tension et l'impression que quelque chose cloche, surtout compte-tenu du comportement de la mère de Will. D'ailleurs, pendant les passages de nuit, on a des jeux sur le clair-obscur qui renforcent l'atmosphère inquiétante (le visage de la mère est souvent très éclairé d'un côté et très sombre de l'autre, ce qui est assez anxiogène, c'est le principe de mettre une lampe torche sous votre visage quand vous racontez une histoire d'horreur au camping). Vous noterez aussi les quelques très gros plans sur le visage de la mère de Will avec un arrière-plan complètement flou, qui appuie son état d'esprit absent, perdu, isolé. Finalement, on a aussi pas mal de plans zénithaux (en plongée, à la verticale des personnages, assez haut, souvent le point de vue omniscient, divin, qui souligne la fatalité) qui donnent ce sentiment que les personnages sont soumis au poids du destin.
Et enfin, on attaque le gros morceau, avec tout ce qui concerne Billy. Déjà, la scène dans le village est particulièrement bien gérée en terme de tension et de dramatisation, que ce soit au niveau visuel, avec les perspectives qui ont cette "grange" noire pour point de fuite, le plan zénithal quand Lyra est sur le point d'entrer, et les jeux de clair-obscur entre la lampe étincelante et le noir total de la nuit (là, vous noterez les mêmes procédés de mise en scène que la partie Will, un écho entre les "garçons perdus"), ou au niveau sonore, avec les couinements de Pan et Lyra qui répète en permanence qu'elle doit dompter sa peur. Et là, le moment controversé: elle trouve Billy, plus ou moins conscient, et il n'a pas son poisson. Et à première vue, oui, ça nous manque à nous, lecteurs. Sauf qu'en réfléchissant bien, est-ce que ça aurait fonctionné ici? Eh bien, je ne pense pas, parce que le poisson est là pour souligner l'absence d'un daemon. Or, dans la série, à cause du budget limité, le monde de Lyra ne grouille pas de daemons, loin de là, et c'est donc compliqué de jouer sur cet "accessoire" visuel de manière très crédible. Du coup, au lieu de se concentrer sur Billy, on se concentre énormément sur Lyra et Pan, ce qui a deux effets: d'abord, on renforce la présence de Pan et on s'intéresse à ses réactions: dans une série où on ne peut montrer les daemons que lorsqu'ils sont importants, il est plus astucieux de souligner la présence et l'existence de l'un d'eux que de jouer artificiellement sur l'absence de Ratter, parce que finalement, on a vu plus de personnages sans daemon qu'avec. D'autre part, se concentrer sur Lyra minimise beaucoup la présence à l'écran de Billy. Couplé au fait qu'il soit totalement amorphe, ça donne l'impression qu'il n'est pas là, il n'a pas de substance, pas de force vitale qui puisse le retenir à l'écran, la caméra et le montage l'éclipsent donc faute de vie à filmer. Et c'est ça qui remplace le poisson au niveau de la mise en scène: plutôt que de souligner l'absence physique d'un daemon qu'on ne voit que très rarement, on souligne l'absence de son essence, en faisant de Billy un fantôme, absent et sans âme, sans substance.C'est un parti pris qui naît des contraintes techniques liées aux daemons mais qui visiblement fonctionne bien (en tout cas, ça a très bien marché chez un non-lecteur que je connais qui a eu un coup de coeur pour la série).
Et, quand Billy est ramené à la base, vous noterez qu'on voit plus de daemons à l'écran que d'habitude, toujours pour souligner ce contraste par la présence de daemons plutôt que par leur absence.
Et les scènes suivantes sont aussi très fortes, avec la scène où Ma et Tony voient Billy mourir, qui est pour le coup une scène très intimiste, sans daemons, qui cherche avant tout à faire sentir la détresse d'une famille sans artifices ou distractions.
Et bien sûr, la scène de l'incinération, scène vraiment touchante pour le coup, où je relèverai notamment ce plan sur les daemons endeuillés, qui est pour moi LE plan qui fait passer la pilule et qui compense l'absence régulière de daemons en arrière-plan, en les montrant de la bonne manière exactement au moment où c'était nécessaire pour que toute cette péripétie prenne du sens.
Et petit mot de fin sur la mise en scène: vous remarquerez que, depuis le début de la série, toutes les scènes fortes des gitans jouent sur une forme de musicalité (la cérémonie pour Tony, le discours de John Faa, la mort de Billy et son incinération). Je trouve que c'est une excellente façon de créer une identité gitane à l'écran, vu que cette communauté est particulièrement associée à sa musique et que la musique permet de faire passer beaucoup d'idées et d'émotions en peu de scènes.
Voilà, en conclusion, un épisode qui, avec du recul, apporte toujours beaucoup d'éléments intéressants, même si il peut laisser mitigé à chaud. Je me demande comment ils vont gérer Will dans la suite, je verrais bien, dans l'épisode "Fight to the death", un déroulement en parallèle du combat de Iorek et du meurtre commis par Will, qui, par le montage, reprendrait les parallèles entre Will et Iorek établis par le narrateur des romans.
PS: J'ai l'impression que certaines tournures de phrases sont un peu laborieuses/répétitives ce soir, pardonnez-moi, je suis assez fatigué, sûrement trop pour me relire correctement sur un message aussi long, je vous prie de passer outre mes quelques errances
Alors, épisode qui m'a laissé plus mitigé à chaud, il passe bien mieux après quelques jours pour réfléchir aux intentions derrière.
Bon, celui-ci, c'est vraiment dur d'en parler sans spoilers, alors je rentre immédiatement dans le vif du sujet:
[spoiler]
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[*][u][b]Acteurs[/b][/u]
Bon, comme d'habitude, le cast déjà introduit est vraiment parfait, Joe Tandberg est génial en Iorek (à souligner, parce que quand je l'ai vu physiquement à l'annonce, j'avais de très gros doute sur sa capacité à incarner l'ours en armure), Lin-Manuel Miranda est toujours mon coup de coeur en terme de casting (son alchimie avec Dafne Keen est dingue!), et nos amis gitans ont toujours une aura aussi forte, surtout qu'ils ont des émotions intenses à jouer ici.
Serafina a aussi l'air convaincante (bon, pour le coup, Eva Green m'avait laissé un très bon souvenir dans le film, donc je l'ai pas encore totalement oubliée), et j'adore son costume.
Mais évidemment, l'événement majeur de la semaine, c'est l'introduction de Will et sa mère!
Au niveau de la mère, j'ai pas grand chose à dire, l'actrice est convaincante, elle fait le travail. Et du côté de Will, je trouve qu'Amir Wilson s'en sort plutôt bien, même s'il n'a pas encore l'occasion de briller, il est juste. Petit point fort, je trouve qu'il a cette "profondeur" dans le regard que j'imaginais chez Will. Physiquement, par contre, j'attends de le voir avec Dafne Keen pour voir s'il fait pas un peu vieux (enfin, ça devrait aller à mon avis, il a encore un visage assez infantile, et Will a toujours eu 1-2 ans de plus que Lyra).
[*][u][b]Scénario[/b][/u]
Alors, là, pour le coup, il y a des trucs à dire. On va commencer par ce que j'ai aimé sans réserves.
D'abord, l'épisode est très posé et offre pas mal de scènes de dialogues, qui, je trouve, développent très bien les relations entre les personnages. J'ai notamment trouvé les scènes entre Lyra et Iorek et Lee très réussies, elles tissent vraiment une relation intime entre eux. De même pour le dialogue Serafina/Farder Coram, qui joue habilement sur un amour mêlé à du regret, de la nostalgie et une certaine tension/défiance pour rendre Serafina intrigante et Coram touchant.
Au niveau de notre monde, les délires de la mère de Will insistent peut-être un peu trop sur la destinée de ce dernier, mais globalement la relation entre les deux marche, avec un Will très protecteur et une mère très perdue et malade. En outre, j'aime beaucoup l'idée de faire faire de la boxe à Will, je trouve que c'est particulièrement adapté à notre époque, et ça lui donne au moins une personne de confiance à qui confier sa mère (l'entraîneur).
Et maintenant, passons à ce qui peut diviser: le garçon perdu. Alors, pour le fait qu'ils aient pris Billy Costa à la place de Tony Makarios, je suis entièrement pour: dans le contexte d'une série, qui a un temps limité pour raconter son histoire, prendre Billy donne un impact et un enjeu émotionnel instantanés bien plus importants qu'un illustre inconnu. Après, il y a le cas du poisson. En effet, ça m'a déçu pendant la scène, qu'ils aient coupé ça, mais il y avait un truc qui me dérangeait: je trouvais que malgré ma déception, la scène fonctionnait. Pourquoi? Eh bien, je pense que c'est la mise en scène qui joue appuie des leviers émotionnels différents des livres, mais je vais y revenir en temps venu dans la partie dédiée.
[*][u][b]Mise en scène[/b][/u]
Donc, avant tout, très gros point fort de l'épisode: le Nord. J'ai adoré les très nombreux plans aériens montrant les vastes plaines glacées, les paysages sont vraiment très impressionnants, l'immersion dans cet environnement est vraiment totale (à part peut-être pour le froid qui se ressent grâce aux costumes, mais n'est en effet pas très souligné, mais bon, c'était clairement pas ce sur quoi le réalisateur voulait mettre l'accent de toute façon). Et au niveau des décors qui entourent les Gitans, j'ai pas été dérangé par leur base, qui fait très base arctique, et qui pour le coup est un décor vraiment original dans une série, je vais pas cracher sur une bonne idée visuelle.
Ensuite, on a un épisode qui est très riche en dialogues assez intimistes, du coup, on va avoir pas mal de champ-contrechamps en plan assez rapproché, avec un réalisateur qui pose sa caméra pour laisser jouer ses acteurs, qui sont pour le coup vraiment bien dirigés. Et en terme de dialogue, j'ai beaucoup aimé la façon de filmer Iorek, de face, à hauteur et à taille humaine, lorsqu'il parle, ajouté à sa façon de parler et de se mouvoir (les expressions faciales, sa façon de lever la patte...), j'avais vraiment l'impression qu'on filmait un vrai acteur, humain, et par conséquent ça humanise Iorek, ça lui donne ce côté très tangible, présent, et ça crée une vraie empathie pour lui, pas une seul seconde on n'a l'impression d'être face à une créature numérique factice.
Quelques mots sur la partie Will. Déjà, les jeux sur les reflets et les symétries au niveau du bassin sont à la fois très suggestifs symboliquement vis-à-vis du voyage entre les mondes, mais sont aussi vraiment beaux esthétiquement parlant. On a aussi des couleurs très désaturées, très réelles, dans un environnement qui est à la fois très familier, mais aussi très vide. On a rarement plus de 2-3 personnages dans le cadre, arrière-plan compris, ce qui donne un sentiment de malaise, de solitude, qui renforce la tension et l'impression que quelque chose cloche, surtout compte-tenu du comportement de la mère de Will. D'ailleurs, pendant les passages de nuit, on a des jeux sur le clair-obscur qui renforcent l'atmosphère inquiétante (le visage de la mère est souvent très éclairé d'un côté et très sombre de l'autre, ce qui est assez anxiogène, c'est le principe de mettre une lampe torche sous votre visage quand vous racontez une histoire d'horreur au camping). Vous noterez aussi les quelques très gros plans sur le visage de la mère de Will avec un arrière-plan complètement flou, qui appuie son état d'esprit absent, perdu, isolé. Finalement, on a aussi pas mal de plans zénithaux (en plongée, à la verticale des personnages, assez haut, souvent le point de vue omniscient, divin, qui souligne la fatalité) qui donnent ce sentiment que les personnages sont soumis au poids du destin.
Et enfin, on attaque le gros morceau, avec tout ce qui concerne Billy. Déjà, la scène dans le village est particulièrement bien gérée en terme de tension et de dramatisation, que ce soit au niveau visuel, avec les perspectives qui ont cette "grange" noire pour point de fuite, le plan zénithal quand Lyra est sur le point d'entrer, et les jeux de clair-obscur entre la lampe étincelante et le noir total de la nuit (là, vous noterez les mêmes procédés de mise en scène que la partie Will, un écho entre les "garçons perdus"), ou au niveau sonore, avec les couinements de Pan et Lyra qui répète en permanence qu'elle doit dompter sa peur. Et là, le moment controversé: elle trouve Billy, plus ou moins conscient, et il n'a pas son poisson. Et à première vue, oui, ça nous manque à nous, lecteurs. Sauf qu'en réfléchissant bien, est-ce que ça aurait fonctionné ici? Eh bien, je ne pense pas, parce que le poisson est là pour souligner l'absence d'un daemon. Or, dans la série, à cause du budget limité, le monde de Lyra ne grouille pas de daemons, loin de là, et c'est donc compliqué de jouer sur cet "accessoire" visuel de manière très crédible. Du coup, au lieu de se concentrer sur Billy, on se concentre énormément sur Lyra et Pan, ce qui a deux effets: d'abord, on renforce la présence de Pan et on s'intéresse à ses réactions: dans une série où on ne peut montrer les daemons que lorsqu'ils sont importants, il est plus astucieux de souligner la présence et l'existence de l'un d'eux que de jouer artificiellement sur l'absence de Ratter, parce que finalement, on a vu plus de personnages sans daemon qu'avec. D'autre part, se concentrer sur Lyra minimise beaucoup la présence à l'écran de Billy. Couplé au fait qu'il soit totalement amorphe, ça donne l'impression qu'il n'est pas là, il n'a pas de substance, pas de force vitale qui puisse le retenir à l'écran, la caméra et le montage l'éclipsent donc faute de vie à filmer. Et c'est ça qui remplace le poisson au niveau de la mise en scène: plutôt que de souligner l'absence physique d'un daemon qu'on ne voit que très rarement, on souligne l'absence de son essence, en faisant de Billy un fantôme, absent et sans âme, sans substance.C'est un parti pris qui naît des contraintes techniques liées aux daemons mais qui visiblement fonctionne bien (en tout cas, ça a très bien marché chez un non-lecteur que je connais qui a eu un coup de coeur pour la série).
Et, quand Billy est ramené à la base, vous noterez qu'on voit plus de daemons à l'écran que d'habitude, toujours pour souligner ce contraste par la présence de daemons plutôt que par leur absence.
Et les scènes suivantes sont aussi très fortes, avec la scène où Ma et Tony voient Billy mourir, qui est pour le coup une scène très intimiste, sans daemons, qui cherche avant tout à faire sentir la détresse d'une famille sans artifices ou distractions.
Et bien sûr, la scène de l'incinération, scène vraiment touchante pour le coup, où je relèverai notamment ce plan sur les daemons endeuillés, qui est pour moi LE plan qui fait passer la pilule et qui compense l'absence régulière de daemons en arrière-plan, en les montrant de la bonne manière exactement au moment où c'était nécessaire pour que toute cette péripétie prenne du sens.
Et petit mot de fin sur la mise en scène: vous remarquerez que, depuis le début de la série, toutes les scènes fortes des gitans jouent sur une forme de musicalité (la cérémonie pour Tony, le discours de John Faa, la mort de Billy et son incinération). Je trouve que c'est une excellente façon de créer une identité gitane à l'écran, vu que cette communauté est particulièrement associée à sa musique et que la musique permet de faire passer beaucoup d'idées et d'émotions en peu de scènes.
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Voilà, en conclusion, un épisode qui, avec du recul, apporte toujours beaucoup d'éléments intéressants, même si il peut laisser mitigé à chaud. Je me demande comment ils vont gérer Will dans la suite, je verrais bien, dans l'épisode "Fight to the death", un déroulement en parallèle du combat de Iorek et du meurtre commis par Will, qui, par le montage, reprendrait les parallèles entre Will et Iorek établis par le narrateur des romans.
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PS: J'ai l'impression que certaines tournures de phrases sont un peu laborieuses/répétitives ce soir, pardonnez-moi, je suis assez fatigué, sûrement trop pour me relire correctement sur un message aussi long, je vous prie de passer outre mes quelques errances :fatigué: