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Pullman laisse du répit à Dieu pour Pâques :.
Jeudi 20 Mars 2008 - 21:20:02 par Haku - Détails - article lu 2066 fois -

Pullman laisse du répit à Dieu pour Pâques



A.S.H. SMYTH

MARDI 18 MARS 2008





L’auteur d’A la Croisée des mondes a rencontré A.S.H. Smyth pour parler du dernier épisode de sa saga dans laquelle il se tourne vers la politique — avec une référence aux Sept Mercenaires en cours de chemin


Il y a plusieurs années Philip Pullman écrivain ‘“Ne fais pas” peut s’adresser à la tête, mais “il était une fois” est ce qui sert à toucher le coeur.’ Désormais, l’auteur récompensé et auto-désigné fouetteur de Dieu se prépare à dévoiler le dernier épisode de son univers d’A la Croisée des mondes, nommé Once Upon a Time in the North.


Avec Pâques approchant, l’Eglise pourrait être rassurée de savoir que Dieu n’apparaît pas dedans. L’auteur que Peter Hitchens a appelé ‘celui pour lequel prieraient les athées si les athées priaient’ le laisse de côté pour l’heure. Sur le papier, cependant, ce sont les politiciens qui devraient s’inquiéter, dans la mesure où le barrage Pullman semble se mettre en travers de leur chemin.


Dans le temps qu’il faut pour faire un café, j’en apprends beaucoup sur le raté des autorités locales du Kent à faire passer les clauses d’obligation de filtres à CO2 sur le projet de la nouvelle centrale électrique E.ON. Plus tard, la conversation vagabondera sans rien épargner de la régulation très officielle au caractère empiétant (surtout dans les programmes d’étude nationaux), des slogans crasseux et les non-dits politiques (‘Tony Blair était un sacré bullshitter (raconteur de conneries)’), et les cartes d’identité : ‘Je préfèrerai aller en prison que d’avoir une carte d’identité’.

‘Je vous mets au défi.’

‘Absolument.’


Si ceux-ci ne sont pas vraiment les thèmes du nouveaux livres, les fans purs et durs d’A la Croisée des mondes pourraient être un peu déçus de la dominante de ce qui, dans les circonstances, pourraient presque être la ‘réalité’. Parmi les thèmes de fond et l’histoire: des terres pétrolifères, haine raciale, agences de sécurité privées. ‘Mondialisation, grandes corporations prenant le pouvoir... Ce sont des choses auxquelles je pense et je me suis naturellement retrouvé à écrire à leur sujet’.


De plus, bien que Once Upon a Time in the North présente plus de scènes et d’action que Lyra et les Oiseaux, les 112 (petites) pages qu’il compte ne paraissent que trop peu qu’un chapitre indépendant des Royaumes du Nord, de La Tour des Anges, ou du Miroir d’Ambre. Ceci dit, au fur et à mesure que passent les chapitres, c’est de la bonne lecture : une aventure de western à l’ancienne, pleine de femmes canons, de politiciens roublards et de mercenaires. Sans complication ni contenu compromettant.


Le livre conte l’histoire — sur demande du fils trentenaire de Pullman — d’un voyage de jeunesse de l’aéronaute Texan Lee Scoresby, et de sa première rencontre avec Iorek Byrnison, l’ours en armure, sur l’île de White Sea en Novy Odense. (Ces deux personnages seront plus tard frères d’armes et principaux compagnons dans les différentes entreprises de Lyra Belacqua, héroïne d’A la Croisée des mondes.)


Dans le livre, le duo, découvrant que leurs intérêts coïncident avec ceux d’un marchand hollandais dont le cargo a été illégalement confisqué, rassemblent leurs forces de façon automatique et presque sans un mot, afin de défendre le petit homme.


‘J’ai volé l’idée dans Les Sept Mercenaires. Il y a une scène où les deux personnages principaux, Yul Brynner et Steve McQueen, qui ne se sont jamais rencontrés joignent leurs forces de cette sorte de façon laconique, afin de réaliser quelque chose’.
Pullman a souvent dit que les premiers mots des Royaumes du Nord — ‘Lyra et son dæmon...’ — définissaient le livre entier. Ici, il ouvre le livre avec ‘The battered cargo balloon... ’ (Le ballon-cargo cabossé NdT…).


‘Ce n’est pas un équipement tout neuf, c’est miteux, rapiécé, fait à la va-vite, ça tient sans que l’on sache comment, grâce à un vieux kit gagné au poker. Et ce n’est pas un ballon de tourisme ou d’exploration ; c’est un ballon pour voyager, et Scoresby en est le gérant.’


Tout héros a besoin de ses armes, bien sûr. Dans la tradition des héros, les armes – et la façon dont elles ont été glanées — sont souvent emblématiques de leur propriétaire (à l’image des daemons d’A la Croisée des mondes). Le gain du ballon et le cadeau de la carabine Winchester rifle (de la part du marin hollandais) préfigurent l’un comme l’autre la mort au final de Scoresby, d’autant plus qu’il meurt en les utilisant pour défendre la cause de quelqu’un d’autre, sans contrepartie matérielle.


Scoresby est suppose être un mercenaire cependant, et il faut vous demander comment il rentre dans ses frais. Les morts nobles le font dans les bons films, mais elles ne sont pas faites pour payer les factures.


‘C’est vrai. Il a fallu que je sois bien plongé dans le livre pour réaliser qu’il s’agissait avant tout d’honneur. Lee suit un schéma général qu’il suivra tout au long de sa vie. Il fera toujours ce qui est honorable, mais à contrecoeur.’ Il sait où est l’argent et sait que ce n’est pas à proximité.


‘Il y a un moment, tout comme dans cette histoire, où lui est donnée la chance de ne pas se comporter de façon honorable, et il ne la saisit pas. Mais c’est tout Lee. Il serait tenté par toutes sortes de choses : les femmes, l’argent, le jeu, tout. Et de temps en temps il se donnerait bien à ces tentations, si ceci ne blessait pas quelqu’un. Mais c’est un homme d’honneur, à l’intégrité à toute épreuve’.


Etant donné qu’un nouvel épisode d’A la Croisée des mondes aurait pu tomber n’importe où et fait revenir n’importe quels personnages, est-ce un écart voulu par rapport au choix de Lyra en personnage central ? Quoiqu’il puisse être d’autre, Scoresby n’est décidément pas innocent.


‘Non, ce n’est pas un boy-scout,’ confirme Pullman, mais il met au défi ma conception qu’un homme qui boit, joue, se bat et reluque les jambes des femmes puisse être un brin politiquement incorrect dans un rôle héroïque.


‘Il a un intérêt propre au sujet des jambes des femmes; mais il ne rêverait de rien d’autre que de traiter une femme avec uniquement le plus grand des respects. Ce n’est pas politiquement incorrect, non ?’


C’est noté. En fait, peut-être que Scoresby est trop respectueux. Dans le scénario classique des deux femmes amoureuses du même gentleman (pas le scénario auquel vous pensiez), il ne finit avec aucune des deux.


‘Non, il était très important qu’il ne finisse pas avec cette fille. Question d’honneur une nouvelle fois, je suppose. Il est un célibataire éternel. Mais vous savez qu’il se trouvera une amie à un certain moment. Il a probablement trois ou quatre aventures dans différents coins du monde.’


Dans les instants précédant sa mort à Alamo Gulch, Scoresby dit à son compagnon : ‘Il me semble que l’endroit où l’on combat la cruauté est là où on la trouve, et l’endroit où vous aidez est là où vous sentez qu’elle est nécessaire.’


Honorable ou pas, les notions bien tranchées du bien et du mal pour Lee Scoresby ne sont pas en accord avec le courant politique. La population de Novy Odense est pleinement reconnaissante de son intervention peu légale et musclée. Mais elle veut également le voir déguerpir au plus vite. ‘“Merci beaucoup mais ne revenez pas” est la façon dont Lee voit la chose’.


Ainsi, occasionnellement, vous pouvez faire appel à quelqu’un qui ‘réglera quelque chose’ ? C’est, pour beaucoup, une pensée peu réconfortante.


‘Oui, mais bien sûr ils ne peuvent que s’épanouir — ou tout simplement exister — dans des endroits qui ont quelque chose d’une frontière. Vous ne vivrez pas Les Sept Mercenaires à Notting Hill.’


Je fais remarquer à Pullman que Lee Scoresby est l’exception qui confirme la règle de Burke qui dit que ‘la seule chose nécessaire pour que le Mal triomphe est que les gens bons ne fassent rien’. Il sait quand une intervention est nécessaire, il franchit la loi quand les circonstances l’imposent, et n’a pas peur d’abattre quelques types s’il le doit; mais jamais il ne fait rien.


‘Non, car il est le cow-boy honorable, le héros de western.’


A.S.H. Smyth est un journaliste independent, auteur de They’d None Of ’em Be Missed (with Richard Suart).



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Jeudi 20 Mars 2008 - 21:20:02
Haku
Source : TheSpectator.co.uk
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