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Le diable en Philip Pullman :.
Mardi 04 Décembre 2007 - 19:33:28 par Haku - Détails - article lu 1786 fois -

Portrait : le diable en Philip Pullman






A l’attaque l’accusant de vouloir détruire la chrétienté, Philip Pullman a une sataniquement smart réponse en stock. "Non-sens, va-t-il répondre. Dieu est mort il y a longtemps."


Autant faire les choses jusqu’au bout. Le caractère direct ce qu’on peut attendre d’un homme à l’esprit élevé qui a fermement tenu une salle de classe de collège pendant 14 ans.


Dans les années 1980, Pullman le professeur, vivant dans un modeste pavillon de banlieue, était presque fauché. Avec deux fils à élever, il aurait pu passer son temps à pédaler à vélo à travers la ville incapable, il s’en est plaint, de pouvoir s’offrir ne serait-ce qu’un verre de fin bon marché. Les toasts au fromage étaient un repas familial type.


Deux décennies plus tard, grâce au succès extraordinaire de sa trilogie de romans fantasy jeunesse, A la Croisée des Mondes, il est une superstar littéraire et conduit une grosse Mercedes.


Il a déménagé d’une petite maison de banlieue à Oxford – la ville qui a dominé sa vie d’adulte (il a étudié l’anglais à Exeter College) et ses livres – à une ferme de banlieue à quelques miles de là. Non pas extravagant, Bien que non extravagant, il a grandement mis à la mode le nord d’Oxford, mais a hésité face à la mise à prix de 1.25M£ (près de 2M€) demandée quand la maison du vainqueur du Booker Prize, Ian McEwan, a été mise sur le marché.


Mais c’est un signe du courant dans lequel il se trouve à l’approche du lancement de La Boussole d’Or - le film à 135M€ adapté du premier tome de sa trilogie de 1300 pages, avec Nicole Kidman et Daniel Craig – d’avoir à supplier ses amis de ne pas révéler l’emplacement de sa nouvelle demeure.


Aux yeux de la Catholic League, l’auteur de 61 ans, humaniste et membre honoraire de la National Secular Society (Société nationale laïque, NdT) n’est rien de plus qu’un antéchrist, un militant pour l’athéisme, et un hérétique dans la veine des poètes John Milton et William Blake.


La ligue souhaite que le film soit interdit, ou du moins boycotté car elle considère que l’apogée de la trilogie, où la représentation d’un Dieu cruel et intolérant de Pullman est détruite, ce qui est blasphématoire. Un conseil d’école au Canada a ordonné que le livre Les Royaumes du Nord soit retiré des étagères de l’école et d’autres envisagent de lui emboîter le pas.


Dans ce pays, l’église catholique romane est restée diplomatiquement silencieuse, bien que le Catholic Herald ait considéré A la Croisée des Mondes comme"un tas de cauchemars, bon pour le bûcher".


L’ombre de Salman Rushdie, peut-être. Bien que ses amis disent que Pullman, petit-fils d’un pasteur, est désormais "quelque peu concerné" par le chahut, en public du moins, il ne saurait être compromis. Les Catholiques américains sont des"crétins", a-t-il dit cette semaine, et c’est "absolument n’importe quoi" que de dire que le film promeut l’athéisme et dénigre la chrétienté.


"Je suis un conteur. Si je voulais envoyer un message j’aurais écrit un sermon".


Mais l’histoire ne s’arrête pas tout à fait ici. Ce qui garde la flamme vive, c’est que Pullman, dans une interview avec le Washington Post en 2001, avait été présenté comme ayant dit : "J’essaie de saper les bases de la croyance chrétienne". Il avait continué en disant également qu’il reconnaissait "qu’une controverser serait propice à booster les ventes".


L’auteur, qui dit qu’il est plus agnostique qu’athée, n’a jamais renié ces remarques, bien qu’il ne les ait jamais répétées ainsi, se limitant plutôt à un dégoût généralisé des faits menés au nom de la religion. Intellectuellement, il croit que Dieu aussi bien que le mythe de Dieu sont mort et que la religion n’a rien apporté d’autre que de la souffrance pour les gens.


Etonnement, il a gagné le soutien de Rowan Williams, l’archevêque de Canterbury, qui a même suggéré que A la Croisée des Mondes soit au programme d’éducation religieuse dans les écoles.


Mieux écrit que Harry Potter, la trilogie – complétée par La Tour des anges et Le Miroir d’ambre – est une nouvelle version du poème épique de Milton, Le Paradis Perdu. Will et Lyra, ses deux enfants protagonistes originaires d’Oxford, sont les nouveaux Adam et Eve précipités dans l’aventure pour destituer le créateur de la Terre et l’Eglise malveillante.


Les lecteurs ont été stupéfiés par les ours parlants de Pullman, par les daemons et les mondes parallèles, et plus de 15 millions d’exemplaires des livres ont été vendus en Grande-Bretagne. En 2001, Le Miroir d’ambre a réussi à se distinguer deux fois en étant le premier livre de littérature jeunesse à être sélectionné pour le Booker Prize – tout comme Harry Potter c’est aussi devenu une lecture pour adultes – et le premier à gagner le prix annuel du Whitbread Book.


L’histoire de Pullman présente des similitudes avec celle de CS Lewis dans Le Monde de Narnia – mais avec une conclusion complètement opposée. Pullman a dit de son comparse d’Oxford : "Je pense qu’en fait il était dangereux, car ses livres célèbrent la mort. En fin de compte les enfants sont tués : ceci est à mon goût dégoûtant".


Pullman n’a eu de grand combat dans sa vie avant A la Croisée des Mondes.


Après avoir quitté Exeter avec un diplôme mention assez bien, il a travaillé pour Moss Bros à Oxford avant de devenir enseignant. En 1986, il a abandonné son poste pour devenir écrivain, bien qu’il ait à assurer un poste à mi-temps au Westminster College d’Oxford pour payer ses factures.


Une série de livres de littérature jeunesse peu significatifs et deux pièces de théâtre ont suivi avant que Les Royaumes du Nord ne soit publié en 1995. Le livre a gagné la prestigieuse médaille Carnegie pour la littérature jeunesse et douze ans plus tard il était déclaré comme l’un des meilleurs livres de littérature jeunesse des 70 dernières années.


Un personnage sérieux et réfléchi – des amis disent que ses manières sont parfois prises pour de l’arrogance - Pullman ne s’immisce pas dans les cercles littéraires londoniens. Et ce n’est pas étonnant. Quand il a gagné la Carnegie, il a frappé un grand coup contre les instances littéraires, se plaignant que les auteurs anglais les plus connus semblaient plus intéressés par "la technique, le style et la connaissance littéraire" plutôt que par une bonne histoire.


Légèrement vicieux, il mit à part deux des plus grands romanciers, A S Byatt et Martin Amis. Ce dernier, dit-il, était "auto indulgent" alors que le premier, se plaint-il, n’avait à son actif qu’un écrit fortement acclamé avec trois débuts différents. "Ne peut-elle pas se décider ?" avait-il grogné.


Les livres n’étaient pas le monde dans lequel il était né. Il fut élevé à Norwich, fils d’un combattant de la RAF (Royal Air force, NdT) qui fut mystérieusement tué dans une mission contre les Mau Mau au Kenya, alors que Philip avait sept ans.


Sa mère s’est remariée à un autre pilote et la famille a déménagé Australie où le futur auteur a trouvé ses premières inspirations littéraires, les comics Batman et Superman.


Créer ses propres livres a de façon évidente été stressant. Avant qu’il ne déménage, il couchait tous ses écrits dans l’enceinte d’un jardin délabré. L’intrigue de sa trilogie était si complexe qu’il lui fallait garder trace de chaque scène en en écrivant une ébauche sur des Post-It. Ses murs en étaient couverts. Quand il lui fallait déplacer une scène, ce qui lui arrivait fréquemment, cela impliquait un immense réagencement des petits papiers collant jaunes.


Il a considéré un temps d’abandonner Le Miroir d’ambre quand le papetier qui lui vendait les bloc-notes depuis des années – des pages à lignes et deux trous – lui annonça que ce type avait été remplacé par un autre avec quatre trous. Ceci le désarçonna.


"Enfin bon, comment quiconque peut-il finir un livre sur du papier à quatre trous ?" se lamenta-t-il. Sa solution fut d’acheter de petites gommettes blanches et de les coller par dessus les trous supplémentaires.


Dans sa nouvelle demeure, il se sert désormais d’une étude confortable – il écrit un livre complémentaire à la trilogie, programmé pour 2009 – mais au mur il a accroché une fenêtre de son vieil abri de jardin, un souvenir des jours avant qu’il ne devienne un personnage de haine.


Quelques faits sur Philip Pullman

Nom : Philip Nicholas Outram Pullman

Age : 61 ans

Education : Ysgol Ardudwy, Harlech, et Exeter College, Oxford

Mariage : Judith Speller, ancienne professeur et hypno thérapeute, 1970

Carrière : Les Royaumes du Nord gagne la médaille Carnegie, 1996.

Le Miroir d’Ambre gagne le Whitbread Book of the Year, 2002.

La Boussole d’Or (titre du film tiré des Royaumes du Nord) au cinéma le 5 décembre 2007



Détails
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Mardi 04 Décembre 2007 - 19:33:28
Haku
Source : The Telegraph
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