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The Book of Dust: après 17 ans, la nouvelle œuvre de Pullman prend un nouveau sens :.
19 Février 2017 - 19:01:33 par Haku - Détails - article lu 990 fois -

The Book of Dust: après 17 ans, la nouvelle œuvre de Pullman prend un nouveau sens
Alors que Philip Pullman vient d’annoncer son "équel" à A la Croisée des Mondes, les auteurs rendent hommage à son don pour la narration et à son "audacieuse hérésie".

Par Emine Saner (@eminesaner)
17 février 2017

Du temps semble être passé depuis le dernier tome de la trilogie A la Croisée des Mondes de Philip Pullman, mais quand vous pensez à ce que l’auteur doit égaler avec une suite – revenir à l’univers alternatif de Lyra Belacqua, à l’enquête scientifique autour de l’étrange substance nommée Poussière, à la genèse de régimes totalitaires et à définir ce qui se produit quand Dieu meurt – 17 années ne représentent rien.

Le premier volet du The Book of Dust sortira en octobre et se passera en parallèle de la première trilogie de Pullman. L’auteur a expliqué que l’histoire commencerait et se conclurait avec Lyra, l’héroïne de ses précédents livres, et ferait intervenir d’autres personnages familiers. Lors d’une intervention cette semaine sur Radio 4, il a expliqué que l’histoire reflétait la vision de William Blake concernant “l’idée fortement réductrice de résumer les choses à ce qui est bien ou mal, blanc ou noir. Selon lui, c’est bien trop limitatif et nous devrions user d’une vision bien plus humaine des choses que nous voyons, en les replaçant dans une sorte de tout où se côtoient imagination, souvenirs, espoirs, attentes, peurs et tout un tas de choses. C’est une attaque contre les visions réductrices, les simplifications implacables et les doctrines à réponse unique”.

Les gens n’ont pas tardé à suggérer que la trilogie s’adressera au climat actuel de clivage d’opinions, de montée des régimes fascistes et de bigoterie, des thèmes déjà explorés par Pullman par le passé. Ils semblent on ne peut plus vitaux à cette heure. Ils semblent beaucoup plus menaçants – des forces plus grandes et plus puissantes – qu’ils ne l’étaient au milieu des années 90 quand Les Royaumes du Nord, premier volet de la trilogie, est sorti. Mais si tout ceci semble assez pesant, les fans de Pullman savent que nous sommes entre les mains d’un narrateur hors-pair.

“Il a apporté une nouvelle sorte d’intensité, juge l’auteur et ancien children’s laureate Michael Rosen. Cela ne veut pas dire qu’il soit solennel ou écrasant de commentaires, il s’agit d’un type particulier d’implication émotionnelle et intellectuelle que les autres – dans la littérature jeunesse ou la fantasy – ont peut-être traité comme évidente ou incapable de porter une pensée plus profonde”.

Selon Rosen, le but des livres de Pullman “est très ambitieux. Nombre d’entre nous ont tenté d’être ambitieux mais il l’a bien plus été et il y est arrivé. Vous pouvez déclarer que vous allez écrire sur le sens de la vie et de l’univers et rien ne vient. Lui, il a dit qu’il allait écrire sur le sens de la vie et il l’a fait, et c’est épatant parce que, comme il l’a toujours dit, c’est encore l’histoire qui prime. C’est une chose incroyable d’écrire un roman philosophique où l’histoire passe avant le reste. Ceux qui y arrivent sont extrêmement rares”.

Pullman est né à Norwich. Certaines des toutes premières histoires qu’il a entendues provenaient de la Bible, en écoutant son grand-père ecclésiaste, “un merveilleux conteur… jamais avare d’anecdotes et d’histoires de la Bible, d’histoires des saints et des bonnes âmes qu’il connaissait. Aussi, je me souviens de mon enfance comme rempli d’histoires, aussi bien à l’église qu’en dehors”.

Son père, pilote de la RAF, est mort dans un crash quand Pullman avait sept ans. Certains ont suggérés qu’il s’agissait là de la raison pour laquelle ses livres regorgent d’enfants orphelins, la plupart retrouvant au final leurs vrais parents (son explication est plus pragmatique : “Le gros souci quand on écrit une histoire avec des enfants, c’est de trouver un moyen de se débarrasser des parents… Pour qu’un enfant vive des aventures, il faut qu’il soit débarrassé de ceux qui vont tout faire pour l’arrêter ou lui éviter de se mette en danger”).

Sa mère s’est remariée à un autre pilote et ils ont vécu quelques années en Australie, où Pullman dévorait les comics américains. De retour au Royaume-Uni, la famille s’est installée au nord du Pays de Galles où, il se souvient, tout le monde autour de lui écrivait de la poésie, y compris le maraîcher. Pullman a plus tard fréquenté Exeter College, à Oxford, pour étudier l’anglais – il n’a pas aimé, dira-t-il plus tard, et aurait préféré aller en école d’art. Il a ceci dit eu l’occasion de rencontrer JRR Tolkien après que des amis aient été invités à un dîner.

Il a commencé à écrire à l’université, avant de déménager à Londres où il a rencontré sa femme Judith, une enseignante ; Pullman est aussi devenu professeur et est retourné sur Oxford. Les histoires – notamment les mythes grecs – constituaient une large part de ses méthodes d’enseignement; et il écrivait et dirigeait la pièce de théâtre de son école chaque année.

L’éditeur David Fickling se souvient qu’en tant que débutant dans le métier, il s’est assis pour lire un manuscrit un matin de 1982 pour ne plus en décrocher avant l’heure du déjeuner. Le livre, nommé La Malédiction du Rubis, parlait de Sally Lockhart, une jeune fille cherchant à résoudre la mort de son père dans le Londres brumeux de l’époque victorienne. Il s’agirait bientôt du second livre publié de Pullman il avait publié des romans pour adultes l’année d’avant). “J’ai juste été happé” raconte Fickling, qui a depuis publié nombre des livres de Pullman. C’était “meilleur que tout ce que j’avais lu jusque-là. La seule chose dont je suis ravi, c’est d’avoir su reconnaître l’effet que le livre avait eu sur moi”. La Malédiction du Rubis a bien marché, et trois autres livres ont suivi dans cette série, ainsi que d’autres livres non liés.

C’est une décennie plus tard – au-dessus d’une assiette de saucisses et de purée – que Pullman a annoncé à Fickling qu’il travaillait sur une trilogie. “Il a dit [que cela se passerait"> dans le monde de Blake et Milton, et vu qu’il sait citer la littérature anglaise, il m’a cité du Milton. C’était merveilleux. Et quelques mois plus tard, il a remis Les Royaumes du Nord et cela m’a laissé sans voix. Je ne pouvais croire que je lisais à nouveau quelque chose d’aussi bon, comme un changement de paradigme dans l’art narratif”.

La trilogie a connu un énorme succès, vendant des millions d’exemplaires et faisant de Pullman le héros du mouvement grandissant des athées. Le Catholic Herald a qualifié la trilogie de “bonne pour le bûché” et quand l’adaptation en film du premier tome est sortie en 2007, l’organisation américaine Catholic League a fait campagne contre. Tout le monde n’a pas suivi au sein de l’Eglise. En 2009, Rowan Williams, alors archevêque de Canterbury, a dit admirer l’œuvre de Pullman : “Il s’empare avec suffisamment de sérieux des mythes chrétiens, ou de leur vision, pour vouloir s’en distancier passionnément. Cela n’est ni bête, ni distant, c’est dangereux. Il faut vous y attaquer, c’est de la matière encore vivante”. C’est une conversation avec Williams qui a donné à Pullman l’idée de son roman suivant, une réécriture de la vie de Jésus – et de son jumeau –dans Jésus le Bon et Christ le vaurien.

Mais son œuvre ne se réduit pas à mettre à bas la religion instrumentalisée. Michael Rosen a rencontré Pullman pour la première fois en l’invitant à son émission de radio sur la littérature jeunesse pour parler de Sally Lockhart. “C’est un auteur pluridimensionnel. Il est très facile de réduire les gens à leur livre qui a eu le plus de succès, mais il a écrit une histoire jovialement pittoresque avec son livre sur l’épouvantail (L’épouvantail et son valet), il est bon pour écrire des contes – sa (réécriture) des Frères Grimm était de la narration de haut vol. Il n’est pas lisse, c’est quelqu’un qui est un véritable auteur.” Le triomphe d’A la Croisée des Mondes “fait de l’ombre au reste”.

Rosen et Pullman ont beaucoup travaillé ensemble. “Il est réfléchi, sérieux, et vous savez qu’à chaque fois que vous aurez une conversation avec lui ce sera intéressant, et que vous parlerez de l’actualité.” Pullman a été ouvertement critique envers les politiques éducatives des gouvernements successifs. “Il s’engage très sérieusement sur tout ce qui a trait aux problèmes de lecture chez les enfants, aux réflexions, au plaisir des histoires et de la non-fiction, et vous pouvez avoir sans cesse des conversations très enrichissantes à ces sujets”.

Jack Thorne, le scénariste qui adapte A la Croisée des Mondes pour la série de la BBC, en dit autant. “C’est quelqu’un qui s’intéresse et constamment excite intellectuellement, c’est une qualité plutôt rare je trouve. Les quelques fois où je suis allé chez lui j’y au vu des piles de livres partout et cela le stimule. Nous vivons dans une époque de cynisme et je suis sûr qu’il est cynique à bien des sujets, mais pas à celui des idées”.

Le succès n’a pas changé Pullman, selon Fickling. “Il est l’un des rares dont les pieds n’ont jamais quitté le sol. Je pense juste que c’est un homme direct, abordable et qui dit les choses telles qu’elles sont, et aussi un grand sculpteur. Il écrit et travaille probablement le bois avec le même souci du détail. C’est un merveilleux compositeur de phrases. Je ne crois pas que les gens réalisent, à l’échelle de la phrase, à quel point le texte est bien conçu”.

Pour les fans de la trilogie – et il y en a des millions – la longue attente a été difficile. Pullman a également souffert – il a laissé pousser ses cheveux dans ce qui semblait être une sorte de pénitence. “J’ai fait l’erreur voici quelques années de promettre de ne plus me couper les cheveux tant que je n’aurais pas fini The Book of Dust,” a expliqué Pullman l’an passé. “Et c’est là la chose la plus stupide que j’ai faite.” Désormais, le livre est achevé et la queue de cheval a, selon toute vraisemblance, disparu. Fickling en rigole. “Elle est coupée, bien coupée. Il commençait à en avoir assez.” Pullman a une fois ironisé qu’une fois coupée, elle devrait être préservée pour la nation, et que peut-être la Bodleian Library d’Oxford la souhaiterait. C’est un autre trait de Pullman, explique Fickling, “il a un très bon sens de l’humour”.



Profil

Naissance: Norwich, 1946

Carrière : devenu enseignant à 25 ans, ayant enseigné dans de nombreuses écoles d’Oxford à mi-temps. Son premier roman jeunesse, Le Comte Karlstein, est sorti en 1982, puis La Malédiction du Rubis en 1986, premier tome de sa série des aventures de la détective Sally Lockhart. La trilogie A la Croisée des Mondes a été publiée entre 1995 et 2000. Parmi ses autres œuvres on compte des nouvelles et une bande dessinée.

Plus: Les romans de sa trilogie ont récolté de nombreux prix, dont la Carnegie des Carnegies pour Les Royaumes du Nord, le premier tome, choisi par des lecteurs parmi les 70 précédents vainqueur du prix.

Moins: l’adaptation en film des Royaumes du Nord, renommée La Boussole d’Or aux USA, n’a pas été très bien accueillie, notamment par Pullman lui-même

Ce qu’il dit: “Après le couvert, le toit et la compagnie, les histoires sont ce dont on a le plus besoin au monde”

Ce qu’on en dit: “L’audacieuse hérésie de Pullman est de réécrire la Chute comme s’il s’agissait d’une émancipation, et comme si Eve nous avait fait une immense faveur en croquant dans le fruit interdit”
Christopher Hitchens



Détails
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19 Février 2017 - 19:01:33
Haku
Source : The Guardian
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