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Laissez nos bibliothèques en paix :.
Jeudi 27 Janvier 2011 - 00:19:13 par Haku - Détails - article lu 28363 fois -

Laissez nos bibliothèques en paix !

Discours prononcé le 20 janvier 2011 par Philip Pullman pour la préservation de 23 bibliothèques locales menacées par des coupes de budget...





Inutile que je vous rappelle les faits ; chacun est conscient de la situation. Le gouvernement, en la personne à la Dickens de Eric Pickles, a supprimé les aides aux collectivités locales tout en attribuant aux autorités locales la responsabilité d’effectuer les économies. Certaines ont répondu avec enthousiasme, d’autres moins ; certaines ont décidé de protéger leur système de bibliothèques, d’autres se sont ruées sur les leurs tel le fanatique évêque Theophilus en 391 détruisant la bibliothèque d’Alexandrie et ses centaines de milliers de livres d’érudits et de savoir.


Dans notre Oxfordshire pèse la menace d’une fermeture de 20 de nos 43 bibliothèques publiques. M. Keith Mitchell, président du conseil du conté, a déclaré à l’Oxford Times la semaine passée que ces coupes de budget sont inévitables, et nous invite à suggérer des solutions de remplacement. A quoi pourrions-nous renoncer ? Sacrifierions-nous l’aide aux personnes âgées ? Ou bien les associations d’aide à la jeunesse ?


Je ne pense pas qu’il nous faille répondre à cette invitation. Ce n’est pas de notre ressort de supprimer des services. Mais c’est du nôtre de les protéger.


Pas plus que je pense qu’il faille répondre à cette grossière idée de voir les bibliothèques tenues par des volontaires. Quel non-sens paternaliste ! Pense-t-il que le métier de bibliothécaire soit aussi simple et vide de sens pour que n’importe qui se présente et endosse le rôle en échange d’un merci et d’une tasse de thé ? Croit-il qu’un bibliothécaire se contente de dépoussiérer des étagères ? Et qui sont ces volontaires ? Qui sont ces gens dont les vies sont si vides et devant qui le temps passe telles les plaines infinies d’Asie centrale, qui n’ont pas de proches dont s’occuper, de travail, ou de responsabilités et qui sont si riches qu’ils peuvent offrir des heures de leur temps chaque semaine pour rien en retour ? Qui sont ces volontaires ? Connaissez-vous quelqu’un qui accepterait d’être volontaire sous cette forme? S’il y a quelqu’un qui a le temps et l’énergie de travailler gratuitement et pour une bonne cause, il le fait déjà dans l’un des centres de bénévoles, pour faire tourner une équipe de foot locale ou pour aider dans un hôpital. Qu’est-ce qui les poussera à mettre un terme à cela pour plutôt travailler dans une bibliothèque?


Ceci est d’autant plus vrai depuis que le conseil espère que les services de la jeunesse, qui par une étrange coïncidence va aussi voir la fermeture de 20 centres, sera aussi géré par – devinez quoi ? – des volontaires. Sont-ce là les mêmes volontaires, ou bien d’autres ?


Ceci est la Grande Société, voyez-vous. Elle doit être grande, pour avoir autant de volontaires. Mais il y a un prix à faire face à ces volontaires fictifs. Les gens qui veulent sauver leurs bibliothèques, nous dit-on, seront “autorisés à se rendre éligibles’ pour de l’argent d’une caisse centrale. Nous devons nous agenouiller et réclamer, comme des petits chiens, et remuer la queue quand nous obtenons quelque chose. La somme initialement mentionnée était de £200,000. Divisez-la par les 20 bibliothèques qui vont fermer et cela revient à £10,000 pour chacune, ce qui ne paraît pas beaucoup à mon goût. Mais bien sûr ceci ne sera pas divisé équitablement. Certaines demandes seront préférées, d’autres rejetées. Et c’est là l’entourloupe : ils augmentent “généreusement” la somme pour laquelle on est éligible. C’est £600,000. Quelle victoire pour les volontaires. Hourra pour la Grande Société ! On a “gagné” un peu plus d’argent !


Eh, mais attendez un instant. Ces £600,000 ne vont pas aux bibliothèques, mais à tout ceux qui y prétendent pour gérer quoi que ce soit. Tous ces volontaires qui souscrivent vont bientôt s’arracher les £600,000. Une crèche par-ci, un service de transport par là, des cours pour adultes ailleurs, des tas de volontaires implorant comme des fous, et avant de dire ouf le montant alloué aux bibliothèques a réduit comme glace au soleil. Pourquoi donc les bibliothèques auraient-elle un tiers complet de l’argent de la Grande Société ?


Mais par simplicité pure imaginons qu’il s’agisse juste des bibliothèques. Imaginez deux communautés apprenant que leur bibliothèque locale va fermer. L’une est pleine de gens avec des retraites confortables, plein de temps, de l’expérience en la gestion d’emploi du temps et ce genre de choses, des connections haut débits dans chaque foyer, deux voitures, des systèmes de surveillance de voisinage dans chaque rue, organisés et fonctionnels. J’aime ces gens qui sont la poutre de nombre de communautés. Je les approuve eux et leur désir de faire quelque chose pour leur village ou leur ville, je ne leur jette pas la pierre. Mais ils ont un avantage que l’autre communauté, la seconde dont il est question, n’a pas. Là-bas les gens sont au chômage, sont des parents seuls, de jeunes mères aux prises avec leurs marmots, et en lieu et place de haut débit et de deux voitures, ils ont de vieux ordinateurs et pour les plus chanceux ils ont un vieux pick-up cabossé qui leur fait redouter le contrôle technique – ce sont des gens pour qui se rendre dans le centre d’Oxford prend un bout de temps à organiser, négocier, impose de couvrir les enfants avec des habits chauds, préparer la poussette et les affaires du bébé ; sans compter que le bus n’est pas gratuit non plus – vous imaginez bien. Laquelle de ces deux communautés aura la capacité d’organiser une campagne pour obtenir une subvention pour leur bibliothèque?


Mais l’une des quelques choses qui rendent la vie plus supportables à cette jeune mère de la seconde communauté à cette heure est la session hebdomadaire des histoires lues dans la bibliothèque du quartier, celle au coin de la rue. Elle peut y aller avec le petit et s’assoir au chaud, dans un lit propre, sûr et accueillant pour elle et les enfants. Mais a-t-elle, est-ce qu’aucune de ces mère ou personnes âgées qui fréquentent la bibliothèque, ont le contexte financier et social, les connections et expérience politiques et administratives ainsi que le temps libre en quantité suffisante pour se porter volontaire de la même façon que les gens de la première communauté ? Et combien peuvent se porter volontaire à cela, alors qu’ils en font déjà tant ?


Ce que je déteste personnellement au sujet de la culture de l’éligibilité, c’est qu’elle dresse entre eux les groupes, les communautés, les écoles, Si l’un l’emporte, l’autre non. J’ai jamais aimé cela. Cela a commencé à se développer quand j’ai quitté l’enseignement il y a 25 ans, et je voyais alors les choses venir. D’une certaine façon, c’est un renoncement à la responsabilité. Nous élisons des gens pour décider, et ils ne souhaitent pas décider, alors ils mettent en place ce non-sens de système d’éligibilité, et alors ils ne sont pas responsable de la décision. “Eh bien, si la communauté le voulait vraiment, elle aurait présenté un meilleur dossier.... Je n’y peux rien... J’ai les mains liées”


Cela résulte toujours en une victoire pour un camp et une défaite pour l’autre. C’est conçu ainsi. Cela a invité les pires excès du fondamentalisme du marché dans un lieu dont il était jusque là absent, les pans sociaux et publics de notre vie qui étaient alors libres de toute pression commerciale du fait de gagner ou perdre, vivre ou mourir, qui est l’essence même de la religion du marché. Comme tous les fondamentalismes qui cherchent à mettre la main sur le pouvoir politique, le fanatisme du marché va annihiler tous les aspects humains, humanistes, généreux, imaginatifs et décents de la vie publique. Je crois que peu à peu nous nous éveillons à la vérité des fanatiques du marché et leur croyance. Nous en arrivons à voir que ce bon vieux Karl Marx avait mis le doigt où il fallait en notant que me marché détruira en fin de compte tout ce que l’on connait, tout ce que nous pensions sûr et solide. C’est le plus puissant solvant connu de l’histoire. “Tout ce qui est solide se dissout dans l’air, disait-il, tout ce qui est saint est profané”.


Le fondamentalisme basé sur le marché, cette folie qui a infecté la race humaine, est telle un fantôme avide qui hante les salles de réunion et de conseils d’administrations d’où le monde est aujourd’hui dirigé.


Dans le monde que je connais, celui des livres et de l’édition, il arrivait qu’un éditeur lise un livre, l’aime et le publie. Ils basaient leur jugement sur la qualité du livre et sur leur sentiment que l’auteur avait ou non d’autres livres en lui, et parfois le livre marchait bien, parfois non, mais cela importait peu car ils savaient qu’il y avait encore trois ou quatre livres avant que l’auteur ne trouve ses marques véritablement et reçoive l’attention du public. Et il y avait nombre d’éditeurs à succès qui savaient que certains de leurs auteurs ne vendraient jamais des tas de livres, mais ils les publiaient malgré tout car ils aimaient leur travail. C’était une occupation humaine gérée par des humains. Il s’agissait de livres, et les gens travaillaient dans l’édition car ils croyaient les livres comme étant l’expression de l’esprit humain, des vaisseaux de délice, de consolation ou d’émerveillement. Ce n’est plus le cas, car les fantômes avides du la folie du marché se sont emparés du contrôle des arcanes de l’édition. Les maisons d’édition sont désormais régis par des commerciaux, non plus des éditeurs. Le fantôme de l’avidité murmure à leurs oreilles : pourquoi publier cet homme ? Il ne vent pas assez. Ne le publiez plus, regardez à la liste de ses livres des dernières années : la plupart n’ont pas été des bestsellers. Cette année, il ne faut sortir que des bestsellers. Pourquoi publier cette femme : elle ne plaît qu’à une faible minorité. Les minorités ne nous sont pas utiles : il nous faut doubler notre investissement sur chaque livre que nous publions. Les décisions sont donc prises sur de mauvaises bases. La joie humaine et le plaisir n’en sont plus des facteurs, les livres sont publiés non plus car ce sont de bons livres, mais car ils sont identiques à ceux qui sont en tête des ventes à ce jour, car la seule mesure est le profit.


Le fantôme avide est partout. Cet immeuble de bureau ne rapporte pas assez, démolissez le et faites des appartements ! Ces appartements ne rapportent pas assez, démolissez les et faites un hôtel. Cet hôtel ne rapporte pas assez, rasez le et faite un multiplexe. Le cinéma ne rapporte pas assez, remplacez le par un centre commercial.


Le fantôme avide comprend très bien le profit, mais c’est tout ce qu’il comprend. Il ne comprend pas les entreprises qui ne font pas de profit, car elles sont bâties dans un but autre. Il ne comprend pas les bibliothèques non plus, par exemple. Cette antenne, combien a-t-elle rapporté l’an passé ? Pourquoi ne pas augmenter l’abonnement ? Pourquoi ne pas faire payer les cartes de bibliothèque ? Pourquoi ne pas rendre payantes les recherches dans la base de donnée ? Réservation de livre ? Vous devriez augmenter le tarif bien plus. Ces étagères, qu’est-ce donc ? Philosophie ? Combien de personnes y ont regardé la semaine passée ? Trois ? Videz-les et remplacez-les par des biographies de stars ! C’est tout ce que le fantôme avide voit en les bibliothèques.
Mais je ne porte pas le blâme sur le conseil du conté d’Oxfordshire pour l’effondrement complet de la décence sociale du monde occidental. Ses pouvoirs sont grands, son autorité inspire l’admiration, mais pas tant que ça. Le blâme de la situation présente remonte bien plus en arrière et bien plus haut que le majestueux bureau actuellement occupé par M. Keith Mitchell. Cela va même bien plus haut et en arrière que le personnage substantiel, voire monumental de Eric Pickles. Pour trouver la vraie origine, il nous faut remonter loin dans le temps et il pourrait être pire que de faire un premier arrêt à Chicago, maison de la célèbre Chicago School of Economics, qui se battait pour la liberté absolue du marché et le moins de gouvernement possible.


En remontant encore plus vers la fin du XIXe siècle, on pourrait regarder aux idées du “management scientifique”, comme on le nommait, une idée de Frederick Taylor selon laquelle on pouvait tirer plus du travail d’un employé en saucissonnant son travail en petites tâches et en minutant la durée qu’il lui fallait pour chacune, et ainsi de suite, pour transformer l’artisanat humain en masse mécanique.


Vous pourriez encore remonter, bien avant l’histoire connue. La source ultime est probablement la tendance au fond de certains de nous, une part de notre héritage psychologique de nos lointains ancêtres à trouver des solutions extrêmes, des vérités absolues, des réponses abstraites. Tous les fanatiques et fondamentalistes partagent cette tendance, qui est si étrangère et malsaine au reste d’entre nous. La théorie dit qu’ils doivent faire ceci et cela, alors ils le font, ne pensent jamais aux conséquences humaines ni aux coûts sociaux, ni aux dommages irréparables du tissu humain et de tout ce qui est décent. Je crains que ces fondamentalistes de toute sorte soient toujours parmi nous. Il nous faut juste les garder loin du pouvoir.


Mais je vais en revenir aux bibliothèques. Je veux dire quelque chose au sujet du lien qui m’attache à elles. Apparemment M. Mitchell pense que les auteurs qui les défendent le font car ils ont un intérêt pécuniaire à cela – ils le font pour l’argent. Je croyais que l’habitude générale du discours public était de passer par des arguments substantiels avant d’en venir à des dénonciations personnelles. S’il le fait aussi vite dans la discussion, c’est un signe évident qu’il n’a pas grand foi dans le reste de l’affaire.


Non, M. Mitchell, ce n’est pas pour l’argent, je le fais par amour.


Je me souviens de ma toute première carte de bibliothèque. Ce devait être vers 1957. Ma mère m’avait amené à la bibliothèque publique à la sortie de Battersea Park Road et m’y avait inscrit. J’étais excité. Tous ces livres, et j’étais autorisé à emprunter ceux que je voulais! Et je me souviens des premiers livres que j’ai emprunté et dont je suis tombé amoureux : les Moomin de Tove Jansson; un roman français pour enfant nommé Cent Millions de Francs; pourquoi aimais-je cela ? Pourquoi l’ai-je lui et emprunté encore et encore ? Je n’en sais rien. Mais quel cadeau faire à un enfant, cette chance de découvrir que l’on peut tomber amoureux d’un livre et de ses personnages, que l’on peut devenir leur ami et partager leurs aventures par le pouvoir de l’imagination. Et le secret de cela, cette sainte intimité ! Personne ne peut venir vous embêter, personne ne vient vous envahir, personne même ne peut savoir ce qui se produit dans ce merveilleux espace qui s’ouvre entre le lecteur et le livre. Cet espace ouvert de démocratie empli de frissons, d’excitation et de peur, d’étonnement, où vos propres émotions et idées vous sont retournées clarifiées, magnifiées, purifiées, enrichies. Vous êtes citoyens de ce grand espace de démocratie entre vous et le livre. Et l’organe qui vous a permis ceci est la bibliothèque publique. Comment puis-je véhiculer la puissance de ce cadeau?


Quelque part à Blackbird Leys, quelque part à Berinsfield, quelque part à Botley, quelque part à Benson ou Bampton, pour ne citer que les localités commençant par B et dont les bibliothèques seront supprimées, quelque part dans chacune d’elles il y a un enfant à cet instant, il y a des enfants, comme moi à cet âge à Battersea, des enfants qui ont juste besoin de faire cette découverte, de découvrir que eux aussi sont des citoyens de la république de la lecture. Seules la bibliothèque peut leur offrir ce don.


Un peu plus tard, alors que nous vivions au nord du Pays de Galles, il y avait un bibliobus qui allait de village en village et s’arrêtait chez nous une fois par quinzaine. Je devais avoir seize ans. Un jour j’ai vu un roman dont la couverture m’a interpellé et je l’ai pris sans rien savoir de l’auteur. Cela se nommait Balthazar, de Lawrence Durrell. Le Quatuor d’Alexandrie – nous sommes revenus à Alexandrie – était au haut de l’affiche alors; encensé, porté aux nues. C’est bien moins considéré désormais, mais je ne suis pas du style à dénigrer ce que autrefois j’aimais, et j’ai été envoûté par ce livre et les autres, Justine, Mountolive, Clea, que je me suis empressé de lire par la suite. J’adorais ces histoires de personnes cosmopolites riches et bohémiennes entretenant des liaisons et parlant de l’art et de la vie dans cette magnifique cité. Encore un autre cadeau de la part d’une bibliothèque.


Puis je suis arrivé étudiant à Oxford, et toutes les richesses de la Bodleian Library, l’une des plus grandes bibliothèques du monde, étaient ouvertes à moi, en théorie. En pratique je n’ai pas osé y allé : j’étais intimidé par toute cette grandeur. Je n’ai connu les recoins de la Bodleian que bien plus tard, une fois adulte. La bibliothèque que je fréquentais alors était la vieille bibliothèque publique, juste derrière ce vieux bâtiment. Si il y a ici quelqu’un d’aussi vieux que moi, vous vous en souvenez peut-être. Un jour j’y ai vu un livre de quelqu’un dont je n’avais jamais entendu parler, Frances Yates, un livre nommé Giordano Bruno et la tradition hermétique. Je l’ai lu, exalté et impressionné. Cela a changé ma vie, ou du moins la direction intellectuelle dans laquelle je me dirigeais. Cela a certainement modifié mon roman, le tout premier, que je préparais au lieu de réviser mes partiels finaux. Là encore, une découverte capitale, rendue possible car il existait une salle pleine de livres que j’étais autorisé à parcourir quand je le voulais, et que je pouvais emprunter.


Un dernier souvenir, cette fois remontant à quelques années : j’essayais de trouver où toutes les rivières et ruisseaux coulaient dans Oxford, pour un livre que j’écris, The Book of Dust. Je me suis rendu à la Bibliothèque Centrale, et là, avec ‘laide d’un membre éclairé du personnel, j’ai pu trouver de vieilles cartes qui m’ont montré exactement ce que je recherchais et je les ai copiées, et maintenant elles sont épinglées à mon mur où je peux voir exactement ce que je veux.


Encore une bibliothèque. Oui, j’écris un livre, M. Mitchell, et oui, j’espère en tirer de l’argent. Mais je ne fais pas l’éloge des bibliothèques publiques pour l’argent. J’aime le service rendu par les bibliothèques publiques pour ce qu’il m’a apporté alors que j’étais enfant, adolescent et adulte. Je l’aime car sa présence en ville nous rappelle qu’il y a des choses au-dessus du profit, des choses au sujet desquelles le profit ne connaît rien, des choses qui ont le pouvoir de désarçonner le fantôme avide du fondamentalisme du marché, des choses qui sont le rempart de la morale civique et du respect publique pour l’imagination, le savoir et la valeur du simple plaisir. Je l’aime pour cela, tout comme les citoyens de Summertown, Headington, Littlemore, Old Marston, Blackbird Leys, Neithrop, Adderbury, Bampton, Benson, Berinsfield, Botley, Charlbury, Chinnor, Deddington, Grove, Kennington, North Leigh, Sonning Common, Stonesfield, Woodcote.


Et Battersea.


Et Alexandrie.


Laissez nos bibliothèques en paix. Vous ne connaissez pas la valeur de ce dont vous vous occupez. Elles sont trop précieuses pour qu’on les détruise.


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Jeudi 27 Janvier 2011 - 00:19:13
Haku
Source : FalseEconomy.org
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