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Planète Dakota :.
Mardi 28 Avril 2009 - 19:46:25 par Soldat Bleu - Détails - article lu 9829 fois -

Planète Dakota : pas facile du tout d’être une vedette de cinéma quand on est à peine adolescente. La jeune actrice raconte…

Dakota Blue Richards est l’actrice en vedette de la dernière grosse production de fantaisie de la Warner Bros : « le Secret de Moonacre ». Et bien qu’elle arpente le tapis rouge, qu’elle tourne en compagnie de Nicole Kidman, ou qu’elle soit déjà sujette à la presse à scandales, elle sait à peine s’occuper d’elle-même. Mais à quoi peut bien ressembler ce monde à travers les yeux d’une jeune fille de 14 ans, originaire du Sussex ?
Interview par Hermione Eyre


Dimanche 8 Février 2009.





Au premier abord, je reconnais à peine la nouvelle Dakota Blue Richards. Fini la petite fille farouche à la chevelure châtain qui a interprété Lyra dans La Boussole d’Or, l’adaptation du roman de Philip Pullman en 2007. On retrouve à présent une mini starlette de 14 ans, très sûre d’elle, avec des yeux cerclés de khôl, un long cou de cygne et des cheveux teints en noir, ornés de touffes de fausse fourrure noire. Et regardez ces hauts talons ! Elle se déplace à merveille dedans. J’éprouve comme un sentiment de perte, sa jeunesse intacte s’est envolée si vite. Mais n’est-ce pas simplement le destin de tous les enfants célèbres ? Nous surenchérissons.

J’avance vers elle dimanche matin, à la première charité d’enfants de son dernier film, Le Secret de Moonacre. Les mini-célébrités affluent sur le tapis rouge. L’acteur Devon Higgs de la série EastEnders, haut comme trois pommes, pose avec Charlie Wernham, le comédien de 13 ans issu de Britain's Got Talent. À côté d’eux se tient timidement en tutu et bottines l’actrice Maisie Smith, elle n’a que huit ans et pourtant elle monopolise déjà le marché des têtes rousses, ayant interprété à la fois la jeune Elizabeth I et la sœur de Patsy Palmer. La presse se rue sur eux sensiblement, et quand Dakota arrive, ils deviennent fous.

« Dakota par ici ! »

« Un sourire, Dakota ! »

« Dakota à droite ! »

Et les fans aussi :

« Tu veux bien signer mon programme ? »

« Je rêve de te rencontrer depuis si longtemps ! »

Et les nouvelles équipes de TV : « En quoi être Dakota Blue Richards est-il le plus avantageux? » Elle doit d’abord donner trois discours pour présenter son film sur trois écrans différents à l’intérieur du cinéma, il y a ensuite un paquet de posters de charité qui attendent sa signature, et finalement, il y a cette femme de l’Independent qui attend de lui parler ce dimanche. Elle s’assoie en face de moi, on dirait qu’elle va pleurer.

« J’en ai marre. Tous mes amis sont là, ils regardent mon film. Et moi je dois sortir et donner des interviews. »

Houlà. Une véritable voix d’adolescente et une attitude qui reflète bien son nouveau look. Elle n’est pas grossière, juste sincère. Et tandis que dans un monde parfait, la petite starlette devrait aussi bien pouvoir regarder les films qu’elle réalise, la réalité ne le lui autorise pas : elle n’a qu’un seul jour, aujourd’hui, pour promouvoir sa superproduction de la Warner Bros, due à la régence de son temps par des petites obligations juridiques évidentes, comme l’école.

Combien d’amis sont avec elle aujourd’hui ? Sept. Garçons et filles ? Oui. Des amis de classe ou issus des tournages ? Voilà qui provoque une nouvelle vague d’exaspération. « Les gens ne comprennent rien ! Je ne passe pas mes weekends avec des gens comme ça. Je connais ces personnes parce que je tourne avec elles, mais ce ne sont pas celles avec qui je voudrais me retrouver… Je suis juste une personne normale ! »

Ah oui, le fameux « normal ». Quand j’ai rencontré Freddie Highmore en 2007, l’acteur de Charlie et la Chocolaterie, il l’a aussi employé avec fréquence très touchante, en parlant de lui, de ses espoirs d’avenir, et même, le plus invraisemblable, comme partager la vedette avec Johnny Depp. Dakota raconte qu’elle a adoré travailler avec Natascha McElhone parce que « ça fait plaisir d’avoir des gens normaux dans les parages. » Vous pouvez constater pourquoi les enfants vedettes aiment tant le mot normal – c’est à la fois modeste, classique, auto-défensif, une excellente manière de dire quelque chose sans rien dire – mais en fait, quelle personne normale parlerait d’elle-même de cette façon ?

Dakota Blue Richards n’a pas été baptisée ainsi par hasard. Sa mère Mickey (abréviation de Michaela) – une personne calme et attentive à la Première – l’a choisi après avoir passé quelques temps aux Etats-Unis près du Dakota avec une tribu d’Amérindiens Sioux ; elle voulait lui donner le nom d’un lieu et d’une couleur, et elle a dit que le père absent de Dakota (non mentionné sur son certificat de naissance) était surnommé Blue. La mère et la fille habitent à l’extérieur de Brighton, où Mickey dirige un centre de traitements et Dakota – « Dee » pour les amis – est allée dans une école privée jusqu’à l’âge de 11 ans, puis elle est entrée à K-Bis, une école de théâtre.

Sa vie a changé quand elle s’est rendue aux auditions ouvertes pour le rôle de Lyra dans La Boussole d’Or et qu’elle a été sélectionnée sur plus de 10 000 fillettes. L’histoire de ce jour magique est sans cesse ressassée (elle l’a même raconté au Ellen Degeneres Show –ndt : un sitcom de CBC) : sa mère l’emmènerait seulement si elle promettait de ne pas être déçue si elle n’était pas choisie, et s’il ne pleuvait pas. Elle n’avait pas brossé ses cheveux ce matin-là, elle semblait « sauvage » – comme Lyra. Le directeur du film, Chris Weitz, a plus tard loué son « intelligence mélangée à un caractère sauvage ».

Gabor Csupo, qui a dirigé Moonacre et qui a travaillé avec plein d’enfants acteurs, m’a dit qu’elle était une star dès sa conception. « Ses émotions sont très secrètes, mais vous pouvez lire une large gamme de sentiments dans ses yeux. J’aime vraiment ce type d’interprétation, l’expression minimale. » Il raconte qu’elle sait parfaitement interagir avec un rayon laser et feindre qu’il s’agit d’un lion. « Vous savez, elle ne fait pas ça depuis bien longtemps, contrairement à certaines personnes qui jouent depuis l’âge de cinq ans. »

La Boussole d’Or a été réalisé dans la même optique et par la même franchise que Harry Potter : ils réaliseraient la trilogie A la Croisée des Mondes de Philip Pullman dans sa globalité. Mais le film n’a obtenu qu’un accueil mitigé et a irrité les Chrétiens Evangéliques, et le projet semble avoir été enterré. « Les gens disent, ‘Oh, j’aimerais vraiment le faire,’ » raconte Dakota. « Et ‘Nous devrions le faire,’ et ‘Nous devrions prendre ceci ou tel scénariste’ mais autant que je puisse le constater, personne N’AGIT vraiment. »

C’est une déception ? « Hum, un petit peu. Surtout que je savais que le film avait un gros succès. Il était le 109ième film faisant la plus grosse recette jamais vue. J’ai vraiment peur que le temps passe, qu’il arrive quand j’aurai 16 ans : je serai trop vieille, et ils me diront, ‘Nous allons prendre quelqu’un d’autre.’ Son petit visage semble un instant vraiment triste. Mais elle se retient. « Ce serait trop dommage, j’ai tellement aimé le deuxième et le troisième livres – possiblement plus que le premier. »

Suite à son succès à Noël dans le rôle principal de Dustbin Baby, une production pour la télévision qui révèle le passé d’une orpheline, son nouveau film, Le Secret de Moonacre, est une prodigieuse version du Cheval d’argent, un livre pour enfants d’Elizabeth Gouge publié en 1946. Une sorte de sous-Narnia pour filles, c’est un vieux conte de fées démodé que Warner Bros entreprend durement (« il possède la même publicité que (les oscars auspicieux de L’Etrange Histoire de) Benjamin Button, » ai-je entendu par hasard dans le couloir du cinéma). Il ne s’agit pas d’une série, bien que Dakota ait une suggestion. Elle pense que son personnage, Maria Merryweather, a dissimulé des tréfonds. « Je trouve que s’il devait il y avoir une suite ou quelque chose, il y aurait beaucoup plus à apprendre d’elle. »

Sous certains aspects, cette jeune fille opère bien au-delà de son âge. Pendant les trois mois qu’elle a passé en Hongrie à jouer pour Moonacre, il y avait une autre jeune personne sur scène : sa doublure (quelqu’un qui avait plus ou moins sa corpulence et sa taille qui se tenait à la place de la star pendant que l’équipe se préparait, réglait la lumière et cetera) – mais elle ne parlait pas un mot d’anglais.

Dakota s’amusait toujours, en aidant le Directeur de la Photographie et en mangeant la plupart de ses repas avec l’ensemble de l’équipe et des acteurs plutôt que dans sa loge : « Les seules fois où j’ai mangé seule, c’était quand j’étais vraiment fatiguée ou perturbée à cause de quelque chose ou encore si j’étais au téléphone avec un de mes amis, quand on préfère être seul. Mais vous ne pouvez pas être trop renfermée sur vous-même… Sinon ça commence à vous donner des allures de prima donna. Vous devez vous comporter comme dans une nouvelle école. Entrer simplement à l’intérieur, être confiante dès le départ et dire, « Salut, Je suis Dakota, ça ne vous dérange pas si je m’assieds à côté de vous ? »

Elle s’est aussi liée d’amitié avec un jeune acteur d’une vingtaine d’années, Augustus Prew, qui interprète Robin. La réplique de Dakota à lui et à son gang- « Je sais ce que vous êtes, vous êtes des vagabonds et des pillards ! » - est devenue une petite devise sur le plateau. Dans une première version du scénario, elle tombe amoureuse de Robin et il y avait une grande scène de baiser à la fin. Mais elle n’a jamais été tournée, ajoute-t-elle, avec une voix lourde de sarcasme, « que pouvait-il y avoir de plus commode ? Il n’a que six ans de plus que moi. » Plus tard, quand j’ai vu Prew à la première – tout en jeans serrés avec une cravate fine, parfaitement à la mode – Je crois avoir aussi compris pourquoi elle proposait une suite.

« On grandit beaucoup sur scène, » raconte-t-elle, « mais ça ne vous change pas pour autant. »
Le tournage l’a-t-elle rendu plus consciente de son allure ? « Oui. J’ai commencé à un âge où je ne me souciais absolument pas de mon apparence, mais le fait d’aller au maquillage tous les jours, et bien, c’est amusant, mais ça vous propulse aussi dans un état d’esprit où vous vous demandez, peut-être inconsciemment, pourquoi en ai-je besoin ? Qu’est-ce qui ne va pas avec moi ? » Quand elle a obtenu le rôle pour La Boussole d’Or, on lui a demandé si elle serait disposée à porter un recouvrement sur ses dents – elle et sa mère étaient horrifiées : « Hein, quoi ? » Finalement, elle n’a pas dû, et « Généralement, aucun de ces accessoires n’a beaucoup de succès avec moi, parce que j’ai encore de l’amour-propre. »

« Je suis une personne assez confiante. Ce n’est pas comme si je pensais à chaque fois, ‘Pouah, je suis vraiment moche’. Ma mère dit toujours que le maquillage sert à améliorer votre physique et que le maquillage que je porte sert seulement à me rendre encore plus jolie. C’est très agréable d’avoir ma mère ici pour me soutenir. » Sa mère est son accompagnatrice officielle sur le plateau, et sa grand-mère s’y prête parfois elle aussi. Dakota ne s’inquiète pas pour son poids non plus. « Je peux me goinfrer ou ne rien manger du tout, ça ne change rien parce que j’ai un haut métabolisme. Je pense qu’il y a un côté très adulte en moi qui peut s’occuper des problèmes – mais dès que je suis avec mes amis, je me comporte plutôt comme une enfant. »

Ah oui. L’année dernière son comportement puéril avait provoqué le scandale connu sous le nom de « la bonde du bonhomme de neige ». Générant ainsi des titres tels que « Dakota Blue Richards Qualifiée de ‘Voyou’ par les Résidants, » il a été rapporté par le Telegraph et un journal local parmi tant d’autres que la petite actrice de 13 ans a été « impliquée dans la destruction de deux sculptures de neige » près d’un marchand de journaux à Hove. La fillette et son « gang » avaient gratuitement détruit un bonhomme de neige et un chien-de-neige – lequel avait des morceaux de charbons en guise d’yeux. Abe Resteto, un marchand de journaux de 40 ans qui a participé avec d’autres membres de la communauté à la construction de ces « sculptures », raconte, « Nous avons mis notre cœur et notre âme dans ce bonhomme de neige. » Un autre résidant commenta : « Il semble que les enfants d’aujourd’hui ne peuvent pas s’empêcher d’être des voyous inconsidérés, même s’ils sont des vedettes de cinéma. »

Un article plutôt acerbe, non? Dakota roule des yeux. « C’était un groupe de vieux qui auraient dû le savoir. » La destruction, semble-t-il, a été provoquée : « C’était comme, ‘Si vous nous jetez de la neige dessus, on shootera dans votre bonhomme de neige.’ » En y repensant, son visage limpide s’obscurcit immédiatement. « Je considère vraiment que c’était un coup monté. Je ne suis pas fâchée, mais vous vous demandez sérieusement ce qu’il peut bien passer par la tête des gens quand ils pensent ‘Je vais raconter cette histoire.’ »

L’année dernière, ses photos personnelles ont été chipées et disséminées en ligne. « Je ne peux pas avoir de profils Bebo, MySpace ou Facebook, » soupire-t-elle, « parce qu’il y a des imposteurs et des visiteurs méfiants proclamant, ‘Tu mens, mets ta webcam’ ». Plus tard, je découvre en ligne une vidéo de YouTube mettant les fans en garde contre sept différents et faux profils d’elle. Ils ont des pseudonymes comme « Dee » et « BabyBlue » et présentent des étranges photos modifiées de son visage, superposées sur les corps d’autres jeunes filles. Sur un autre site, quelqu’un a écrit : « Elle va à mon école… elle est troooop nulle. » Serait-ce un camarade de K-Bis grouillant de jalousie ? Ou bien un vieux tordu qui tape n’importe quoi ? C’est un cybermonde angoissant. Après avoir vu certaines images de Dakota retravaillées, j’ai vraiment cauchemardé.

Honorablement, Dakota est une sorte de personne philosophique. Elle se dit agnostique, mais « ouverte au concept religieux » ; dès que le tournage s’est emballé, elle et sa mère ont offert à l’équipe et aux acteurs des présents éthiques issus du guide des Bons Cadeaux. Quand je lui demande si elle se sent sous pression en réalisant un film, elle répond que non : « Je ne m’inquiète pas parce que… Avez-vous déjà entendu l’histoire de l’étoile de mer ? » Elle me raconte que sauver la vie d’une seule étoile de mer échouée sur la plage parmi des milliers compte toujours. « Si vous faites ne fut-ce qu’une toute petite différence pour l’une ou l’autre, alors vous avez gagné. »

Maintenant, elle est prête à se précipiter dans le cinéma, aussi rapidement que ses hauts talons (non autorisés à l’école) le lui permettront. « La prochaine je vais mettre ça en annexe – on doit pouvoir voir son propre film ! » crie-t-elle. « Dakota Blue Richards doit avoir des airelles de deux centimètres de large ! Et elle doit boire de l’eau Fiji ! » « Elle doit boire l’eau du robinet, » réprouve sa mère, avant d’ajouter, à mon avantage : « Et vous n’avez pas de clause, n’est-ce pas ? »

Plus tard, après la fin des projections, je vois les familles émerger du cinéma. Il y a plein de fillettes de l’âge de Dakota, le visage ahuri par le film et l’émoi du jour, clopinants maladroitement dans des chaussures à talons, des hautes bottes, des wedges et autres sandales à la mode avec des talons énormes. Petites, regardez-vous à présent


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Mardi 28 Avril 2009 - 19:46:25
Soldat Bleu
Source : The Independant
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