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La lettre de Pullman
(Read in English)

     Entre 2005 et 2007, Philip Pullman a écrit régulièrement à ses lecteurs via des newsletters sur son site officiel, alors que les réseaux sociaux n'étaient encore que balbutiants. L'occasion pour lui de nous parler des livres qu'il était en train d'écrire, de la pièce de théâtre qui se jouait alors au National Theater de Londres, du film La Boussole d'Or alors en préparation ou de tout ce qu'il souhaitait partager. Pour les lecteurs non-anglophones, Cittàgazze traduisait alors les lettres.
     Cette page vous propose ces versions francophones...

     Bonne lecture !


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    Juin 2005

      Eh bien ! Cela a fait deux mois depuis que j’ai écrit un message ici, ce qui est beaucoup trop long. J’avais dit que j’essaierais de mettre quelque chose ici tous les mois…

      Le plus gros événement pour moi récemment a été le Astrid Lindgren Memorial Award. Ceci a impliqué une semaine à Stockholm et à de nombreuses reprises boire, manger et visiter des lieux et personnes intéressantes.

      J’ai partagé la récompense avec l’illustrateur japonais Ryoji Arai, dont je ne connaissais absolument pas l’œuvre, celle-ci n’étant pas publiée au Royaume-Uni. Il fait de délicieux livres débordant de couleurs dans une sorte de style « naïf » en fait très sophistiqué. J’ai mené avec lui une séance de dédicaces durant laquelle il couvrait chaque feuille de papier de lignes d’aquarelles et de gribouillis qui semblaient fait au hasard mais que j’ai remarqué comme étant en fait très précisément agencés. Il n’y avait pas tellement de communication entre nous, car nous n’avions pas de langue commune, mais nous nous sommes découvert un penchant commun pour les chaussettes très colorées.

      Nous avons visité un endroit nommé Junibacken, sur un île du port de Stockholm, qui est dédié à l’œuvre d’Astrid Lindgren et de divers autres auteurs jeunesse suédois. Vous êtes assis dans un petit train qui se déplace bruyamment devant diverses scènes illuminées et groupes de figurines ou maisons de poupées tirées des livres d’Astrid Lindgren. Je ne savais pas qu’elle en avait écrit autant. C’était très bien fait.

      J’ai été invité à faire un discours devant les membres suédois du Parlement, et j’ai donc naturellement profité de l’occasion. Avez-vous souvent l’occasion de dire aux politiciens l’importance des livres pour enfants ? Quoi que vous en pensiez, les hommes politiques suédois ne sont pas hostiles à cette idée. Le Astrid Lindgren Award a été créé par le Gouvernement Suédois lui-même.

      J’ai aussi parlé à la Librairie Royal et à la Maison de la Culture, qui est un lieu pour les expositions, débats, spectacles musicaux et théâtraux, etc. Ce qui ne cesse de me surprendre, c'est le nombre de Suédois parlant anglais et le parlant bien aussi. Il n’y avait pas de problème pour traduire ce que je disais à l’assistance adulte à qui je m’adressais, mais quand Ryoji Arai et moi-même nous adressions à des enfants, nos mots leur étaient traduits en suédois. En tout cas, certains d’entre eux. A un moment mon interprète a répété exactement en anglais ce que je venais de dire, et on a du lui rappeler qu’il aurait fallu que ce soit en suédois.

      Les enfants venait d’un certain nombre d’écoles qui avait étudié nos Å“uvres. A mon plaisir, il ont présenté une petite pièce amusante basée sur une scène de L’Epouvantail et son valet, qui n’est pourtant pas encore publié en Suède.

      L’apogée fut la cérémonie de récompense, quand la Princesse Héritière Victoria nous a remis à nous deux des diplômes magnifiquement peints et décorés. Je n’avais jamais rencontré de princesse mais je savais à quoi elle devait ressembler. Toute princesse se doit d’être charmante et belle. C’est dans le cahier des charges de son boulot. La Princesse Victoria était exactement comme cela. Il y a de nouvelles photos sur le site internet de l’Astrid Lindgren Memorial Award : www.alma.se

      Ceci m’amène à réfléchir sur ceci :

    LA MONARCHIE
      Si vous devez avoir une monarchie et une famille royale, alors la famille royale suédoise me semble le bon choix : peu de pompe dans la cérémonie, pas de sentiment que la famille royale soit différente de quiconque, modestie en tout, sincérité et humanité. Tout le monde lors de la cérémonie a traité la princesse avec respect voire affection, et non pas avec la déférence mielleuse et flatteuse mêlée à la terreur sociale que semble induire la famille royale britannique à tant de personnes. Le problème avec notre monarchie est qu’elle a été encouragée à se considérer comme nommée divinement, et les membres de la famille et leurs parasites en ont par conséquent une idée très exagérée.

      Ainsi c’est beaucoup trop grand. Comme quelqu’un l’a récemment fait remarqué, même la Sainte Famille n’avait que trois membres.
      Pour des raisons humanitaires on devrait la destituer. C’est simplement trop cruel pour les gens de les traiter ainsi ; de dire à un jeune homme comme le prince William "Peu importe tes talents, tes intérêts ou envies, tu ne feras jamais carrière, tu ne seras jamais autorisé à te faire une réputation ou contribuer à la société en tant qu’ingénieur, érudit, architecte ou quoi que ce soit d’autre excepté une sorte de marionnette qui inaugure les hôpitaux et fait des discours que quelqu’un d’autre a écrit pour toi. Tu vas perdre les années les plus vigoureuses de ta vie en faisant des conversations creuses avec des personnes qui seront désespérément nerveuses de peur de faire une bévue dans l’étiquette. Personne n’aura jamais de relation d’humain à humain avec toi, personne ne te contredira jamais, personne ne te dira jamais la vérité te concernant. Tu seras flatté, on te mentira, on rampera devant toi du matin au soir, ton attention sera disputée par les servants et courtiers, qui récompenseront ton désaccord par des excuses mielleuses devant toi et par une aigreur empoisonnée dans ton dos. Si tu arrives à persuader une pauvre femme à t’épouser, sa vie sera une misère. Rien de ce qu’elle fera n’échappera à l’attention sordide de la presse, et si elle dévie d’un rien des idées reçues de la beauté, toute photographie d’elle sera dénigrante au possible et son apparence, son choix de robes, son poids, chaque détail sera écorné sans la moindre pitié. Si tu divulgues ton opinion en public, tu te mettras la moitié du pays à dos, et si tu ne donnes pas ton opinion, tu passeras pour une tête vide. Et ainsi de suite, jusqu’à ta mort".

      Comme je le dis, il est trop cruel d’attendre de personnes qu’elles vivent ainsi.

      En face de cela, si on a besoin d’un chef d’état d’état pour des occasions formelles, et je pense qu’on en a besoin, le choisir par hérédité a de nombreux avantages. Cela place le monarque a dessus des clivages politiques, et les autorise à représenter tout le monde, cela évite de faire passer ce travail comme une sinécure pour politiciens sur le déclin ou, pire, pour des « célébrités » ; et ceci assure qu’il y a derrière une sorte d’expérience accumulée du travail. Mais la monarchie que l’on a dans ce pays est bien trop grosse et trop grossement grande. Une monarchie à bicyclette, comme elle fut assez irrévérencieusement nommée, une sorte de modèle d’Europe du Nord tel que les Suédois ont, c’est ce qu’il faut chercher. J’aime à penser qu’un futur monarque puisse tenir son rang à mi-temps, passe un jour ou deux à ouvrir le Parlement, recevoir les chefs d’états étrangers et remettre des médailles, et passe le reste de son temps dans des carrières utiles : devenir docteur, fermier, scientifique ou travailler pour le théâtre.

    Mais je ne crois pas que les nôtres puissent le faire à ce jour. Je ne crois pas qu’ils trouvent possible de réduire les choses. Ceci nécessiterait le plus grand effort de pensée, d’intelligence et du bon sens pour les extirper du cocon doré dans lequel ils sont nés, et je ne vois aucune de ces qualités parmi les Windsors, je le crains. J’aimerais qu’on me montre que j’ai tort, mais j’ attends sans espoir.

    Bon, voilà pour ce sujet.


    NOUVELLES DU FILM
    Il n’y en a pas. Je vous le dirai quand il y en aura.

    Profitez de l’été !
    Philip Pullman
    Sources et copyrights
    Les lettres originales proviennent d'une version désactivée du site web de Philip Pullman (www.philip-pullman.com), désormais uniquement accessible via Wayback Machine - web archive.
    Dernière mise à jour : 21/02/2020

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