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Interview de Ronan Broudin :.
08 Juin 2008 - 16:27:31 par Nef - Détails - article lu 73237 fois -

Ronan Broudin et ses récompenses



Ronan Broudin a 37 ans et est originaire de Plounévez-Lochrist en Bretagne. Il a récemment reçu 2 oscars dont celui des meilleurs effets spéciaux pour A la Croisée des Mondes.

Ce magicien de l'image à qui l'on doit le célèbre morphing de Chirac dans les Guignols travaille désormais chez Framestore à Londres dans le quartier de Soho.

Au cours de ses vacances en famille, il a bien voulu recevoir Cittàgazze pour parler de son métier et de son travail sur A la Croisée des Mondes.





Avais-tu lu A la Croisée des Mondes avant de travailler sur le film ?



En fait j'étais un gros fan d'Harry Potter avant. Je fais ce métier là parce que je suis fan de science-fiction et des légendes bretonnes et tout ça. Le pire c'est que j'étais à Oslo quand un copain m'a appelé pour Londres, un copain français qui travaillait à Londres, et qui m'a dit « Lis ces livres là parce qu'ils cherchent des gens pour travailler sur The Golden Compass » et je l'ai lu d'une traite. J'en avais marre de Narnia, d'Harry Potter, vraiment ça me saoulait. C'était toujours à peu près la même chose. Et là j'ai vraiment découvert un univers magique. Quand tu le découvres alors que t'es à Oslo en Norvège, tout de suite t'as plein de choses qui se passent. Visuellement quand je lisais le bouquin je me disais « Comment est-ce qu'ils vont faire ça ? Comment est-ce qu'ils vont faire les dæmons, les transformations, ... » Tout de suite c'était dans la tête complètement clair. Donc j'ai dévoré le premier. Le deuxième j'ai eu un peu plus de mal et, parce que je bossais vachement, donc le troisième je l'ai pas encore lu. Je l'ai attaqué mais là j'avais trop trop de boulot. Il est là, mais... J'ai lu le premier avant d'attaquer le film, avant de travailler dessus. Mais les deux autres c'était pendant et puis bon, on a un peu moins le temps du coup. Mais l'univers, il est complètement magique.



Quel genre de projet était-ce à Oslo ?



L'équipe a gagné l'Oscar pour les effets spéciaux pour The Golden Compass mais j'en ai gagné un deuxième parce que à ce moment là j'étais sur un petit court métrage d'animation. C'était l'adaptation en animation traditionnelle, des marionnettes, pour Pierre et le Loup et il gagné l'oscar du meilleur film d'animation. Donc c'était encore dans le rêve un peu. Pierre et le Loup on l'a tous fait quand on était gamin, en maternelle. C'était pour ça que j'étais parti là-bas et donc on m'a contacté après pour travailler sur The Golden Compass.



Tu travaillais déjà pour Framestore ?



Non, parce qu'en fait quand Denis, mon ami, m'a appelé, le projet n'avait pas encore débuté. C'était en décembre 2006, le projet n'avait pas encore débuté mais étant donné que j'étais déjà à Oslo, j'avais un peu quitté Paris et puis je pouvais bouger un petit peu. Je suis allé directement les voir. On a passé un entretien. Il m'a dit « Bon ça ne commencera qu'en mars. » Moi à Londres j'avais rien à faire alors j'ai un peu appelé les autres compagnies d'effets spéciaux et du coup j'en ai eu une. C'était MPC (Motion Pictures Company) qui eux cherchaient des gens pour Harry Potter donc ça reste un peu dans lemême registre de bouquin. Du coup j'ai fini Harry Potter et l'Ordre du Phœnix. Et pile quand j'ai terminé, j'ai attendu deux mois et The Golden Compass a vraiment bien commencé et ils recherchaient des gens. Moi j'étais parti à Londres pour vraiment bosser sur ce film là, parce que je l'avais lu à Oslo. Et je le voulais vraiment parce qu'il y a une telle richesse dans ce bouquin. Et en plus c'était New Line, le Seigneur des Anneaux, des films cultes. De toute façon, j'avais 5 ans quand j'ai vu Star Wars et j'ai dit « Bon je vais faire ça, je vais faire ce métier. » Et c'était vraiment le genre de bouquin que je voulais voir adapté.



En le lisant, avais-tu déjà en tête la façon de traiter les scènes ?



Pas du tout parce que en plus on est en tout trois compagnies. Il y a Cinesite, Framestore et Rhythm & Hues. Framestore, je savais qu'ils s'occupaient uniquement de tout ce qui est ours polaire : Iorek, Ragnar et la fameuse séquence finale. Donc je savais que tout ce qui était transformation de dæmon, interactions, c'était pas nous. C'était Cinesite qui est aussi une boite londonienne. Donc je savais à quoi m'attendre. Bon après je suis toujours un peu déçu par l'adaptation. Moi je le trouve un petit peu résumé. Et puis bon cette politique de finir le film avant la fin du bouquin... Le bouquin on le connait tous donc on sait comment ça se finit. Mais là, le fait de finir comme ça c'était un pari un petit peu risqué. Parce qu'ils sont pas sûr de pouvoir adapter la suite. Il y aura obligatoirement beaucoup moins d'effets spéciaux. Enfin moins impressionnants que pour le premier.



S'il y a une suite tu espères travailler dessus ?



En lisant les bouquins, il y a beaucoup moins d'effets spéciaux quand même. Enfin ce sera le troisième qui va vraiment percuter. Mais j'aimerais bien. Oui si jamais ça se fait, alors là je vais me battre comme je me suis battu pour essayer de bosser sur le premier. Ça c'est évident. Là en plus avec la grève des scénaristes à Hollywood, à Londres ça a tout repoussé jusqu'en septembre. Là je suis en vacances parce que j'ai pas de boulot. Donc il n'y a vraiment que les productions britanniques genre James Bond qui tournent pour l'instant.


[NdR : reparlant de la suite"> Je pense que c'est un bon pari parce que le second leur coûtera moins cher que le premier. Il y a énormément de séquences qui sont dans l'Oxford actuel donc il n'y a plus besoin de recréer tout l'univers que tu peux avoir dans le premier.






Sur ce plan, seules Lyra et les marches sont réelles. Tout le reste a été ajouté en post-production.


Faisons un petit retour en arrière. Comment en es-tu arrivé là et quels conseils donnerais-tu ?



Ben moi je l'ai fait moi-même tout seul. Mais Framestore par exemple, cette compagnie on l'appelle « Frenchstore » parce qu'il y a plus de français que d'anglais. Mais c'est surtout la 3D. C'est vague les effets spéciaux. Moi je suis dans une branche, c'est le « compositing, » c'est à dire que j'intègre toutes les images. Enfin tu connais photoshop ? Je fais du photoshop sauf que c'est sur 25 images/seconde. Moi c'est ça, je ne fais pas du tout de 3D. J'intègre la 3D dans l'image réelle. J'extrais Lyra quand elle est sur fond vert et je crée en fait l'image finale. Donc pour ça il n'y a pas d'école. Il n'y en a vraiment aucune. Il faut avoir la formation pellicule. Moi je viens vraiment du cinéma pur. J'ai même fait de la maquette, au tout début de ma carrière, et le numérique n'existait pas. Je me suis mis dans le numérique en même temps qu'il est arrivé en France. Et je ne suis pas du tout mathématicien, je ne suis absolument pas informaticien. C'est uniquement l'œil, la pellicule, le grain et puis avoir des idées pour que l'image soit réaliste. Casser la synthèse pour qu'elle soit le plus réaliste possible et inversement. Tous les gens avec qui je bosse, même les français, à Londres, ceux qui font le même boulot que moi, le compositing, ils viennent tous de BTS audiovisuel en grande partie. Moi j'ai fait une école privée de cinéma, mais ça coute cher. Maintenant de plus en plus ils développent des sections numériques, mais en 3D, un peu de compositing. La 3D, en France on est les meilleurs d'Europe.



On voit pourtant peu de productions françaises ?



Parce qu'il n'y a pas d'argent, il n'y a pas de réelle volonté de faire ce genre de chose. A Londres ce ne sont quand même que des productions américaines. Et ils vont les chercher à la sortie de l'école. Parce qu'ils ont une demande. Le meilleur moyen de travailler dans les effets spéciaux, c'est de faire une école. Il y a Supinfocom qui est la plus grande en France, C'est à Valencienne. Il pleut tout le temps, c'est pour ça ils sont habitués quand ils vont à Londres. Il y a même Walt Disney, les américains. Tous les gens qui sortent de Supinfocom ont pratiquement du boulot en sortant. Mais c'est en 3D pure. Pour les conseils : c'est la niak, c'est pas facile tous les jours. Faut vraiment pas le prendre comme un travail, autrement je serai à la Poste. On y passe des nuits, des heures, à vraiment triturer le pixel.



Triturer le pixel, c'est sur chaque image l'une après l'autre ou bien sur des ensembles ?



C'est sur un plan la plupart du temps. Quand je dis que c'est du photoshop, on a des logiciels, on met une clé et il va faire le traitement sur tout le reste de l'image. Ça c'est le rêve, ça marche jamais comme ça. Nous chaque plan même sur The Golden Compass c'était au final, il y avait la retouche image par image mais ça c'est la dernière petite touche. Après on a des filtres, comme rajouter du grain ou rendre flou la synthèse, qu'elle interagisse avec le tournage réel. Ça ce sont simplement des clés que l'on met. Heureusement on a un logiciel qui le fait. Le seul apport de l'informatique, c'est l'automatisation, c'est tout. Mais bon il faut quand même qu'il y ait quelqu'un derrière. Par exemple quand on clique pour extraire un fond bleu ou un fond vert, il va le faire pour pouvoir vraiment l'intégrer après avec le fond réel. Il le fait sur toute la séquence si la lumière n'a pas bougé, si l'actrice ne bouge pas trop. Maintenant on arrive carrément à ressortir les cheveux. Mais ce sont des bidouilles, on apprend chacun. Les softs sont tellement larges, donc chacun apporte son expérience. Même si on a un cheveu vert maintenant on arrive à le ressortir. C'est impressionnant mais bon au final ça peut se finir quand même au paint et tu dois le recréer à la main, ça existe. Pour les petits détails, pour pas que ça fasse trop flou ou effets spéciaux des années 60. T'es obligé toujours d'aller au plus haut, plus loin






Pas une image de réelle dans ce plan. Il s'agit d'une pure création de synthèse.


Vous étiez toute une équipe ?



A Framestore on était 250 en tout pour les effets spéciaux de The Golden Compass. On était uniquement 40 en compositing. Le reste, les 210, c'était uniquement la 3D pour les ours. Et On est que 40, et on récupère toutes les infos de ces 210 personnes. C'est un peu le marasme et le bordel.



Chacun fait un petit bout ou bien vous respectez un ordre logique ?



En compositing on a un responsable : un superviseur 2D compositing. Dans l'ordre pour The Golden Compass il y a eu 4 personnes qui sont allés chercher les Oscars. Il y a le superviseur général du film au niveau des effets spéciaux et après les trois autres compagnies. C'est à dire Cinesite, Framestore et Rhythm & Hues, qui est la seule compagnie américaine dans le film. Et dans chaque boite il y a un responsable 3D et un responsable de l'animation. C'est super compartimenté. Et puis au final il y a toi. La plupart du temps ces mecs là ils ont beaucoup de choses à faire. Toi tu récupères tous les éléments et le but du jeu c'est de créer l'image finale et de la sortir en temps et heure.



Chacun travaille son plan et c'est mis en commun ensuite ?



Voilà. Et ce qui est le plus compliqué, c'est pas de sortir le plan. C'est que justement toutes ces personnes sortent, dans la même séquence, des plans qui se ressemblent, qui sont raccords. Ça c'est ce qu'il y a de plus compliqué.



Ne serait-ce pas plus simple de confier une scène entière à une personne ?



Il y a un responsable par scène qui après dispatche, donne ses ordres et filtre tout avant de remonter l'échelon. Là pour The Golden Compass on était tellement en retard qu'on n'a pas eu le temps de mettre ça en place



Ça se voit à l'écran ?



Non. Le fameux combat des ours, on n'a eu que 15 jours. C'était la plus grosse séquence. En fait pendant le tournage, le montage a évolué. Le montage du film ne correspond en rien à l'écriture du bouquin. Et ils ont décidé ça vraiment au dernier moment. Octobre, c'était déjà un peu trop tard. Et donc du coup c'était devenu la séquence clé du film et pour Framestore la plus grosse. Donc on l'a finit, tout le monde a été mis sur cette séquence là. Par exemple la sortie de Iorek, toute la séquence où il est dans le village où Lyra croise pour la première fois Iorek. Ça, ça a pris un an de boulot. Donc il y a obligatoirement, je trouve, dans le film une perte de qualité qui fait vraiment très jeu vidéo parfois. Bon ça vient aussi du fait que tout est faux sauf Lyra. On perd en qualité, en texture des poils de l'ours. Ça se voit pas parce que la séquence est assez intense, rapide. C'est un peu dommage






La difficulté ici résidait dans la lumière. Lors du tournage, un projecteur était placé au fond pour simuler la lune. Eclairée de derrière, il y a un halo autour de Lyra. Quand Iorek saute par dessus, il faut effacer ce halo car elle se retrouve dans l'ombre de Iorek. Le halo doit revenir après son passage.


Question plus techniques : c'est filmé sur pellicule, projeté avec pellicule, mais le travail se fait sur ordi ?



Toute la pellicule est scannée en entier. C'est comme chez toi, tu scannes ça en négatif et nous on le récupère en données et on composite dessus.



Quel est le format d'image ?



Il y en a plusieurs, chaque compagnie, genre Kodak, a son format d'image. Nous on bosse en dpx, ça c'est le format inventé par ILM. Mais c'est vraiment particulier aux productions américaines. Le format de Kodak, c'est du cgi. En France c'était plus ça. Ça dépend en fait des scans sur lesquels tu fais le transfert entre la pellicule et les données numériques. Il n'y a aucune compression d'image. Ça prend une place considérable. Après il y a la 3d. Le format final pour du cinéma, c'est du 2K. Le format vidéo de base, que tu retrouves dans photoshop, c'est du 720x576. Le format 2K c'est du 2048 x 1080. À Londres eux ils n'hésitent pas, ils s'en foutent, on a de l'espace disque. Mais en France on bosse souvent en 1K qu'on gonfle après en 2K. Donc t'as une perte de définition un petit peu, mais étant donné que ça repart en pellicule, c'est pas comme si tu faisais un film uniquement pour une projection numérique. Il y a de la perte obligatoirement et nous le but du jeu c'est de re-compenser. Même à l'image finale, quand on intègre la synthèse dans le matt painting, c'est de recréer le grain et d'essayer de compenser cette perte qu'il y a pu y avoir au scan. Tout en pensant que bon ben voilà il y aura un report sur pellicule. Donc l'image sera un peu pourrie, donc faut pas aller trop loin pour ne pas avoir une image complètement crado et floue. C'est là où nous on a vraiment un boulot technique. Mais des gens s'en occupent. Il y a des spécialistes qui font le scan. Mais il faut quand même quand tu travailles tous les jours, que tu aies ça dans la tête. Par exemple nous, notre terreur, c'est que des gens de la synthèse nous envoient des blancs blancs. C'est à dire qu'il est blanc, un blanc pur. Quand tu vas refaire le transfert sur pellicule, l'argentique va bruler. Donc ce sera un blanc quand tu vas projeter le film, tu auras la lumière uniquement du projecteur parce que l'argentique n'aura pas imprégné l'information. Et pareil dans les noirs, si c'est trop noir, la pellicule va pas impressionner. Tous les blancs et noirs, à chaque fois, nous on est obligé de ... ils sont gris à chaque fois pour que la pellicule puisse imprégner. Parce qu'on est toujours dépendant de l'argentique, qui est une réaction chimique par rapport à la lumière que tu lui envoies. A partir du moment où tu lui envoies un blanc pur, toutes les particules d'argentique grillent, crament complètement et là c'est un gros souci parce que ça fait des aberrations à la projection. Ça c'est notre hantise à chaque fois, dès qu'on bosse avec la synthèse.



Comment sont transmises les données ?



Tout est par réseau. C'est en fait une énorme autoroute au sein de la boite où tout le monde calcule. Tu sais qu'à 19h30 il y a tous les mecs de la 3D qui vont calculer, lancer leurs plans, parce qu'ils s'en vont. Et là toi tu ne peux rien faire parce que c'est bouché, c'est l'embouteillage. Toi en fait quand tu calcules, par internet, tu dis « bon ben voilà lance moi ce plan là. » En fait c'est quelqu'un d'autre qui s'occupe de gérer tous les lancements de calculs de plans, des prioritaires jusqu'aux moins prioritaires. Qui gère la priorité des choses. Et toi tu t'en occupes pas. Mais nous au final on lançait en local sur nos machines. On chargeait les images sur notre disque dur, on travaillait en local pour aller plus vite parce que c'est pas possible. Le temps que tu appuies sur un bouton, tu attends 20 minutes que ton image apparaisse. C'est tout sauf dynamique et tu peux rien voir. Si tu lances un calcul et que tu es obligé d'attendre le lendemain pour voir quelle gueule ça a, tu te dis « merde non le flou il est trop flou, on refait. » Donc, on s'occupe de tout ça en fait, à mon niveau en compositing. C'est pas glamour. On en chie des fois. Narnia moi j'en pouvais plus, heureusement que je suis venu ici. J'ai encore des potes qui bossent dessus. Framestore, nous, c'est fini, mais je crois que MPC ils sont encore dessus. Moi quand je suis parti il y a 15 jours ils avaient encore 400 plans à sortir. Eux c'est des centaures et tout ça. Moi déjà au bout de quatre mois de blaireaux qui parlent j'en pouvait plus, eux j'imagine une baston avec des centaures, des minotaures et tout ça, wow.



As-tu besoin du son pour le compositing ?



Non heureusement. Pour la 3D ils en ont besoin pour le lipping. Quand tu fais un plan, dès qu'il est rendu, tu l'envoies, il est réintégré dans le montage. Et là tu as tous les superviseurs qui sont tous les jours à 9h du matin à ce qu'on appelle un « daylies » où en fait c'est tous les plans de la journée précédente qui ont été sortis. Donc dans l'heure qui suit, eux ils ont tout regardé, réinséré dans le montage, mis bout à bout. Ils comparent avec la version que tu as fait avant, après, et là ils te renvoient des mails pour te dire « voilà, là t'es plus magenta dans les ombres. » Que des détails ... et ça peut durer des mois et des mois. Sur Harry Potter j'ai passé trois mois uniquement et j'ai fait que 4 plans. Et sur des plans très très courts. Sur 2 secondes du film, tu peux y passer 3 mois. Faut être patient. C'est surtout ça. Un conseil pour bosser dans les effets spéciaux : faut être très patient. Mais c'est un métier formidable.



Étais-tu en contact avec l'équipe du film ?



Non, pas à Londres. C'est tellement compartimenté, c'est l'industrie. En France oui, beaucoup plus. C'est plus du cinéma, du 7ème art comme on dit et donc les équipes sont beaucoup plus réduites. Et je me souviens que je suis parti assez souvent sur de toutes petites productions. En France quand ça se fait, ils envoient toujours quelqu'un sur le tournage. Quand j'étais en France j'y allais assez régulièrement. Parce que en plus, via mon cursus, j'avais été machino avant de bosser en numérique pour pouvoir manger. Donc j'étais habitué au tournages et il y a des choses que tu peux demander plus facilement, des termes techniques. Un mec qui sort de l'école, qui n'est jamais sorti de sa salle avec son ordi, tu le mets sur un tournage et c'est Rex le chien perdu. Il ne pourra pas poser les bonnes questions. Sur un tournage, c'est un peu particulier et il faut savoir être là au moment où il faut. Dès que toi tu as besoin d'un scotch pour traquer ton image, il faut être assez réactif, y penser avant et savoir à quelle personne demander. Ça non je le fais pas à Londres. Le but du jeu maintenant c'est de devenir superviseur.



Il y avait pourtant des équipes qui travaillaient dans les studios de Shepperton ?



Ça c'est pour la supervision. Les superviseurs sont sur le tournage. Morris pour Framestore. c'est lui qui a inventé le système, parce que lui il venait de l'animatronics (les marionnettes contrôlées par ordinateur). Pourquoi Framestore a eu tout ce qui était ours ? Lui il avait créé un lien entre l'informatique et le tournage. [NdR : voir vidéo à gauche"> En fait, lui il travaillait l'animation qui était faite en même temps sur le tournage. Quand Lyra est sur le dos, tout avait déjà été calculé sur ordinateur. Et lui, il arrivait avec ces données là sur le tournage et il y avait une grande marionnette qui simulait, qui refaisait exactement les mêmes mouvements que la synthèse. Et ça c'est lui, c'est Ben Morris qui est à la base de ça. Et c'est un peu grâce à ça que Golden Compass a réussi à gagner l'Oscar parce qu'en face on avait Transformers et Pirates des Caraïbes. Visuellement, ça tabasse, c'est énorme. Mais c'est du déjà vu, du déjà fait. Alors que là l'interaction avec Lyra et l'ours parfois c'est bluffant. C'est pas la première fois qu'on voit des animaux qui parlent, c'est pas ça qui a fait gagner. D'ailleurs ça a été un grand marasme sur les blogs « pourquoi Golden Compass a gagné l'Oscar des effets spéciaux face à Transformers ? »



Quand as-tu vu le film ?



Je l'ai vu ici en Bretagne avec mes parents, à Brest. Une fois qu'il était sorti. En VF. On était d'ailleurs écœurés qu'il n'y ait pas eu de projection technique. D'habitude il y a toujours une projection avant la Première et nous, New Line ne nous ont même pas invités. Ils en ont fait une après, mais tout le monde avait décidé de boycotter. Parce que on en avait quand même bien bavé. Nous d'habitude pour tous les films (Harry Potter, etc.) ils prennent tous les cinés et hop. Bon c'est le dimanche à 9h du matin mais on y va. New Line a surtout voulu vendre [NdR : projections de presse"> parce qu'ils étaient dans la merde financière donc c'était beaucoup du people et tout mais tous les techniciens, on a pas été invités. Donc ça a pas mal gueulé et ils en ont organisé deux uniquement alors qu'il en fallait 5 ou 6 vu le nombre de gens qui avaient bossé dessus. A Framestore certains y sont allés, moi personnellement, j'ai boycotté, j'y suis pas allé.


Le film on l'a fini, la post-prod. Le dernier plan c'était le 29 novembre. Après maintenant il y a l'Oscar donc c'est bien. On en chie vraiment, mais quand il y a une récompense comme ça, c'est magique.



Que devient la statuette ?



Elle est à Framestore. Pendant notre séance photo, le superviseur qui est allé la chercher là-bas à Hollywood, lui c'est la première fois qu'il la voyait depuis le jour où il est parti la chercher. A mon avis, ça doit être dans un coffre. C'est moins glamour, c'est pas sur la cheminée. Je peux même pas te dire où est-ce qu'elle est. Il n'y a que les photos placardées sur la vitrine. Lui c'était la première fois aussi qu'il le voyait pendant une séance photo.



Comment as-tu appris que tu avais gagné l'Oscar ?



Pour Le BAFTA, j'étais devant la télé. Les Oscars c'est le lendemain matin. Déjà on va tous au boulot et on regarde tous nos mails. Moi je suis arrivé à la bourre parce que j'avais fini tard. Et donc il y a Denis qui me dit (enfin c'est mon pote français, mon ancien stagiaire en plus, c'est lui que j'ai formé) « Ronan, t'as gagné 2 oscars ! » je comprenais pas « Ah bon on a gagné Golden Compass putain c'est génial, excellent. » « Non mais toi t'en a deux ! » Je dis « Quoi ? Oh putain de merde » et là j'étais entouré de britanniques qui même eux ont compris. Il y avait aussi Pierre et le Loup pour le meilleur court métrage d'animation et j'avais appris juste le jour d'avant qu'il était nominé. Et c'était face à deux ou trois films entièrement en synthèse et je me suis dit « Bon laisse tomber » alors deux... Là c'était trop quoi ! Et puis ben voilà je crois que ça a été un peu le seul moment de joie malheureusement parce qu'on était à la bourre sur Narnia donc fallait retourner au turbin. Bon après il y a le patron qui est quand même passé à tous les étages avec du champagne et tout mais il n'y a pas vraiment eu de fiesta. On est d'ailleurs les seuls parmi les trois compagnies à avoir nos photos avec l'Oscar. Il y a vraiment que Framestore qui a investi un peu par respect pour les techniciens, au moins ça. Les autres ils ont rien. J'ai des amis graphistes chez Cinesite et ils n'ont pas ça, ils n'ont même pas leur photo. Pour moi c'était important, c'était plus pour ma famille mon entourage et tout ça, moi je sais que je l'ai. Donc il est dans la tête et de toute façon dans mon CV c'est écrit. Moi c'était plus pour en faire partager ma famille qui m'a suivi et soutenu pour en arriver là, surtout.


Ronan et ses collègues avec l'Oscar et le BAFTA


Ça doit être un avantage professionnellement ?



Oui, pour l'instant je ne peux pas vraiment en parler, il y a une telle crise, on verra ça en septembre. Je suis vraiment super content que ce soit avec ce film là, beaucoup plus qu'avec Harry Potter.



Voit-on différemment le film quand on passe des mois à travailler dessus ?



Oui c'est vrai des fois tu as envie de taper. Oui il te faut un certain temps pour pouvoir en sortir. Quand tu as passé des nuits, tu vois tous les problèmes quand tu le vois projeté après. Tu vois toutes les erreurs, tout ce que tu n'as pas eu le temps de faire, tout ce qu'on t'a pas donné vraiment le temps. Donc tu te caches les yeux quand il y a tes plans qui vont apparaître. Parce que toi tu sais que tu n'as pas le temps, il est 6h du mat et il faut que ça parte justement au shoot, au transfert pellicule. Moins pour Golden Compass mais pour Narnia, moi j'avais des plans où je devais avoir 15 jours pour pouvoir le faire sauf que la production avait décidé qu'il devait sortir dans le teaser. Donc il fallait le sortir, qu'il soit définitif et je n'avais qu'une journée au lieu de 15 jours. Donc là tu as une descente d'organes... Toi avec une certaine conscience professionnelle tu vas essayer de donner le maximum mais quand tu sort le plan tu te dis « C'est de la merde... » Personne ne le voit.



Tu le retravailles pour la version définitive ?



Pour Golden Compass oui j'en avais un justement d'ailleurs qui étais dans le teaser et qu'on a retravaillé après. Mais pour Narnia non, il sera tel quel et après ils m'en ont sorti deux autres, j'ai eu le même mais pour les japonais. Pour le teaser japonais parce qu'ils adoraient le blaireau qui parle et donc étant donné que moi j'étais sur cette séquence là. Donc j'en ai eu trois à faire en une semaine. Donc c'est pareil, tu livres le plan et tu te dis « Bon, advienne que pourras. » Mais il y a un moment donné, tu ne peux pas aller plus loin, t'as pas le temps, pas d'échéance. Golden Compass, les effets, j'étais vraiment content. Ça passe très très bien, ils sont réussis mais bon c'est parce que c'est tellement énorme que tout est quand même bien fait. Tu ne peux pas non plus dire « Ah non j'ai fais complètement de la merde. » En France oui, chaque fois je me cachais les yeux. Il n'y a vraiment que Renaissance, film en synthèse noir et blanc. Là j'étais un peu content. Mais quand tu bosses sur Narnia, Golden Compass ou Harry Potter, tu regardes plus ce que les autres ont fait. Parce qu'il y a tellement de boites différentes qui bossent dessus, t'as pas vraiment un vrai suivi. Souvent les effets spéciaux, étant donné qu'ils dispatchent quand même pas mal, la qualité varie.



Dans A la Croisée des Mondes, il y a-t-il un défaut que tu vois mais qui passe inaperçu pour le public ?



Pour être honnête, oui. A la limite c'est pas vraiment un problème d'effets spéciaux. Bon le côté scénaristique on en a déjà parlé, j'ai trouvé que le scénario est trop court et qu'ils en mettent plein la gueule pour quelqu'un qui a pas lu les bouquins... ils le font un peu à la Seigneur des Anneaux sauf que c'est un concentré et faut s'accrocher. Et autrement je trouve que c'est plus au niveau du design. C'est surtout la baston finale, quand Lyra libère tous les gamins de l'hôpital. D'un autre côté ils ne pouvaient pas non plus, c'était de nuit, dans une banquise, dans le grand nord. C'est vrai que visuellement il n'y a pas beaucoup d'accroche. C'était un univers un peu difficile à créer et j'étais super déçu parce que c'est très plat. Le montage du coup est très intense, donc ça passe, mais c'est plat j'étais vraiment super déçu visuellement.






Encore une fois, que de la synthèse.


As-tu travaillé sur les scènes où les dæmons explosent ?



Non c'est Cinesite qui les a faites. Nous on récupérait les plans qui étaient déjà
travaillés par eux et on intégrait l'ours dedans ou l'inverse. Des fois on envoyait le plan de base avec l'ours et eux ils ré-intégraient tous les daemons qui explosaient, plus les sorcières. Mais non, nous on ne s'est pas du tout occupé de ça. Donc des fois un seul plan est fait par 3 boites différentes.



Y a-t-il beaucoup de plans inutilisés ?



Très très peu. J'étais assez étonné. J'ai travaillé là où Lyra arrive dans le château de Ragnar et il y en a eu sur 50 plans. Il n'y a eu que deux qui ont été vraiment écartés du montage. Mais nous c'était assez particulier, parce que l'ours, tout est pratiquement en synthèse. Par exemple tout le combat des ours, aucun plan n'a été supprimé parce que tout était déjà calibré de telle façon, c'était à l'image près. Et étant donnée qu'elle avait grossie (la séquence) vu que c'était la séquence finale, ils ont vraiment pris tout, tous les matériaux qu'on a pu leur livrer pour faire cette séquence là. Donc il y en a eu très très peu. Quand je compare par rapport à Harry Potter où c'était le yoyo. Pendant un mois j'ai bossé sur un plan, on me dit « Ben non il est viré du montage. » Ok... Deux jours après il te rappelle « Non non, non seulement il n'est pas viré du montage mais en plus il doit être dans le teaser donc il faut ... » Non pour tout ce qui est ours, ils ont tout gardé. Je pense pas qu'il y aura d'énormes découvertes dans le DVD, de nouvelles séquences ou quoi que ce soit. En tout cas, pas pour l'ours.



Quelle scène préfères-tu ?



Moi c'est vraiment tout le traitement que Cinesite a pu faire. Il y a une séquence sublime parce que la lumière est vraiment pas évidente, au tout début, quand Lyra est enfermée dans le placard dans le petit salon. Il y a Craig Daniel qui présente la chose, je trouve la lumière... Parce qu'en fait quand tu regardes bien, les fenêtres, c'est pas des cristaux, on a l'impression que c'est des lentilles. Et au tournage ils ont fait ça et ça te créé une lumière, ça fait des aberrations chromatiques et ils les ont recrées en 3D sur le dæmon de Lyra et c'est sublime. C'est vraiment sublime, dans le poil. Autant le singe je le trouve très laid et très moche. Je suis désolé mais il est immonde, autant le furet, moi j'y ai cru. T'as vraiment des reflets dans les poils qui correspondent à l'aberration chromatique crées par les lentilles de la fenêtre et ça c'est super chaud. Ça c'est de la réintégration de la synthèse. C'est recréer des aberrations que avant on voulait éviter dans le cinéma mais que maintenant on recréé en synthèse, en faux et là ouais vraiment j'étais super impressionné, vraiment. C'est un boulot de... Wow. Des fois tu regardes le décor. Si jamais tu les mets pas sur le dæmon, ça va faire synthèse. Parce que sur la table, dans une partie du décor, elle y est. Ça, soit tu l'enlèves soit tu la rajoute sur la synthèse. Soit tu l'enlèves du plan de base ; sauf que quand c'est dans toute une séquence, il faut partir du principe qu'il va falloir que tu la rajoutes. Parce que autrement ce sera pas raccord et lui il ne sera pas intégré à l'image. Et c'est ça notre boulot en fait. Des fois il y a des trucs très laids qui ont été faits au tournage mais on n'a pas le choix il faut les rajouter et trouver une solution parce que autrement tu regardes et ça fait de la synthèse collée dans un plan. Faut retrouver les mêmes directions de lumière et ça marche pas tout le temps. C'est ces plans là vraiment sur le furet, je suis resté bluffé, complètement. C'est le genre de plan que j'aurais aimé faire.



Quel est le plan dont tu es le plus fier ?



Non. J'en ai un que je trouve à chier, c'est mon dernier. Ça a été le pire, ça
a été mon tout dernier et on l'a fini. En fait il n'y avait plus que 2 plans à finir. Il n'y avait que Denis et moi.
Parce qu'on avait justement cette deadline du 29 novembre. Ce plan où il y a le casque qui vole et Lyra. Denis lui il avait le plan où Ragnar tombe. Là où Iorek lui mort le cou et Bim. Et c'était les deux plans qu'il fallait qu'on termine. Pour nous, tous les deux, on a finit tellement en speed que pour nous c'est les pires. Après les meilleurs, c'est les plans qu'on voit le moins où on a pas l'impression qu'il y a du travail dessus.






Le plan en question. A noter qu'à l'origine, Roger se trouvait à côté de Lyra. Il a fallu le gommer.


Sur quel film as-tu préféré travailler ?



Il n'y en a aucun que j'ai vraiment regretté. Il y a Immortel, de Bilal. Mais bon c'était un concept. J'étais vraiment fan de la BD et tout, et bosser en France là-dessus. Mais je crois qu'il a fait n'importe quoi parce qu'il mélange tellement de synthèse, de personnages réels et tout. Au final ça fait un gros n'importe quoi. Alors qu'au contraire ses BD sont quand même bien figées, bien construites. Là en plus c'était dur, vraiment dur. C'est vraiment le seul film où j'ai le plus de regrets. Tous les autres non, je les regarde tous avec plaisir. Tout le monde a halluciné sur Zidane mais on a pas fait grand chose. Mais tous les plans étaient retravaillés quand même. Mais même ça je continue à regarder tranquillement.



Beaucoup d'autres français dans l'équipe ?



Au niveau de la 3D, oui il y en avait énormément. Mais dans mon équipe de compositing en fait on était quatre, quatre français, c'est que des copains. Enfin au début c'était des copains de boulot et on est vraiment devenus tous des amis et vraiment une équipe, on s'entraide de tout. Denis il y a 10 ans c'était mon stagiaire. Il était sorti de son BTS audiovisuel. Je l'ai eu comme stagiaire et je l'ai formé. On est tous ensembles. Et eux ils y sont encore là. Yann c'est pareil en fait, lui il venait plus de la pub, il en avait marre et quand je l'ai croisé sur Zidane, on est resté amis. Geoffroy lui c'est pareil, il était prof en fait mais il connaissait le soft qui s'appelle Shake, celui sur lequel nous on bosse. Donc il donnait des cours aux gens mais il n'avait jamais bossé sur des productions réelles. Et donc on s'est croisé aussi et on est tous partis ensembles à Oslo. Après moi je suis parti à Londres et eux, quand ils ont cherchés des gens à Londres, ben je les ai ramené. Et là Yann par exemple est sur le prochain Batman. On est vraiment un gros groupe de potes et puis on aime bien tous la même chose, la SF, les comics,...



Vous choisissiez les films en fonction des goûts ?



Non pas du tout, il faut bien manger quand même. A la Croisée des Mondes, ça vraiment je voulais, et on savait qu'il allait y avoir du boulot. À chaque fois il faut que tu y sois au tout début tu dis « Bon je peux être là. » Après les gens ils se souviennent de toi et ils disent « Ah ouais tiens on va le prendre. » Après il faut que tu fasses tes preuves. Autant en 3D les français sont très reconnus, en compositing non, pas du tout. La preuve, Denis lui ça fait 3 ans qu'il est à Londres et quand moi je l'ais rejoint, on était que deux français au compositing dans toute la Grande-Bretagne. Maintenant les boites se sont rendues compte qu'il y avait quand même un potentiel. Il y a 6 français maintenant et que des potes à moi, dont quatre bretons.



Ça paye bien de travailler sur A la Croisée des Mondes ?



Non... si ça paye très bien, enfin suffisamment pour pouvoir vivre à Londres, mais c'est tout. Et puis gagner un Oscar ça paye pas mieux. Non je suis mieux payé quand je vais bosser à Oslo, parce que là-bas quand tu rentres, c'est super dur. Étant donné qu'il n'y a pas d'école. A Londres par exemple tu commences « runner » (c'est le mec qui t'apportes ton courrier, qui nettoie tes mugs et tout ça) et donc ces personnes qui ont déjà fait une école de cinéma ou quoi que ce soit, ils commencent comme ça. Pendant qu'ils sont runner ils ont droit à des professionnels qui viennent leur donner des stages. Donc tu passes par tous les niveaux, tous les stades, il faut que ce soit au moins 5-6 ans avant de pouvoir toucher et être au compositing pur. C'est très très long et t'es payé que dalle, vraiment que dalle. Moi étant donné que j'étais français, on commençait ils étaient un peu à la bourre, ils te revoient un peu toujours le tarif à la baisse. Mais bon ça va, ça peut remonter très vite. Mais c'est à toi de montrer tes qualités. Mais c'est tellement compartimenté que tu as très peu moyen de dealer ton salaire. Si ils estiment que toi tu as un niveau. En plus ils adorent les niveaux « middle, senior, junior » et moi je suis rentré sur Golden Compass, de toute façon je voulais y bosser. Donc j'ai mis mon salaire un peu à la baisse, mais c'était 150£ [NdR : environ 190€"> par jour. C'est pas non plus mal payé, mais bon vu le prix des apparts et de la vie à Londres, le transport, t'y arrives tranquillement. Et puis les heures sup sont pas payées. T'esfree-lance là bas, t'as pas la sécurité comme si tu étais un intermittent du spectacle ici en France. Quand ton contrat se finit, il se finit. T'as intérêt à avoir trouvé quelque chose après derrière.






Lyra bien sûr est réelle. Pour composer cette image, il a fallu faire le lien entre synthèse et réel sur des "lignes." Lyra permet de faire un lien bien sûr, tout comme l'espèce de boudin au sol. Si le lien entre les deux est fait dans un espace dégagé, il sera probablement vu à l'écran.



Liens
Ronan Broudin sur IMDB
Framestore CFC
Pierre et le Loup
Montage vidéo des 6 plans

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08 Juin 2008 - 16:27:31
Nef
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