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Critique de Il était une fois dans le Nord :.
Mercredi 02 Avril 2008 - 19:45:03 par Anne-Emmanuelle - Détails - article lu 1562 fois -

Il était une fois dans le Nord, de Philip Pulman




Critique du nouveau livre de Philip Pullman



Pour ceux qui ont été déçus par le film grossier et amputé de plusieurs passages La Boussole d’Or, c’est un vrai bonheur d’être de nouveau en présence de l’authentique créativité d’A la Croisée des mondes à travers un autre livre. Quand Lyra a rencontré Lee Scoresby, l’audacieux aéronaute américain, et a gagné la loyauté d’Iorek Byrnison, l’ours en armure, tous les deux étaient de vieux amis, mais dans ce conte, ils sont encore jeunes. Il était une fois dans le Nord raconte comment ils se rencontrent, réunissent leurs forces et se sauvent mutuellement du danger. Comme vous pouvez le deviner d’après le titre (un clin d’œil à Il était une fois dans l’Ouest, de Sergio Leone) Pullman nous offre une sorte de western, saupoudré de magie.


Scoresby vient de gagner son ballon au poker et n’a qu’une vague idée de comment le faire voler. Il est à la recherche d’aventure, ou d’un emploi, et lui et Hester, son daemon-lièvre, trouvent les deux dans le port de Novy Odense. Un politicien ambitieux, Poliakov, tente d’attiser la haine entre les hommes et les ours, et il propose un travail à Lee. Charmé par sa fille, belle mais stupide, Lee est tenté jusqu’à ce qu’il découvre que Poliakov a déjà un homme de main qui travaille pour lui : McConville, que son daemon-serpent à sonnette désigne comme un méchant. Une fois que les deux hommes se sont vus, ce n’est qu’une question de temps avant qu’eux et leurs daemons ne se battent et, sans aucun doute, le point culminant de cette histoire sera particulièrement apprécié par les garçons.


Le sens de l’honneur laconique et sceptique de Lee et Hester leur fera gagner le cœur de tous. Ce monde parallèle, où les âmes sont visibles sous formes d’animaux, ou daemons, fait constamment appel au sens moral du lecteur, y compris parce qu’il réutilise à la fois des éléments provenant de contes de fées ou de l’imagination débordante de Philip Pullman. Les fans trouveront une étrange ressemblance entre le sinistre pistolet que Poliakov garde en réserve et celui que Sally Lockhart fait exploser dans Le mystère de l’étoile polaire.


Ici, la responsable de la brutalité et de l’avidité n’est plus l’Eglise mais l’ambition politique aidée par la peur et la cupidité, et finalement mise en échec par l’amour et le courage. Mais Lee étant un jeune homme et non un enfant, on peut apprendre, quand il rencontre la fille de Poliakov, que le corps de celle-ci « avait sa propre forme d’intelligence, comme celui de Lee, et leurs deux corps avaient beaucoup de choses à se dire. » Sa retenue est récompensée de façon plutôt satisfaisante.


Contrairement à celle Tolkien, C.S. Lewis ou J.K. Rowling, l’imagination de Pullman n’est pas rehaussée mais plutôt amoindrie par les effets spéciaux au cinéma, et ce parce qu’il joue déjà avec suffisamment de créativité sur la nature de la réalité. Le post-modernisme (NdlT : courant ne comprenant aucune règle stricte, permettant toutes les formes d’expression) a toujours été plus approprié à la littérature pour enfants qu’à celle destinée aux adultes ; les allusions à la véracité de l’histoire que nous venons de lire (fait-elle partie de la dissertation de Lyra sur les aspects du commerce arctique ?) permet à la narration de sortir de son cadre, tandis que nous, lecteurs, ne rêvons que de nous plonger dans l’histoire et de découvrir qu’elle est vraie.


Tout au long de ses 104 pages, Il était une fois dans le Nord est à la fois une aventure passionnante et une histoire philosophique proche des courts romans du même auteur (J’étais un rat !, Le Comte Karlstein et La mécanique du Diable). Il comporte des additions : des extraits du livre à moitié détruit de Lee sur Les Eléments de navigation aérienne, un article de journal mensonger et, sur la quatrième de couverture, une planche explicative sur comment approcher votre ballon du Pôle autant que possible sans être « aspiré par le maelström polaire vers une mort certaine et horrible ». Par comparaison avec la grandeur épique d’A la croisée des mondes, qu’on peut comparer à celle de Milton, nous nous approchons ici davantage d’un poème de Blake.


Ce livre est à la fois exubérant, intelligent et amusant, très différent de la précédente nouvelle de Pullman Lyra et les oiseaux ; les ravissantes gravures de John Lawrence et la petite taille du livre le rendent agréable à regarder, toucher et tenir. L’histoire de cow-boy est une forme qui connait un renouveau tardif (comme nous l’a montré l’an dernier The tenderness of wolves, de Stef Penney, non traduit en français) : un rétablissement héroïque de la justice doit se cacher derrière des actions qui semblent simples. Une fois de plus, Philip Pullman a créé une œuvre qui enchante les enfants mais séduit également les adultes.






Traduction de Lùthien-Tinùviel pour Cittàgazze

Détails
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Mercredi 02 Avril 2008 - 19:45:03
Anne-Emmanuelle
Source : TimesOnline
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