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Un jour chez Lyra :.
Samedi 04 Novembre 2017 - 19:13:05 par Haku - Détails - article lu 1955 fois -

Un jour chez Lyra

Texte et photos: Haku pour Cittagazze.com (sauf mention spécifique)
Gravures : Chris Wormell
ENGLISH VERSION


Nous sommes le 18 octobre 2017. Demain paraîtra, après plus de quinze ans d’attente, La Belle Sauvage, nouvelle incursion de Philip Pullman dans l’univers d’A la Croisée des Mondes et premier tome d’une nouvelle trilogie. Ayant très tôt décidé de me rendre sur Oxford pour le lancement du livre (car après tant d’années à son service, Lyra méritait bien que j’assiste à un midnight launch chez elle), j’ai eu l’immense honneur (et la joie) d’être invité à la conférence de presse de lancement mondiale, agrémentée de deux visites bonus, en tant que représentant de Cittàgazze.com, avant de finir ma journée dans une librairie pour décompter les minutes nous séparant de la sortie officielle du livre...


Organisée par Riot Communication pour le compte des éditeurs David Fickling Books et Penguin Random House, la conférence de presse voit les choses en grand : les médias sont invités dans le Convocation Hall de la Bodleian Library, en plein cœur du de l’Université d’Oxford, ville aux ruelles pleines de mystères et à l’horizon crénelé des tourelles de ses nombreux colleges. La sortie imminente du livre s’y traduit ce matin-là par quelques indices : la librairie Waterstones a fait venir quelques jours plus tôt Chris Wormell pour qu’il décore sa vitrine aux couleurs du nouveau livre, l’autre librairie du centre, Blackwell’s a également décoré sa devanture aux couleurs du livre et, me promenant en avance le nez au vent à deux pas du point de rendez-vous, je repère même Philip Pullman prenant la pose pour un photographe avec en arrière-plan les pierres vénérables de l’université... Oui, je suis dans le monde réel. Le livre que l’on attend tant n’est plus une chimère !



P. Pullman prend la pose le 18 octobre 2017 à Oxford



Il faut avouer que nous sommes choyés lors de notre accueil à la conférence de presse. Invités dans un bâtiment magnifique, boissons et petites viennoiseries nous attendent, ainsi qu’une… clause de confidentialité, car pas un mot ne doit filtrer quant à ce qu’on verra, entendra ou lira d’ici à minuit passée de une minute - il ne s’agirait quand même pas de spoiler des milliers de lecteurs ayant patiemment (parfois) attendu près de 17 ans. Mais le vrai dilemme n’est pas de garder sa bouche cousue ; il vient surtout des trésors qui nous sont remis : un merveilleux sac à l’effigie de La Belle Sauvage contenant rien de moins que le sésame absolu (le livre lui-même) mais aussi un exemplaire de Lyra’s Oxford (on comprend mieux pourquoi après lecture du nouvel opus), de nombreux documents relatifs à la sortie du livre, des informations et sur simple demande (formulée sans hésitation) un superbe livre sur la Bodleian Library qui accueille l’évènement ainsi qu’une copie de Daemon Voices, sensé pourtant ne sortir qu’à compter du 2 novembre. Autrement dit, le sraffie que je suis se retrouve soudain avec deux livres inédits de son auteur de prédilection dans ses petites mains et le dilemme odieux d’avoir à choisir lequel il ouvrira en premier. Mais tout juste ai-je le temps de lire les deux premières pages des aventures de Malcolm que, déjà, on nous invite à prendre place pour la conférence…



Le Convocation Hall vu depuis son antichambre



L’écrin est superbe, âgé de quatre siècles et toujours paré de sa superbe d’origine. Le Convocation Hall est rectangulaire en pierres blanches richement lambrissées, éclairé par de hautes fenêtres dentelées sous des voûtes ciselées et aménagé sur sa longueur de sièges ancestraux en bois sombre sur lesquels les convives se font face de part et d’autre de l’allée centrale tandis que les intervenants occupent une estrade en bout de salle, visibles de tous. Le cocon est cossu, douillet et fastueux, et en phase complète avec l’atmosphère des premières pages des Royaumes du Nord. Nous sommes une cinquantaine d’invités représentant la presse écrite ou en ligne, et des titres anglais et étrangers aussi prestigieux que The Guardian, The Bookseller ou The New York Times côtoient le journal des étudiants d’Oxford ainsi que votre serviteur dévoué (et émerveillé).


Francesca Pow, directrice de Penguin Books nous accueille en qualifiant Philip Pullman de « conteur le plus respecté et aimé de notre temps », n’hésitant pas à qualifier la trilogie de « classique moderne ». Reprenant les termes de langage du (fabuleux) article du New York Times publié quelques jours auparavant, elle passe bientôt la parole à David Fickling, patron de la maison d’édition du même nom et par ailleurs ami et collaborateur de Pullman depuis trois décennies. De cet homme aux cheveux blancs, à la grande mèche et au nœud papillon aussi rouge que ses chaussettes, on ne s’attend pas forcément, sans connaître le personnage, à son éclat : après un tonitruant « bonjour tout le monde », il se saisit de l’exemplaire le plus proche de La Belle Sauvage, le brandit au-dessus de sa tête des deux mains et s’écrit vigoureusement « C’est de cela qu’il s’agit ». Avec une certaine exaltation et le sens des mots, Fickling s’enflamme sur les talents reconnus de conteur de Pullman, nous recommande chaudement Daemon Voices (dont il est aussi l’éditeur) et souligne la beauté de la couverture que Chris Wormell a donné à La Belle Sauvage. il s’amuse aussi du ciel orangé qu’a généré deux jours plus tôt au-dessus d’Oxford une tempête tropicale et dont les photos sur les réseaux sociaux n’ont pas tardé à être mises en parallèle avec la Poussière des livres de Pullman : les tourelles d’Oxford prises dans la nuée étaient en effet dignes d’une vision d’un autre monde et très efficaces en terme de publicité. Globalement, les mots de Fickling sont dithyrambiques, mais la gouaille du personnage laisse à penser qu’ils sont sincères. Ce qui caractérise Pullman, décide Fickling, est sa capacité « à vous faire plonger la tête dans son livre, à laisser celui-ci vous absorber » (il plonge sa tête littéralement dans l’exemplaire qu’il ouvre devant lui). « Quand vous finissez un livre de Philip Pullman, cela vous emplit de vie ».


L’éditeur à l’œil pétillant se laisse aller à quelques anecdotes sur ses repas avec Pullman lui annonçant ses projets d’écriture d’A la Croisée des mondes et de ses suites. Pendant tout ce temps, Pullman patiente dans l’antichambre dont les portes restent ouvertes. Il regarde d’abord la salle, mais à mesure que son ami poursuit dans le lexique des superlatifs, il tourne le dos et s’éloigne de quelques pas, comme pour échapper à la pression. Quand il entre sous les applaudissements et traverse toute la longueur de la salle pour rejoindre l’estrade où un immense fauteuil l’attend, on le sent tendu, mais peut-être est-ce après tout légitime quand vient le moment de livrer au monde un bébé au sujet duquel on l’interroge depuis quinze ans…



Philip Pullman et Richard Ovenden en conversation, le 18 octobre 2017 à Oxford



Le modérateur de la conférence, Richard Ovenden, bibliothécaire à la Bodleian, entre en matière en rappelant que les lieux qui nous entourent ont 400 ans et qu’on y regroupe des livres collectés depuis le XIIIe siècle, rien de moins. Et curieusement (ou pas), ces mots résonnent aussitôt dans l’extrait du chapitre 5 de son livre que l’auteur se met à nous lire. Nous y retrouvons une scientifique dont le nom ne nous est pas inconnu, plongée au-dessus d’un livre de symboles et d’un aléthiomètre. Il y est question de nombreux concepts et notamment d’un gland, d’un enfant et d’un poisson. La fin de l’extrait se conclut sur le mot Demain, comme pour nous rappeler la date de sortie de l’ouvrage…




Suivent alors des joutes verbales entre le modérateur et Philip Pullman. Quand on lui demande comment il peut être question de Lyra dans ce livre alors qu’elle n’a que six mois, Pullman affirme que le livre « parle de Lyra. Elle ne fait pas grand-chose mais est au centre de l’histoire», ce qui l’amène à déclarer, d’humeur plus badine, que « Lyra est un McGuffin », du nom de ces éléments déclencheurs d’histoire si chers aux films de Hitchcock. « L’action d’A la Croisée des Mondes note-t-il, est une conséquence de tout ce qui s’est produit au cours de ce nouveau livre ainsi que des actions de nombreuses personnes d’Oxford et des alentours ».


Au niveau des sources d’inspiration, il y a bien sûr les questions ouverte par l’œuvre originelle, mais également le vécu de l’auteur, qui revendique sans détour picorer dans le monde qui l’entoure (et les livres qu’il ouvre) la matière dont il modèle ses propres fictions. Son engagement contre le réaménagement du chantier fluvial d’Oxford, il y a une dizaine d’années, lui ont fourni la matière nécessaire à décrire la vie sur les canaux, la femme de son village qui dans son enfance lui prêtait des livres a alimenté la personnalité du Pr Relf, le souvenir très net d’une inondation en Australie a enfanté la crue qui submerge Oxford et prend une place capitale dans ce nouvel opus tandis que sa réécriture des contes de Grimm il y a quelques années a coloré son récit d’une dimension fantastique supplémentaire.



Concernant le récit lui-même, la conversation aborde la tonalité particulièrement sombre du nouvel opus. L’auteur reconnaît volontiers que les thèmes abordés sont plus adultes et plus sombres, reflétant probablement le monde actuel et son âge grandissant, mais se dédouane également en se repositionnant dans sa position favorite de serviteur des histoires : « c’est l’histoire qui devait être racontée, et qui se poursuivra dans les tomes suivants » affirme-t-il avec fatalisme, tout en qualifiant, l’œil malicieux, le nouvel opus de « His Darker Materials ». Mais y apprend-t-on effectivement plus sur la Poussière ? « Oui, pas mal, sourit Pullman. C’est pour cela que j’ai nommé la série Le Livre de la Poussière ». Mais la fiction est parfois aussi menacée par la réalité. La Poussière, depuis vingt ans, vit dans le sursis des avancées de la science : « Les chercheurs ne savent toujours pas ce qu’est la matière sombre et c’est très bien. Je croise les doigts pour qu’ils en restent là ».


Quand on lui parle de ses personnages, l’auteur avoue avoir « plus de plaisir à écrire sur des vilains », en tête desquels figure dans cet opus un nouveau venu particulièrement marquant, que Pullman ne semble pas encore trop enclin à décrire – peut-être car les prochains livres en diront plus à son sujet. Concernant ses protagonistes, Pullman vente aussi bien Alice Parslow (rien à voir avec Simon, « c’est un nom très commun dans le coin »), qu’il a pris grand plaisir à modeler (« elle est assez difficile », reconnait-il, et son comportement autant que son langage fleuri nous pousse à avaliser le propos après lecture) que Malcolm Polstead dont l’éducation (« depuis des années l’une de mes obsessions » dit Pullman, qui s’autorise un petit coup de griffe au passage envers les programmes scolaires) est au cœur du roman, notamment par le biais de la relation de Malcolm à Hannah Relf. S’il vient d’un milieu différent de Lyra et possède donc un regard différent sur le monde qui l’entoure, « Malcolm est tout comme Lyra assez solitaire, mais l’un et l’autre n’ont rien d’exceptionnel ou surnaturel. Il y avait un Malcolm ou une Lyra dans chaque classe quand j’étais un enfant ».



Richard Ovenden conclut en citant un court passage du livre où est expliqué que seul un employé de la Bodleian occupant un poste similaire au sien est habilité à ranger l’aléthiomètre à sa place : cette mention, reconnaît-il, lui a causé un frisson tout particulier.


L’assemblée peut alors poser ses questions. Certains sujets récurrents de l’auteur resurgissent, pas forcément en lien direct avec le livre au cœur des attentions du jour. On parle donc de fermetures de bibliothèques à travers le pays, de rémunération des auteurs, de l’aspect néfaste de l’étiquetage ciblé des livres, du rôle de la fiction pour parler du réel, des contes de fées (« ce livre n’en est pas un, quand bien même j’aime ces contes ; j’espère créer des personnages tout à fait humains, je n’aime pas leur mettre des étiquettes dessus : j’aime les personnages sujets aux tentations ») et l’état de santé de Pullman (« j’ai été assez malade et c’était alors dur d’écrire, mais je vais mieux »). Et quand on lui demande enfin un conseil aux jeunes voulant se lancer, Pullman n’hésite pas : « ne suivez pas les conseils, ne faites pas ce qu’attend le public mais ce que vous avez envie, ce que vous avez en vous. »


Caradoc King, Francesca Pow, Philip Pullman, Richard Ovenden et David Fickling, le 18 octobre 2017 à Oxford


Dans les pas de Lyra avec Explore Oxfordshire

Quelques volontaires (dont votre serviteur) ont pu après cette belle conférence de presse suivre Mrs Terry Bremble dans Oxford pour un aperçu en avant-première de la promenade touristique pédestre centrée autour des aventures de Lyra proposée depuis le 19 octobre par Experience Oxfordshire, organisme touristique qui assure des visites généralistes de la ville. L’excursion standard est prévue pour s’étaler sur deux heures – pour des raisons de timing, nous nous sommes limités pour cette avant-première à seulement une heure (en faisant l’impasse sur le Jardin Botanique et l’intérieur de certains bâtiments), mais peu importe : c’était déjà un plaisir d’être invité et si cette version abrégée ne pouvait refléter intégralement ce que les touristes peuvent désormais voir, c’était aussi l’occasion de tester un concept qui sur le papier me laissait dubitatif (j’aime me perdre dans une ville pour la découvrir - étant ici guidé, je craignais un peu le résultat).


Mais force est de constater que la balade s’est avérée convaincante et plaisante, même en connaissant déjà en partie la ville. Le centre-ville d’Oxford étant assez ramassé, il est possible d’enchaîner en peu de temps mais sans le moindre pas de charge des lieux aussi iconiques que la Bodleian Library, Jordan College (de son vrai nom Exeter College, où vous entrerez et pourrez repérer la fenêtre de la chambre de Lyra… qu’a aussi occupé Philip Pullman), le Marché Couvert et ses couleurs et odeurs, le Pitt-Rivers Museum (et ses crânes trépanés) ou enfin le jardin Botanique (et son banc) où se termineront les visites. Indépendamment de toute monomanie sur la trilogie (quand bien même les explications sont orientées sur celle-ci), la balade est une ludique manière de découvrir le centre d’Oxford et son université en empruntant ses ruelles aux façades vénérables pour aller d’un point à l’autre – gardez le nez en l’air, c’est beau partout. Avec en poche la carte de Lyra et les Oiseaux remise à chaque participant et à notre tête une guide enthousiaste qui fait des pauses ici et là pour lire des extraits des livres adaptés aux bâtiments longés ou partager des informations ayant trait à l’univers de Lyra (ou de Will), le temps passe vite. La visite va s’enrichir des éléments issus de La Belle Sauvage (notre guide n’y avait pas eu accès avant sa sortie officielle) et si la visite ne peut pas englober certains lieux emblématiques à l’écart du cœur d’Oxford (Sunderland Avenue, l’auberge de la Truite, le quartier de Jericho ou les prairies de Port Meadow pour ne citer qu’eux), notre guide n’a pas hésité à nous les mentionner et nous expliquer comment nous y rendre. Ouverte au dialogue et partageant avec enthousiasme ses anecdotes, Mrs Bremble nous a proposé une bien plaisante escapade dans le monde de Lyra et il serait bête de vous en priver si vous en avez le temps et l’occasion : aucun poignard subtil n’est requis !


Le Marché Couvert et la façade d’Exeter College, à Oxford


Une visite chez Duke Humphrey

Sitôt l’excursion pédestre achevée, nous nous rendons aux portes de la Bodleian, pour accéder à la bibliothèque du Duke Humphrey, annexe de la Bodleian et plus ancienne salle de lecture du bâtiment. L’ensemble est majestueux, rayonnages vieux de quatre siècles cirés et noircis par le temps. Quatorze mille ouvrages classés par taille pour des raisons de place dans une pièce où nous imaginons assez bien le Dr Hannah Relf travailler, penchée sur son livre des significations et son aléthiomètre, telle que décrite par Philip Pullman dans l’extrait qu’il nous a lu quelques minutes plus tôt. Notre guide nous parle des méthodes passées de protection des livres contre le vol et leurs conséquences inattendues, et le temps de prendre un escalier, nous voici revenus au XXIe siècle avec les voitures à proximité et le ciel grisâtre d’Oxford en octobre. Ce retour dans le monde réel est un peu tristounet, mais j’ai sous le bras mon exemplaire de La Belle Sauvage et, après quelques minutes de marche, je peux réaliser un étrange fantasme que je souhaite à tout sraffie de réaliser un jour : se délecter d’un livre inédit de Philip Pullman sur le banc le plus prisé du Jardin Botanique d’Oxford…


Duke Humphrey’s library - Photo by DAVID ILIFF. License: CC-BY-SA 3.0


Jusqu’à minuit – la fin d’années d’attente

Après avoir été transporté par la lecture des premières pages du nouveau roman de Philip Pullman, trouvant refuge et calme sur le banc du jardin botanique puis sur un autre au bord des canaux d’Oxford (face à l’ancien chantier fluvial de St-Barnabas); après avoir effectué un détour par les plaines brumeuses de Port Meadow pour profiter de l’air automnal, l’heure du lancement officiel de La Belle Sauvage approche. Depuis la fin d’après-midi, une poignée de chanceux occupent le Weston Hall de la Bodleian, en compagnie de Philip Pullman, d’Anna Maxwell Martin (qui interpréta Lyra au National Theater il y a quatorze ans quand la pièce fut créée) et d’autres invités. La soirée promettait tokay, repas en compagnie de l’auteur dans une salle encore plus imposante que notre conférence de presse, remise et signature anticipée de précieux exemplaires du nouveau roman. L’entrée ayant été réservée à moins d’une centaine de personnes sur tirages au sort, je ne peux que me contenter de longer le bâtiment, d’observer les sculptures et jeux de lumières sur la voûte de la (magnifique) salle et entrevoir Pullman par la fenêtre, assis à une table et occupé à signer consciencieusement les exemplaires de La Belle Sauvage remis aux invités.


Faute d’avoir été tiré au sort, j’ai depuis un certain temps réservé ma place au midnight launch de la librairie Blackwells, située sur Broad Street, à côté du pub The White Horse (qui servira de décor à une séquence du prochain livre, a depuis révélé Pullman). Blackwells, c’est un peu comme le Tardis de Doctor Who : plus grand à l’intérieur. De l’extérieur, la vitrine bleu sombre ne paye pas de mine, mais en fait, les locaux s’étendent sur une impressionnante superficie, avec deux niveaux au-dessus du sol et en sous-sol la salle Norrington comprenant le plus grand rayonnage de livres au monde (!). A compter de 22h30, nous sommes donc accueillis par une équipe adorable, et pouvons à loisir fureter dans les locaux, à l’exception de la salle souterraine où sont disposés tous les livres auxquels nous ne pourrons accéder qu’à compter de minuit. Entre temps, on s’occupe dans la bonne humeur avec boissons chaudes et viennoiseries à la cafétéria de la librairie et avec un quizz de vingt-cinq questions de niveau assez varié suivi d’une lecture d’un extrait des Royaumes du Nord par un libraire inspiré – encore un moyen de réaliser à quel point l’anglais de Pullman est plaisant à l’oreille. Quand minuit approche, le gagnant du quiz, un jeune homme qui n’était à n’en pas douté pas né à la sortie Lyra’s Oxford est le premier à descendre au sous-sol pour déballer, à l’issue du décompte final, le présentoir contenant les premiers exemplaires en vente libre de La Belle Sauvage. Une minute plus tard, ma clause de confidentialité prend fin, mais je n’y pense plus vraiment ; il y a trop à voir, et révéler le peu que j’ai déjà lu serais criminel à mes yeux.


Blackwell’s a été largement approvisionné, des étagères complètes du livre attendent les visiteurs et des sacs spéciaux avec badge promotionnel, prospectus divers et un sachet d’Earl Grey pour nous accompagner dans notre lecture potentiellement nocturne, ceci constituant le nec plus ultra du raffinement britannique et faisant preuve de la classe absolue avec laquelle l’équipe de Blackwell Oxford a préparé cette belle soirée. Les visiteurs, plus d’une centaine, se sont finalement montrés très calmes malgré l’attente. Pas de grands cris, mais beaucoup de sourires sur les visages. Serrant précieusement le livre, chacun pouvait bientôt s’en retourner chez soi prêt à embarquer à bord d’un canoë pour une aventure aux côtés d’une Lyra encore dans ses langes, d’Alice et de Malcolm, son serviteur pour la vie...


Le lendemain, la même salle Norrington s’est à nouveau remplie de plus de trois cents convives pour une séance de dédicaces avec Philip Pullman, qui a eu le droit à un Joyeux Anniversaire entonné en chœur par l’assemblée. C’est aussi cela, la classe de cet auteur. C’est lui qui offre des cadeaux à ses lecteurs le jour de son anniversaire…





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Samedi 04 Novembre 2017 - 19:13:05
Haku
Source : Cittàgazze.com
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